L'Histoire (la grande !)

Guillaume de Normandie 1/3 : du bâtard au duc

(Pour plus de détails sur cette illustration d’article, tirée du film « Guillaume, la jeunesse du Conquérant » de Fabien Drugeon – les Films du Cartel – , voir en fin d’article). Pour toute question de crédit, merci de me contacter directement.

Introduction

Pour tout savoir des décennies précédant la naissance de celui que l’Histoire rendit célèbre sous le nom de Guillaume le Conquérant, mais qui vécut les trente-huit premières années de sa vie sous celui de « Bâtard », je vous propose de prendre connaissance de mes divers articles portant respectivement sur :

Vous y retrouverez, notamment :

  • toute l’Histoire des ancêtres de Guillaume, de Rollon (le premier duc de Normandie) à Robert le Magnifique (son arrière-arrière-petit fils, et le père de Guillaume)
  • l’évolution de la région à l’époque carolingienne, notamment depuis l’implantation des premiers Scandinaves dans la vallée de la Seine…
  • un bref résumé de l’Histoire de Robert le Magnifique
  • et une présentation de l’évolution des Normands de l’aube du Xe siècle aux années 1030…

Afin de tout saisir de la crise de succession suivant la mort d’Edouard le Confesseur, dont nous parlerons dans la deuxième grande partie de cet article, je vous invite également à découvrir :

Vous avez là de quoi déjà bien vous occuper !

Mais sans attendre, reprenons là où nous l’avons laissée (à la fin de mon article sur les premiers ducs normands) l’Histoire d’un des plus célèbres chefs de guerre du Moyen Âge…

Guillaume de Normandie, petit bâtard de 7 ans…

Quand son père, le duc de Normandie Robert le Magnifique, meurt en Terre Sainte en 1035 (à vingt-cinq ans à peine, et après seulement huit ans de gouvernance du duché de Normandie), son unique fils, Guillaume, n’a que sept ou huit ans.

Pour compliquer encore les choses, il est né de la concubine de Robert, Arlette (ou Herleva), épousée more danico , donc « à la mode danoise », et non d’une épouse légitime chrétienne (selon les liens consacrés par l’Eglise)…

Robert a beau avoir pris de multiples précautions pour assurer sa succession avant de partir en pèlerinage, comme de donner Arlette en mariage à un fidèle vassal (un seigneur de la vallée de la Risle, Herluin de Conteville, dont elle aura deux fils, Odon et Robert, les demi-frères de Guillaume) et de réunir tous ses vassaux pour leur faire jurer allégeance à Guillaume… les choses s’annoncent très difficile pour le petit « bâtard » de Robert, car nous ne sommes plus tout à fait au temps où les fils nés des unions more danico, donc des concubines des ducs, sont considérés comme tout aussi légitimes que ceux nés de leurs unions officielles et chrétiennes…

De fait, les premiers « ducs de Normandie » (voir mon article sur la naissance de la Normandie), Rollon, Guillaume Longue Epée et Richard Ier ont tous au moins une « épouse de cœur », outre (et en général avant même) leur épouse officielle (politique et chrétienne) : leurs ancêtres scandinaves pratiquaient en effet tout à fait légalement la polygamie sur ce mode. Et il se trouve que, plusieurs fois de suite, ce seront ces concubines qui donneront aux ducs leurs héritiers, tandis que leurs unions officielles (celles pratiquées au nom de la politique) demeureront, pour une raison ou une autre, stériles…

C’est ainsi sa frilla (concubine) franque Poppa (et non son épouse Gisèle) qui donne à Rollon son héritier Guillaume Longue Epée ; la concubine bretonne de celui-ci (Sprota), et non son épouse Lieutgarde, qui lui donne son fils Richard (Ier) ; et la danoise Gunnor (et non sa femme Emma, sœur d’Hugues Capet) qui donne à ce dernier son héritier Richard II.

Par trois fois, les ducs de Normandie sont donc nés d’une union « à la danoise » jugée illégitime par l’Eglise chrétienne, mais parfaitement admise et reconnue par les Normands eux-mêmes, d’origine scandinave. Guillaume Longue Epée, Richard Ier et Richard II, ducs célèbres aux règnes longs et flamboyants, sont tous nés de telles unions.

Mais Richard II n’aura d’enfants qu’avec son épouse légitime, Judith de Bretagne : son héritier Richard III, puis le frère cadet de celui-ci, Robert dit « Le Magnifique », sont de ceux-ci. Richard III ne règne que très peu de temps (un an) avant de mourir d’une cause mystérieuse (peut-être le poison), mais il a eu le temps d’avoir trois enfants de son épouse officielle, Adèle de France. Pourtant, ce ne sont pas ceux-ci qui lui succèdent, mais son turbulent et ambitieux cadet, Robert le Magnifique.

Lorsque Robert laisse pour seul héritier un fils issu d’une simple concubine, Arlette Vertpré, d’une classe très inférieure à la sienne de surcroît (elle aurait été la fille d’un pelletier, d’un tanneur ou d’un embaumeur, selon les interprétations du métier de peaussier de son père), cela fait donc deux générations qu’un tel cas de figure ne s’est pas présenté. Et Robert a beau avoir fait prêter serment à tous ses barons auprès de son fils avant son départ pour Jérusalem… force est de constater que les mœurs ont changé. En tout cas, suffisamment pour permettre aux plus ambitieux des vassaux de Robert (et des membres de sa propre famille) de tenter d’écarter Guillaume et de s’emparer du pouvoir…

Guillaume est né de l’amour, certes – un amour auquel la légende n’a cessé de donner, au fil des siècles, encore plus de romantisme (de la fenêtre de son château de Falaise, Robert serait tombé sous le charme de cette fille de pelletier qui « blanchissait dedans le ru qui sourd de cette fontaine chemise douce et fin bliaud »…) – mais le caractère illégitime de sa naissance aux yeux de l’Eglise ne lui en aura pas moins donné un rude départ dans la vie…

Quelques maigres années d’insouciance

Arbre généalogique simplifié de Guillaume (source)

En fait, Guillaume n’aura joui que de sept à huit années d’enfance heureuse et insouciante : au printemps 1027, juste avant de devenir duc, le tout jeune Robert (dix-sept ans) s’éprend donc de la jolie Herleva (Arlette), qui devient son « amie intime » et lui donne un fils, Guillaume, probablement dès la fin de l’année 1027 ou en janvier 1028 (elle lui donnera aussi une fille : Adélaïde, future comtesse d’Aumale…). Guillaume passe ses premières années à Falaise, avec sa mère (entretenue par Robert, qui promeut le père de sa belle au passage et lui donne un poste à sa cour), et joue avec des enfants de son âge.

Selon la légende, Arlette aurait eu un songe étrange juste avant de donner le jour à Guillaume (donc au tout début de ses amours avec Robert) : elle donnait naissance à une forêt (ou à un arbre) qui, peu à peu, poussait, s’étendait, ne cessait de grandir jusqu’à recouvrir de son ombrage non seulement toute la Normandie, mais encore la Manche… et le royaume d’Angleterre ! Mais il ne s’agit sans doute que d’une prophétie inventée par les historiens médiévaux a posteriori pour glorifier et légitimer la conquête de l’Angleterre par Guillaume.

Toujours est-il qu’en 1034, Robert surprend tout son entourage en déclarant vouloir, à l’instar de nombreux Francs et Normands de son époque (voir mon article sur le sujet : les Normands en Méditerranée), se rendre en pèlerinage à Jérusalem (peut-être pour se racheter de ses péchés passés – les premières années de son règne avaient été particulièrement turbulentes –). Avant de partir, il réunit à Fécamp, en janvier 1035, ses vassaux laïcs et ecclésiastiques, barons et hommes liges auxquels il présente son jeune fils Guillaume comme son héritier. Tous les seigneurs présents prêtent serment de fidélité à celui que Robert désigne comme futur duc de Normandie, s’il devait lui arriver malheur en Orient.

Ce qui se produit six mois plus tard, quand Robert meurt en Asie Mineure. Il faut plusieurs mois encore pour que la nouvelle parvienne à son duché… pour le plonger immédiatement dans un chaos sans nom…

Une enfance semée de dangers ; un caractère forgé dans le sang…

Nombre de barons profitent de la minorité du jeune duc et de l’absence d’une autorité forte pour tenter d’accroître leur puissance au détriment de leurs voisins immédiats : ils édifient des enceintes fortifiées, des mottes castrales, cherchent à asseoir leur domination et à défier le pouvoir ducal… Profitant de la jeunesse de l’héritier, ils sont nombreux à chercher à se libérer de la tutelle ducale pour mener leurs propres guerres privées, multipliant les désordres en Normandie, couvrant la région de châteaux et semant le sang dans les campagnes. En proie à d’innombrables guerres privées, la Normandie traverse une période aussi tragique que sanguinaire.

Mais les plus dangereux d’entre eux (et surtout les plus proches du jeune Guillaume lui-même !) ne s’en tiennent guère à cela. Les premiers ennemis que doit bientôt affronter l’enfant sont des membres de sa propre famille paternelle, les « Richardides », tous ces oncles et cousins du côté de son père, descendants de Richard Ier (son arrière-grand-père) et de Richard II (son grand-père), dont certains (pourtant bâtards comme lui ! enfants de concubines !) revendiquent le duché pour eux-mêmes et cherchent à le lui confisquer… ou, à tout le moins, à s’approprier sa tutelle.

Et si pour cela il faut passer sur le corps de ses protecteurs, ma foi, ce n’est certes pas cela qui va les faire reculer. Protégé par la famille (roturière) de sa mère, Guillaume voit divers membres de son entourage être assassinés tour à tour : ses conseillers, son précepteur Turold, son tuteur Gilbert de Brionne et le sénéchal du palais Osbern de Crépon (assassiné dans la propre chambre du jeune duc, dans son propre lit, et sous le nez de Guillaume – 10 ans – … qui se dissimule lui-même sous les draps pour échapper à la mort).

Très vite, ses protecteurs comprennent qu’ils doivent cacher le jeune duc : son oncle maternel le confie à des paysans chez qui il vit en secret et, pendant des années, l’enfant-duc disparaît… et assiste, impuissant, au spectacle de cette anarchie qui ravage son duché. On le cherche, on le traque, on cherche à éliminer définitivement la menace de son accession au trône et d’une puissance ducale forte.

Le complot de Valognes

Adolescent, Guillaume décide de reprendre son duché et ressort au grand jour. Il accomplit son premier fait d’armes au château de Falaise, qu’il parvient à reconquérir à 14 ou 15 ans (!!) avec l’aide de son tuteur (le dernier en date) Raoul de Gacé (le château avait été pris par l’un de ses vassaux, Toustain Goz, vicomte d’Hiémois) : la victoire de Guillaume est l’acte fondateur de l’affirmation de son pouvoir en Normandie (Toustain est exilé), mais il est encore très loin d’avoir remporté la guerre.

De fait, les barons révoltés sont bien décidés à en finir (Guillaume vient de montrer qu’il avait du caractère, et nombre de ses barons, notamment de Basse Normandie, n’ont nulle envie de se retrouver sous un joug ducal fort) ; sous l’instigation de Gui de Brionne (un de ses cousins, et fils du comte de Bourgogne) et de Néel II de Saint-Sauveur (vicomte de Cotentin), ils complotent pour le tuer. C’est un des épisodes les plus célèbres de la jeunesse de Guillaume : le complot de Valognes de 1046.

Profitant de ce que le jeune Guillaume se trouve à Valognes (dans le Cotentin, en Basse Normandie) pour une partie de chasse, Gui (Guy), Néel et leurs hommes (principalement des seigneurs de Normandie occidentale, une région qui, depuis toujours, échappe plus ou moins au contrôle des lointains comtes de Rouen, devenus ducs de Normandie) fomentent son assassinat et s’engagent sous serment à se débarrasser définitivement de Guillaume. Parmi ces conjurés : Renouf de Briquessart, vicomte de Bayeux, Hamon le Dentu, seigneur de Creully, Grimoult, seigneur du Plessis et Raoul Tesson de Thury-Harcourt, seigneur du Cinglais.

Un soir donc où le jeune duc se repose à Valognes, les rebelles en profitent pour mettre leur projet à exécution dans la nuit. Mais le « fou » du jeune duc, un nain qui a surpris leurs propos, le réveille et l’incite à s’enfuir sans attendre. Sans avoir même le temps de se vêtir ni de s’armer, en simple chemise et manteau, Guillaume s’enfuit à cheval, traverse la baie des Veys, puis la campagne du Bessin en évitant bourgs et villages pour ne pas être reconnu, et s’arrête épuisé à Ryes où il est accueilli par un vassal fidèle, Hubert de Ryes. De là, escorté par les trois fils de ce vassal, et avec un cheval frais sellé pour lui, il regagne son château de Falaise. Il n’aura été prévenu que quelques minutes avant le meurtre ! Cet épisode resté célèbre contribua pour beaucoup à faire la renommée de Guillaume, notamment en matière d’équitation : car seul un cavalier hors pair pouvait fuir ainsi au grand galop, en pleine nuit, à travers les marécages du Bessin, sans tuer son cheval ou finir noyé !

Val-ès-Dunes : Guillaume, vingt ans, mate les barons rebelles

Finalement, Guillaume est contraint de prendre les armes pour imposer son autorité aux rebelles. Mais son duché est si divisé, et tant de barons ont saisi le prétexte de son illégitimité pour se libérer de sa tutelle, voire rallier le clan des conjurés, qu’il doit se tourner vers son propre suzerain, le roi de France Henri Ier, et lui demander (fort habilement, du reste), selon le lien féodal, son soutien militaire.

Henri aurait sans aucun doute préféré profiter de l’occasion pour se débarrasser d’un si puissant vassal (le duché de Normandie était, au fil des règnes des prédécesseurs de Guillaume, devenu pratiquement indépendant, et l’un des plus puissants fiefs du royaume de France, si ce n’est le plus puissant) et rallier la Normandie au domaine royal. D’ailleurs, c’est ce qu’il tentera de faire tout juste quelques années plus tard… Il cède néanmoins à la demande d’appui de Guillaume, probablement pour quatre raisons majeures :

  • d’une part, il a une sorte de dette envers Robert le Magnifique, le père de Guillaume, qui l’a jadis aidé à monter lui-même sur le trône, à l’époque où les membres de sa propre famille (et sa mère la première) cherchaient à l’écarter au profit de son frère cadet Robert…
  • d’autre part, il était le tuteur officiel de Guillaume depuis le départ de Robert le Magnifique pour la Terre Sainte (même s’il n’a, jusque-là, guère jouer de rôle majeur pour protéger le jeune duc)
  • en outre, à première vue (mais à première vue seulement, nous le verrons bientôt…), Henri avait plus encore à perdre si les conjurés l’emportaient qu’avec le jeune Guillaume sur le trône. En effet, Gui de Brionne, le chef de la révolte, n’était autre que le fils du comte de Bourgogne : s’il venait à l’emporter et à parvenir à se faire élire duc de Normandie à la place de Guillaume, l’étroit domaine royal se retrouverait encerclé par la puissante famille de Bourgogne, le père au sud-est et le fils à l’ouest… Sans compter son propre frère, Robert (au profit duquel on avait voulu l’évincer), à qui il avait été contraint de céder en apanage le duché de Bourgogne ! (à ne pas confondre avec le comté du même nom…)
  • enfin, s’il refusait à l’un de ses vassaux d’honorer le lien féodal qui le liait à lui, et de lui prêter assistance comme il le devait, Henri aurait créé un précédent fâcheux… qui n’aurait certes pas manqué, en ces temps troublés pétris de loyautés douteuses, de rendre méfiants plus d’un de ses autres vassaux. La monarchie capétienne est encore très faible : elle craint la rébellion. Le jeune duc arrive donc à faire entrer le roi de France dans son jeu…

Henri cède donc et c’est à ses côtés, et à la tête d’une puissante armée que Guillaume se porte à la rencontre des conjurés, toute la fine fleur de la noblesse du Cotentin et du Bessin, qui s’est réunie à Caen sous Gui de Brionne. Tous ont prêté serment à Bayeux de l’aider à s’emparer du trône ducal. Seul Raoul Tesson a la bonne idée, devant le nombre (et notamment l’afflux des forces royales), de se parjurer et de se rallier in extremis à Guillaume.

La rencontre se produit à l’est de Caen, à Val-ès-Dunes, le 10 août 47.

C’est la première victoire de Guillaume, et elle est éclatante. Il s’illustre sur le champ de bataille et démontre déjà des talents de stratège hors pair. Hamon le Dentu est tué, de nombreux rebelles meurent, beaucoup sont rattrapés et massacrés par l’armée duco-royale alors qu’ils tentaient de s’enfuir. Les principaux conjurés sont emprisonnés ou contraints à l’exil (vieille survivance scandinave – voir aussi mon article sur les Normands de Sicile et de Méditerranée : beaucoup d’entre eux étaient des bannis de ce genre –) et Guillaume fait raser leurs châteaux en pierre. Il poursuit son cousin Gui de Bourgogne jusqu’au château de Brionne et l’assiège pendant trois ans. Lorsqu’enfin tous les barons normands reconnaissent, de gré ou de force, son autorité, Guillaume accorde son pardon aux hommes de valeur ; certains peuvent même rentrer d’exil (Néel, Renouf) : Guillaume sait faire preuve de clémence… en tout cas à l’égard de ses grands vassaux (car, vis-à-vis des plus petits, il peut se montrer impitoyable).

Source (film « Guillaume, la jeunesse du Conquérant » de Fabien Drugeon – pour plus de détails, voir en fin d’article)

Ainsi, le jeune duc tisse autour de lui un réseau de fidèles amitiés qui lui permettront de faire face à d’autres rébellions encore à venir et aux ennemis de l’extérieur… Des fidèles qui, quelque dix ans plus tard, le suivront même outre-Manche, quand Guillaume décidera de se lancer à la conquête du royaume d’Angleterre… De fait, les grands qui l’auront trahi une fois mais auront pu revenir dans ses bonnes grâces ne comploteront plus jamais contre lui…

Le jeune duc prend son duché en main

A vingt ans tout juste, Guillaume a donc déjà montré son génie tactique, politique et militaire, et peut enfin régner en maître sur la Normandie.

Régner en maître… mais non sans de nouveaux obstacles. Guillaume va devoir affronter encore bien des ennemis (dont certains de ses anciens alliés, comme le roi de France…) avant d’avoir le sentiment d’avoir (à peu près) sécurisé son turbulent duché.

Mais les diverses tentatives d’assassinat dont ses proches et lui-même ont fait l’objet tout au long de son enfance lui ont forgé le caractère, l’ont rendu implacable dans ses décisions, et ont révélé en lui un redoutable chef de guerre. Il sait à peine lire et écrire, mais c’est un homme intelligent, brillant, volontaire, qui viendra à bout de tous ses ennemis tantôt à la pointe de l’épée, tantôt par la ruse, tantôt (parfois, aussi !) par la clémence ou la négociation.

A la suite de sa victoire du Val-ès-Dunes, Guillaume réunit à Caen un concile de paix. En présence de tous les seigneurs laïcs et ecclésiastiques de Normandie, et s’inspirant habilement du modèle de l’Eglise, il proclame « la paix et la trêve de Dieu » dans le but d’encadrer très étroitement l’usage des armes. Son but : prévenir toute nouvelle rébellion armée et contrôler les guerres privées. Tous jurent sur les reliques de saint Ouen (dans la chapelle Sainte-Paix, à Caen) de respecter les règles strictes de cette paix imposée par le duc.

La Trêve de Dieu de Guillaume, qui définit les nouveaux codes de la guerre en Normandie, interdit notamment :

  • de guerroyer pendant l’Avent et Noël, le Carême et Pâques, et la période allant de l’Ascension à la Pentecôte
  • de guerroyer en fin de semaine, du mercredi soir au lundi matin (!)

Voilà qui devrait calmer les ardeurs de ses barons les plus agités, d’autant qu’ayant juré sur de saintes reliques, en cas de parjure ils encourent non seulement le bannissement et la saisie de tous leurs biens de la part de leur duc… mais encore l’excommunication ! Une stratégie que Guillaume utilisera plus d’une fois au cours de sa longue carrière politique, nous le verrons…

Guillaume et Mathilde

Fin politique, Guillaume comprend très vite qu’il lui faut nouer de puissantes alliances. Et que, pour ce faire, rien de tel qu’un mariage bien choisi. Dès 1050, après avoir (à peu près) rétabli la paix dans son duché, Guillaume songe donc à fonder une famille. Il choisit Mathilde, fille du comte de Flandre, Baudoin V, et nièce du roi de France, Henri Ier (puisque sa mère Adèle est la sœur de ce dernier). Vive opposition de la part du pape Léon IX, officiellement parce que Guillaume et Mathilde sont cousins au 5e degré (Mathilde ayant également pour aïeul le Viking Rollon, rien de moins que le fondateur de la Normandie !), mais aussi, beaucoup plus insidieusement, pour des raisons politiques (le pape ayant, à cette époque, une dent contre les Normands, qui lui mènent la vie dure en Italie et défient son autorité – voir mon article sur le sujet). D’ailleurs, Léon IX a également des griefs contre Baudouin, et cette histoire de consanguinité tombe plutôt mal : l’Eglise est en pleine réforme, et compte bien, à ce titre, réformer les mœurs tant des laïcs que des ecclésiastiques.

Mais ni Guillaume ni Baudouin ne cèdent devant l’interdiction pontificale, et Guillaume épouse Mathilde à Eu, ville frontière où Baudouin a conduit sa fille (cérémonie en petit comité, et sans le faste habituel en raison de l’absence des nombreux prélats et clercs qui n’ont osé défier l’interdiction papale). En représailles, le pape les excommunie… (mais, comme nous le verrons, ils trouveront bientôt le moyen de se racheter aux yeux de l’Eglise).

Guillaume et Mathilde n’en constitueront pas moins un couple exemplaire, uni par un amour partagé : toute sa vie, Guillaume estimera et respectera Mathilde à qui il s’ouvrira des affaires du duché et à qui il les confiera en son absence (régence de la Normandie, par exemple, chaque fois que Guillaume partira pour l’Angleterre par la suite). En outre, traumatisé par le caractère illégitime de sa propre naissance, et tout ce qu’elle lui aura coûté, Guillaume se montrera exceptionnellement fidèle (surtout pour l’époque ! Et pour un duc normand !), car aucune source ne mentionne la moindre concubine, ni la moindre favorite, ni le moindre enfant naturel. Il n’en aura guère besoin, du reste, pour assurer sa lignée, tant son union avec Mathilde s’avèrera féconde (Mathilde lui donnera quatre garçons et quatre filles, que demande le peuple ?).

Ennemis de l’intérieur, ennemis de l’extérieur

Néanmoins, les turbulents Richardides sont encore loin d’avoir dit leur dernier mot.

Bientôt, Guillaume doit mater la rébellion de Guillaume de Busac, comte d’Eu et petit-fils de Richard Ier… Guillaume s’empare sans coup férir de la forteresse d’Eu (que s’était appropriée Busac). Busac est exilé et trouve refuge auprès du roi de France (qui commence à s’inquiéter de la puissance que commence à montrer Guillaume…)

Ensuite, il faut combattre Guillaume de Talou, seigneur d’Arques et oncle de Guillaume (il était le fils de Richard II et d’une concubine, soutenu lui aussi par le roi de France)… et qui se fait proclamer duc de Normandie. Furieux, Guillaume l’assiège dans son château d’Arques pendant un an. Encore une fois généreux avec ses ennemis, Guillaume accorde aux rebelles la vie sauve à leur reddition. Guillaume d’Arques s’exile auprès du comte de Boulogne.

Ensuite, c’est au tour de Guillaume Werlenc, autre Richardide (arrière-petit-fils de Richard Ier) et comte d’Avranches et de Mortain, de jouer les mauvais élèves. Guillaume le contraint à s’exiler (et un Normand de plus pour l’Italie du Sud !), libérant ainsi Mortain dont le comté ira au demi-frère du duc, Robert de Conteville, qui devient dès lors Robert de Mortain et l’accompagnera en Angleterre…

Il doit encore combattre encore le duc d’Anjou, Geoffroy Martel, dont la menace pèse sur le sud du duché depuis 1048. Guillaume prend finalement Alençon et Domfront vers 1051-1052, gagnant par là le Domfrontais (ultime agrandissement vers le sud de la Normandie, longtemps après les agrandissements obtenus par Rollon et Guillaume Longue Epée). A l’occasion de la prise d’Alençon, une première démonstration du caractère implacable du duc (qui sait, selon les circonstances et la gravité des provocations, se montrer aussi cruel que clément…) laissera sa trace sanglante dans les mémoires locales : alors que la ville résistait à Guillaume, ses soldats l’auraient nargué du haut des remparts à coups de « la pel ! la pel al parmentier ! » (= la peau, la peau du tanneur), criante allusion au métier de pelletier de son grand-père maternel… et donc, d’une part, aux origines roturières de Guillaume de ce côté-ci, et surtout, d’autre part, à sa qualité de bâtard.

Mal leur en aura pris : Guillaume entre dans une des colères les plus terribles qu’on lui connaîtra. Au moment de faire tomber la ville, il fera raser la forteresse… et surtout couper mains et pieds aux soldats soudain beaucoup moins fanfarons… avant de jeter leurs membres coupés par-dessus les murs de la ville.

Toute sa vie, Guillaume vivra toute allusion à sa bâtardise comme un affront personnel digne de sa plus extrême cruauté.

Contre le roi de France

La montée en puissance du duché de Normandie, qui s’agrandit avec la conquête du Passais (Domfront) commence à inquiéter le roi de France, qui voit de mauvais œil les succès de son jeune voisin. Par deux fois, il tente donc d’envahir la Normandie en s’alliant au puissant comte d’Anjou, Geoffroy Martel :

  • En 1054 en tentant une invasion par le pays de Bray, mais cela se finit par une cuisante défaite française à Mortemer…
  • En 1057, par la frontière sud, ce qui se solde par le désastre de la Dives (pour les Français et Angevins) : nouvelle victoire stratégique de Guillaume près de Varaville, dans les marais de la Dives.

Malheureusement pour eux, Guillaume est un bien meilleur stratège. Par deux fois, le duc applique la même stratégie. Par deux fois, le roi et le duc d’Anjou tombent dans le panneau :

En 1054, Henri Ier lance deux puissantes armées envahir la Normandie : il commande celle de l’est (qui s’enfonce dans le centre du duché par Mantes et Evreux), tandis que celle du nord-est, dirigée par son frère le prince Eudes, franchit les marches ducales en direction de Rouen. Guillaume constitue lui aussi deux armées et prend celle qui s’apprête à faire face à l’armée de Henri, tandis que son demi-frère Robert de Mortain et les comtes cauchois et brayons s’occupent de celle du nord.

Robert laisse les troupes françaises s’enfoncer jusqu’à Mortemer-en-Bray : l’apparente facilité de mouvement à travers cette contrée abondante et prospère fait relâcher la discipline, d’autant qu’on croit l’intégralité de l’armée ducale occupée autour d’Evreux (et de l’armée du roi Henri) ; la vigilance des Français se relâche, ils se mettent à piller joyeusement le pays. Robert profite d’une nuit de joyeusetés, de boisson et de débauche de l’euphorique armée française pour attaquer à l’aube (un épisode très bien raconté par Régine Desforges dans son roman Sous le ciel de Novgorod). S’ensuit un véritable massacre qu’on s’empresse de rapporter aussitôt à Henri, qui lève le camp et quitte la Normandie sans même combattre. Geoffroy d’Anjou fait de même.

En 1057, rebelote. Le roi de France soutient de nouveau les Angevins de Geoffroy Martel et, avec eux, envahit Normandie par le sud, ravageant et pillant sur son passage. Cette fois, les deux armées restent groupées. Guillaume, en fin stratège, les laisse avancer encore une fois, et même attaquer Caen, dont il est pourtant en train de faire sa seconde capitale (pour rééquilibrer son territoire, subjuguer une bonne fois pour toutes l’Ouest dissident et y asseoir durablement son autorité et sa présence). C’est seulement au moment où l’armée française franchit les marais de Varaville sur une digue étroite que les Normands, fort opportunistes, en attaquent l’arrière-garde par surprise. Sous l’action conjuguée de la paysannerie normande, de la marée montante et du pont qui s’affaisse sous les lourds chariots de butin, de nombreux soldats français meurent noyés. L’armée du roi de France, pour la seconde fois, est décimée par les Normands (idem, lire Sous le ciel de Novgorod). Les derniers lambeaux de l’armée franco-angevine se retirent. Une paix est signée. La Normandie, qui semble invincible, en sort plus puissante que jamais, presque un Etat à part entière.

Très peu de temps après, en 1060, le duc d’Anjou et le roi de France meurent tous deux (de honte, dit-on en Normandie). Ainsi disparaissent deux des plus acharnés ennemis de Guillaume. Le nouveau roi, le très jeune Philippe de France (fils d’Henri Ier et d’Anne de Kiev, les personnages principaux du roman de Régine Desforges) n’est qu’un enfant et Baudouin de Flandre, le beau-père de Guillaume, devient son tuteur (tout va bien, donc) ; quant au jeune neveu de Geoffroy Martel, qui lui succède, il est aussitôt absorbé par des rivalités de famille. Tout semble enfin s’arranger pour le duc des Normands !

La Normandie de Guillaume

Débarrassé de tous ces grands un peu trop ambitieux, ainsi que des derniers infidèles qui refusaient de le reconnaître comme duc, Guillaume entreprend alors un formidable travail à l’échelle de son duché et s’avèrera un gestionnaire aussi doué que le stratège militaire qui a valu son renom.

Sous son règne, la Normandie devient un modèle de gouvernance pour tous les Etats d’Occident : Guillaume continue de rétablir l’ordre grâce à une habile redistribution des terres confisquées (au profit de son entourage proche et fidèle, comme ses demi-frères), couvre la Normandie de châteaux (les fameux châteaux normands, qui ne tarderont pas à coloniser l’Angleterre et tout le pourtour méditerranéen également), y nomme des gens sûrs et fidèles, dote la Normandie d’institutions stables, délègue peu, centralise le pouvoir, encourage le développement économique et permet à son duché d’atteindre le rayonnement intellectuel sans précédent dont elle profite encore aujourd’hui : il fait venir des lettrés et des moines d’Italie et de Bourgogne, des érudits issus d’écoles monastiques renommées, et s’appuie sur eux pour renforcer son prestige et son autorité. Il a depuis longtemps compris qu’il ne peut se contenter de ne compter que sur la force brutale et ajoute à son arc la corde de l’instruction et des autorités religieuses. Il charge les nouveaux venus de reconstruire les abbayes normandes, d’y créer des écoles tant pour laïcs que pour ecclésiastiques, des ateliers de copie de manuscrits… Fécamp et le Bec-Hellouin en seront parmi les plus beaux exemples.

Guillaume se réconcilie avec l’Eglise

Guillaume se fait ainsi champion de la chrétienté, ce qui lui vaut de voir enfin levée son excommunication, sous l’action du moine italien Lanfranc, devenu son ami et fidèle conseiller.

De fait, depuis son mariage, Guillaume n’a cessé d’envoyer des prélats auprès du Saint-Père pour tenter de faire lever l’interdiction dont sont frappés son épouse et lui-même. Mais Léon IX est resté ferme sur sa position, d’autant qu’il est en conflit avec d’autres Normands, ceux qui ont pris pied en Italie du Sud et pris par la force et la ruse la majorité du pays (voir mon article sur le sujet). Son successeur, le pape Nicolas II, favorable aux Normands (qui se sont, eux aussi, finalement faits les champions de la chrétienté en Méditerranée), se montre plus conciliant et accepte, sur intercession de l’ami de Guillaume, Lanfranc de Pavie, prieur de l’abbaye du Bec-Hellouin (dont il fera un centre intellectuel réputé), qui est parti plaider la cause de son duc à Rome, d’absoudre Guillaume et Mathilde en leur imposant, dit-on, la pénitence de construire deux abbayes et quatre hôpitaux.

Caen, seconde capitale du duché

Depuis plusieurs années, Guillaume a décidé de faire de Caen, modeste village marécageux et insalubre, sa seconde capitale (derrière Rouen) pour asseoir son autorité en Basse Normandie (=partie sud-ouest de son duché). Car il a beau s’être montré conciliant avec ses anciens ennemis et souhaiter ardemment apaiser le duché, la révolte est toujours à redouter de la part des gens de l’Ouest (plus vikings dans l’âme que normands), qui de leur Cotentin et de leur Bessin reculés, échappent depuis toujours plus ou moins au contrôle ducal (les Normands de l’est, plus francisés et mieux christianisés, et sous la coupe directe de Rouen, étaient beaucoup moins rétifs). Peu à peu, donc, Guillaume s’efforce de faire de Caen, jusque-là simple bourgade, une seconde capitale politique et judiciaire. Caen devient très rapidement prospère et se mue en ville d’importance aux côtés de Rouen, qui demeure la capitale religieuse et économique du duché.

C’est donc à Caen qu’outre une place forte entourée de murailles, Guillaume décide de fonder les deux abbayes exigées par la papauté. Ce seront l’Abbaye aux Dames, fondée en 1059 et vouée à la Sainte Trinité (où sera plus tard inhumée Mathilde, en 1083), et l’Abbaye aux Hommes, vouée à Saint-Etienne et fondée en 1063 (où sera inhumé Guillaume, non loin de son épouse, en 1087).

L’Abbaye aux Hommes (photo personnelle)
Le château de Caen (idem)

Au milieu du XIe s., la Normandie est avec la Flandre la contrée la plus puissante du royaume de France et Guillaume dispose de la plus grande force militaire de France… ce qui lui permet non seulement de se défendre sans mal contre les appétits extérieurs, mais aussi de commencer lui-même à lorgner les terres voisines…

Les appétits de Guillaume se tournent vers l’extérieur…

En effet, vainqueur deux fois contre roi de France et le comte d’Anjou, Guillaume se permet de passer à l’offensive : comme tous les Normands, il est animé d’un puissant esprit d’aventure et de conquête, qui ne tarde pas à se manifester, une fois ses affaires internes réglées.

Outre le Passais (région de Domfront, dans l’Orne) qu’il a déjà annexé en 1051, Guillaume s’empare du Maine suite à une campagne de pillages (« à la normande », voire « à la danoise », oserai-je dire ?) ; il y installe son fils aîné, Robert Courteheuse, comme comte en 1063 (mais, dans les faits, c’est bien le père qui y exercera le pouvoir).

Détail amusant : à la mort du comte du Maine Herbert II (mort sans enfant en 1062), Guillaume envahit le Maine sous prétexte que le défunt l’avait désigné comme héritier (en ce cas, fait étrange, Herbert II aurait néanmoins négligé d’en avertir ses vassaux… qui s’opposèrent donc vivement à Guillaume). En fait, il serait tout à fait possible que le duc, opportuniste, ait brodé sur les dernières volontés d’Herbert afin de légitimer sa conquête du Maine… Il y réussit, d’ailleurs… Un scénario qui n’est pas sans préfigurer les circonstances dans lesquelles 4 ans plus tard, Guillaume s’emparera cette fois… du royaume d’Angleterre !

Enfin ! Pour l’instant, il n’est encore question que du Maine, qu’il confie donc à son aîné.

Guillaume intervient aussi dans les affaires de Bretagne en 1064 (officiellement, pour aider Ruallon/Rivallon de Dol dans le cadre de sa révolte contre le duc Conan II de Bretagne, ce qui aboutit à la prise de Dinan et de Rennes) ; le duc Conan II ressort considérablement affaibli de cette expédition, des parties du duché lui échappent et son pouvoir est contesté par le comte de Penthièvre et le comte de Cornouaille.

Peu après, d’ailleurs (en 1066), le duc Conan meurt, empoisonné par son chambrier ; lui succède Eon de Penthièvre, un allié de Guillaume : les frontières sud et est de la Normandie semblent enfin sécures.

Tout semble donc alors sourire à Guillaume : il a déjà plusieurs enfants (son aîné, Robert, est né en 1051), sa succession est assurée, sa légitimité et son autorité son affirmées, sa dynastie se consolide, son autorité n’est plus menacée de l’intérieur, sa Normandie rayonne et il est devenu l’un des princes les plus puissants d’Europe.

Une ouverture outre-Manche…

Et, pour couronner le tout (sans mauvais jeu de mot), il y a quelques années déjà, son cousin éloigné le roi Edouard d’Angleterre, dit « le Confesseur » en raison de son vœu de chasteté, lui a promis, à l’occasion d’un séjour de Guillaume à sa cour, de faire de lui son successeur (peut-être à l’automne 1051) s’il venait à mourir sans enfant.

Et le timing (là encore, « si j’ose dire ») n’aurait pu être plus parfait pour Guillaume : quand Edouard meurt le 5 janvier 1066, Guillaume est au faîte de sa puissance : il a maté les rebelles menaçant son duché de l’intérieur, s’est débarrassé des menaces extérieures pesant sur son duché, allié au comte de Flandre (son beau-père), réconcilié avec le pape… et le roi de France n’est alors qu’un enfant, soumis à son tuteur (l’allié et beau-père de Guillaume).

Toutes les conditions semblent donc réunies pour lui permettre de récupérer facilement la couronne d’Angleterre…

Enfin… presque !

La suite :

Découvrez sans plus tarder la suite des aventures de Guillaume le Conquérant, avec :

  • le deuxième volet de petit retraçage historique de sa vie : Guillaume, à la conquête de l’Angleterre.
  • Le troisième volet de cette épopée : l’Angleterre de Guillaume (+ Sources et vidéos listées à la fin de ce 3e volet)

Texte : © Aurélie Depraz
Illustration de l’article : affiche du film « Guillaume, la jeunesse du Conquérant » de Fabien Drugeon (Les Films du Cartel). Pour toute question de crédit, merci de me contacter directement. Pour plus de détails :

A lire aussi :

Vous pouvez également retrouver sur ce blog tous mes articles en lien avec la Normandie, Guillaume le Conquérant, les Normands en Méditerranée etc., et donc mon roman La Demoiselle d’Arundel :

Mais aussi : tous mes articles précédents sur les Vikings :

Mes romans « vikings » :