L'Histoire (la grande !)

Harald l’Impitoyable, le dernier viking

Je ne pouvais pas écrire un roman sur Guillaume le Conquérant sans m’intéresser également de très près à l’autre grand rival d’Harold de Wessex dans le cadre de la crise de succession qui secoue l’Angleterre en 1066 : celle que provoque la mort du roi d’Angleterre Edouard le Confesseur, décédé sans héritier direct.

En effet, à la mort de ce dernier en janvier 1066, Harold de Wessex, le frère de la reine Edith (et donc beau-frère du feu roi Edouard), s’empare du trône sans attendre, probablement appuyé en cela par le Witan, le Conseil des barons.

Malheureusement pour lui, deux autres candidats sont sur le coup :

  • Le duc Guillaume de Normandie, alias le Bâtard… et futur Conquérant, petit-cousin d’Edouard, et proche de celui-ci depuis qu’Edouard a passé près de trente ans en exil en Normandie (après que la maison danoise de Jelling s’est emparée du trône d’Angleterre de 1013 à 1042, juste avant son règne – voir mon article sur les derniers grands raids vikings en Angleterre)
  • Le roi de Norvège Harold Hardrada (= « l’Impitoyable »), qui revendique lui aussi le trône d’Angleterre, en vertu d’un traité qui l’aurait désigné comme successeur de Hardeknut (le prédécesseur danois d’Edouard, et dernier roi de la dynastie de Jelling à régner sur l’Angleterre), au cas où celui-ci viendrait à mourir sans descendance…

Je consacre bien sûr sur ce blog un article de taille (et même trois !!) à Guillaume, l’un des personnages importants de mon roman La Demoiselle d’Arundel. Celui-ci vise à mieux mettre en lumière le personnage haut en couleur de Harald… un voyageur d’exception, un scalde réputé, le dernier des grands Vikings… et un homme à la destinée particulièrement hors du commun…

Au point que les sagas le surnommèrent « L’Eclair du Nord »…

Harald et Olaf

Harald « Hardrada » (en norvégien Harald Hardråde, et en vieux norrois Haraldr harðráði) ou Harald Sigurdsson, naît vers 1015 ou 1016 de l’union de Sigurd Syr Halfdansson, roi ou sous-roi du Ringerike (une province norvégienne) et (peut-être) arrière-petit-fils du roi Harald à la Belle Chevelure (premier roi à unifier la Norvège, selon la tradition) avec Åsta Gudbrandsdatter, la veuve de Harald Grenske, sous-roi du Vestfold et lui aussi arrière-petit-fils de Harald Ier, duquel elle avait eu pour fils le futur Olaf II de Norvège. Harald, né de ce remariage, est donc le demi-frère du roi de Norvège qu’on appellera bientôt Olaf le Saint (ils ont environ vingt ans de différence).

C’est en tant que Viking (=marin-guerrier partant en raid pour amasser des richesses) que celui-ci découvre l’Angleterre, où il s’intéresse à la foi chrétienne. Il se fait même probablement baptiser à Rouen (chez ses « presque » compatriotes les Normands – voir mon article sur les Vikings en France et mon article sur les Normands) en 1014 (à environ 20 ans) et passe ensuite sa vie à disputer le royaume de Norvège au roi Knut le Grand, roi de Danemark et d’Angleterre et suzerain de Norvège.

Dès 1015 ou 1017 en effet, il profite de ce que Knut est occupé en Angleterre à combattre le roi Æthelred et son fils Edmond et à s’emparer du trône pour rendre indépendante la Norvège et se faire élire roi. Il christianise activement le pays, n’hésitant pas à recourir à la force, fait venir des prêtres et des évêques d’Angleterre et remplace les anciens lieux de culte par des églises.

Mais dès 1024 environ, Knut réclame sa couronne (dont son père Sveinn, roi de Danemark, s’était emparé en 1000) ; une bataille s’ensuit, sans véritable vainqueur, mais dès 1028 Knut revient à la charge et se proclame roi. Olaf se réfugie en Suède avec quelques barons fidèles et, après deux ans d’exil, en 1029, il tente un retour en Norvège mais est battu et tué à la bataille de Stiklestade en juillet 1030, à l’âge de 25 ans.

Son demi-frère Harald est avec lui, à la tête de six cents hommes ; il a tout juste quinze ans. A la différence de son père et de ses frères, il montre très tôt qu’il est habité de grandes ambitions. D’ailleurs, malgré sa jeunesse, il se distingue sur le champ de bataille.

Mais avec la défaite et la mort d’Olaf, il doit s’exiler à son tour.

L’exil, la Rus’ et la garde varègue

Il fuit en Suède, puis en terre slave. Il gagne ainsi la fameuse Rus’ de Kiev (voir mon article sur les Vikings suédois), une principauté mi-scandinave, mi-slave, articulée autour du Dniepr. Le grand-prince Iaroslav le Sage l’accueille avec chaleur et, constatant les compétences militaires du jeune homme (lointain parent de son épouse), le nomme capitaine de ses troupes vers 1031. A ce titre, il combat les Polonais, et probablement aussi d’autres adversaires de la principauté de Kiev (ou Rus’ de Kiev), les Petchénègues, les Tchoudes d’Estonie, l’Empire byzantin, et toutes sortes de nomades des steppes et de tribus rebelles (dont on parle beaucoup dans mon roman Les Routes de l’Est).

Quelques années plus tard, vers 1033 ou 1034, Harald se rend avec ses hommes à Constantinople, la capitale de l’Empire byzantin, pour rejoindre la garde varangienne, une unité d’élite au sein de l’armée impériale, et constituée exclusivement de mercenaires scandinaves, slaves et (plus rarement) anglo-saxons. Une unité principalement affectée à la garde rapprochée de l’empereur, de sa famille et du trésor impérial (a priori, en raison de la loyauté (!) des Scandinaves et de leur absence d’intérêt pour les intrigues de palais), mais qui participe également activement, en vertu des talents uniques des Scandinaves (navigation, espionnage, repérage, combats navals, combats rapprochés…) à des conflits aux quatre coins de l’empire (qui lutte alors contre de très nombreux ennemis).

Cette unité d’élite ne fut officiellement fondée et nommée qu’en 988 mais on constate que dès 838 et les premiers rapports avec Byzance (envoi d’une première ambassade scandinave à cette époque…), des Varègues s’enrôlent dans l’armée byzantine. La garde varègue sera une institution byzantine pluriséculaire qui perdurera dans l’empire byzantin bien après la fin de l’âge viking ! Essentiellement constituée de Suédois, elle n’en intégrera pas moins de nombreux Slaves, Danois, Norvégiens, et même des Islandais, des Irlandais, des Ecossais… et de nombreux Anglo-Saxons après la bataille de Hastings en 1066 et la victoire de Guillaume de Conquérant en Angleterre, qui provoquera l’émigration sur le continent de nombreux habitants du tout nouveau royaume d’Anglo-normand. Un mercenariat extrêmement bien payé qui attira quelques grandes figures… dont la plus célèbre reste sans contexte notre fameux Harald. La garde varègue aurait perduré jusqu’à la chute de Constantinople en 1453, même si à partir de la seconde croisade elle n’était déjà plus aussi puissante que par le passé (selon certaines sources, elle aurait même été en réalité dissoute en 1204).

Attiré comme tant d’autres par les richesses promises par ce mercenariat prestigieux, Harald arrive donc à Constantinople et s’enrôle dans la garde varangienne. Il combat les Arabes, les Normands (de Méditerranée ; vous savez ? ceux qui conquirent le sud de l’Italie, la Sicile… qui créèrent la principauté d’Antioche, le comté d’Edesse… – voir mon article sur le sujet), les Lombards, les Bulgares (il recevra d’ailleurs le doux nom de « Brûleur de Bulgares » en raison de ses exploits)… et sillonne la Méditerranée en tous sens : l’Anatolie, l’Euphrate, Jérusalem, la Sicile, le sud de l’Italie, la Bulgarie gardent des traces de son passage…

Fidèle serviteur de l’empereur, il s’enrichit considérablement et reçoit plusieurs titres honorifiques au sein de la garde varangienne. D’après certaines sources, il aurait participé à dix-huit grandes batailles en tant que membre de la garde varangienne et accumulé d’innombrables richesses, butins amassés sur les champs de bataille et polutasvarfs, « pillages de palais », un privilège lié au trésor impérial auquel les membres de la garde varègue avaient droit à chaque changement d’empereur – Harald assiste en effet à trois changements de règnes, avec les morts de Romain III, Michel IV et Michel V. Il aurait envoyé toutes ses richesses à Iaroslav le Sage à Kiev pour plus de sûreté. C’est sûrement cet argent qui lui permettra, le moment venu, de financer ses prétentions au trône de Norvège…

Bref ! Pendant neuf ans, Harald guerroie et empoche. Il acquiert fortune, gloire et renommée.

Mais tout bascule à la mort de Michel IV, en décembre 1041 : pour une raison obscure (peut-être tout simplement pour sa loyauté envers feu l’empereur), Harald est brièvement emprisonné ; mais il parvient à en sortir et prend la tête des varangiens soutenant les rebelles dans le cadre de la guerre civile opposant dès avril 1042 le nouvel empereur Michel V à l’impératrice Zoé, veuve de Michel IV. Michel V finit aveugle (les sagas affirment que c’est Harahld lui-même qui lui aurait crevé les yeux, évidemment) et est envoyé dans un monastère, tandis que la puissante Zoé récupère le trône qu’elle partage avec son nouvel époux Constantin IX.

Harald demande la permission de rentrer en Norvège, on la lui refuse. Il s’échappe et traverse la mer Noire pour regagner la Rus’ de Kiev fin 1042. Il y épouse Élisabeth, fille de Iaroslav le Sage et petite-fille du roi suédois Olof Skötkonung. C’est un mariage prestigieux pour Harald : les autres enfants de Iaroslav ont en effet épousé des personnalités importantes telles que le roi des Francs Henri Ier (la très célèbre Anne de Kiev), le roi de Hongrie André Ier (Anastasia de Kiev) et la fille de l’empereur Constantin IX (Vsevolod). 

Mais Harald veut plus, rêve de plus, vise plus : son rêve, c’est de reconquérir la Norvège perdue par son frère.

La reconquête de la Norvège

Harald quitte donc la Rus’ début 1045. Il gagne la mer Baltique, puis la Suède. En son absence, et après la mort de Knut le Grand en 1035 (et de ses deux fils Hardeknut et Harold quelques années plus tard, qui n’auront cessé de se disputer l’Angleterre qu’il leur léguait – voir, encore une fois, mon article sur les derniers grands raids vikings en Angleterre), le trône de Norvège est passé à Magnus le Bon, un fils illégitime d’Olaf (donc neveu d’Harold !), ainsi que celui du Danemark, après avoir défait le neveu de Knut, Sven Estridsen.

C’est à ce dernier, en toute logique, qu’Harald s’unit pour combattre Magnus. Il s’unit aussi au roi suédois Anund Jacob. Ils attaquent tous trois le Danemark, puis la Norvège. Magnus accepte de négocier avec son oncle et de partager le pouvoir en Norvège avec lui, à condition qu’il partage en retour ses richesses. Mais dès 1047, Magnus meurt sans laisser d’héritier : Harald demeure seul roi de Norvège ; Sven Estridsen récupère le Danemark, selon la volonté de Magnus.

Evidemment, le gourmand Harald ne manque pas de se déclarer aussitôt souverain des deux royaumes. Mais comme Sven a ceint la couronne danoise, de 1048 à 1064 Harold ne cesse de mener des campagnes contre le Danemark, raids, pillages… Il pille et détruit notamment le célèbre comptoir commercial de Hedeby (celui qui sert de cadre à la scène d’ouverture de mon roman « L’amour, la mer, le fer et le sang ! ») en 1049, et la riche ville commerçante, pourtant l’une des villes les plus peuplées et les mieux défendues de Scandinavie, ne s’en remettra jamais ; son site sera abandonné une quinzaine d’années plus tard !

Finalement, Harald doit rendre les armes : Sven ne cèdera pas et cet état de guerre prolongé commence à perturber la stabilité de la Norvège. La paix est conclue et chacun garde son royaume dans ses frontières d’origine.

Un règne dur

De par la façon même dont il s’est emparé du pouvoir en Norvège, on se doute que, même à domicile, Harald n’a pas que des amis. Le renforcement de son autorité se fait alors de façon extrêmement brutale, et c’est essentiellement à coups d’exils, de meurtres, d’incendies et de confiscations des biens de communautés rurales prospères qu’il mate les diverses révoltes seigneuriales de son royaume. Une gouvernance impitoyable qui lui vaudra son surnom de « Hardrada » signifiant « au commandement dur », « l’Impitoyable », « le Sévère ».

C’est fin 1065 que la Norvège semble enfin de nouveau en paix, tous les adversaires d’Harald ayant réduits au silence d’une façon ou d’une autre (assassinat, exil, soumission, alliances…). Il a en outre épousé more danico (= « à la mode danoise » = concubinage) Tora Torbergsdatter, représentante d’une des plus puissantes familles du pays.

Cela tombe bien : quelques jours plus tard, le 5 janvier 1066, le roi d’Angleterre Edouard le Confesseur meurt sans héritier mâle direct.

Il est temps pour Harald de s’en aller conquérir un nouveau royaume.

L’invasion de l’Angleterre

En effet, Harald n’a pas sitôt conclu une paix avec le Danemark et sa propre aristocratie qu’il se rue sur l’Angleterre, sur laquelle il estime avoir des droits.

Comme précisé en introduction, ses prétentions s’appuient sur un traité qui aurait été conclu en 1038entre son neveu Magnus le Bon (alors roi de Norvège) et Hardeknut (alors roi d’Angleterre et du Danemark), en vertu duquel le premier à mourir était censé léguer ses domaines à l’autre. Hardeknut étant mort sans laisser d’enfants en 1042, Magnus lui avait succédé au Danemark, mais pas en Angleterre, où les Saxons avaient profité de la mort du dernier représentant de la maison de Jelling pour remettre sur le trône un fils de la maison de Wessex, Edouard le Confesseur, le fils du dernier (malheureux) roi saxon, Æthelred (Edouard qui attendait depuis trente ans son heure depuis son exil en Normandie). D’ailleurs, Magnus lui-même avait envisagé d’aller envahir l’Angleterre d’Edouard en 1045 depuis la Norvège avant d’être détourné de son projet par des troubles avec Sven Estridsen au Danemark (juste avant le retour d’Harald dans le Nord).

Selon une certaine logique, Harald se considère (en tant que successeur de Magnus), comme l’héritier légitime de cet ancien accord. Et donc, le digne successeur d’Hardeknut (plus de vingt ans après sa mort). Il est donc grand temps de refermer cette petite parenthèse anglo-saxonne et de ramener l’Angleterre aux mains des Scandinaves. Harald s’en serait d’ailleurs volontiers occupé plus tôt si ses campagnes danoises ne l’avaient pas retenu plus longtemps au pays…

En 1066, donc, Harald a enfin les mains libres : les soulèvements internes à la Norvège sont matés, ses campagnes au Danemark terminées… et (cela tombe bien), Edouard le Confesseur meurt. Mais pour accéder au trône, il va falloir en écarter Harold Godwinson, le beau-frère d’Edoudard (et l’un de ses plus puissants barons et conseillers depuis des années), qui s’est empressé de l’occuper, au lendemain même de la mort du roi, faisant fi et de ce vieux traité, et de la parole donnée (tant par lui-même que par Edouard) quelques années auparavant à Guillaume de Normandie…

Tandis que Guillaume planifie, depuis son duché de Normandie, et de nombreux mois durant, son invasion de l’Angleterre par le sud, Harald projette d’en faire autant par le nord. Ce sera à qui envahira l’Angleterre le premier…

Les vents du nord en décideront pour eux (et décideront, par là même, sûrement aussi du sort de l’Angleterre) : c’est Harald qui, avec sa flotte de trois cents navires, prend le premier la mer. Il fait escale aux Shetland et aux Orcades (possessions norvégiennes) où il lève des troupes, puis en Ecosse, où le roi Malcolm III, en bon Ecossais, lui accorde deux mille hommes en soutien. Il est alors rejoint par Tostig, le frère d’Harold Godwinson, qui se révolte qui son frère.

La bataille de Stamford Bridge

Finalement, c’est à la tête de 8 à 15 000 hommes qu’Harald se présente à l’embouchure de la Tees dans le nord du royaume (en Northumbrie). Il ravage le pays et prend plusieurs villes, avant de remonter l’Humber. Là, il écrase les troupes anglaises des comtes Edwin de Merci et Morcar de Northumbrie à Fulford avant de s’emparer d’York, le 20 septembre.

Mais ce succès dans le Yorkshire sera de très courte durée : les Scandinaves manquent de repères et une partie de leur équipement est demeuré à bord des navires lorsque Harold Godwinson les attaque par surprise à Stamford Bridge, cinq jours plus tard.

Harald l’Impitoyable meurt au cours de la bataille, d’une flèche dans la gorge. Et son armée est décimée : de ses 300 navires, seuls 24 regagneront la Norvège !

C’est la fin de celui qu’on appellera aussi « l’Eclair du nord », cette foudre, cette tornade, cet ouragan qui aura frappé tant que le Sud que le Nord, et tant l’Est que l’Ouest.

La suite de l’histoire, on la connaît : à peine sa victoire célébrée dans le nord, Harold apprend que Guillaume de Normandie a débarqué dans le sud (le 29 septembre) : il doit regagner le sud du pays au pas de course, perd en route la moitié de son armée, passe par Londres pour lever de nouvelles troupes, arrive épuisé à Hastings : le 14 octobre, il meurt au cours du seul et unique affrontement qui l’oppose aux Normands : la célèbre bataille d’Hastings.

Réussissant là où Harald a échoué, Guillaume devient roi d’Angleterre. En lui aussi, le sang viking de ses ancêtres coule encore…

Conclusion

Mort à Stamford Bridge à cinquante ans environ, celui qu’on nommera plus tard « le dernier des Vikings » est le premier roi de Norvège à atteindre un âge aussi avancé depuis le premier roi de Norvège, Harald Ier. Général remarquable, guerrier d’exception, peut-être même berserker, roi à la poigne de fer, peu aimé de son peuple, mais aussi scalde prolifique (!), Harald fut probablement l’un des Vikings les plus célèbres et les plus puissants de son temps – et même… de tous les temps.

De ses deux unions (avec Elisabeth de Kiev et Tora Torbergsdatter) naîtront de nombreux enfants, donc deux futurs rois de Norvège (Magnus et Olaf) et Ingegerd, deux fois reine de Suède (en épousant successivement Oluf Hunger et Philippe Halsteinsson, deux futurs rois de Suède).

Quelques (vieux) témoignages :

(Source : Wikipédia)

« C’était l’opinion générale que le roi Harald avait surpassé tous les autres hommes en sagesse et en sagacité, qu’il dut agir rapidement ou faire des plans à long terme, pour lui-même ou pour d’autres. Aux armes, c’était le plus vaillant des hommes. Il avait aussi la chance de remporter la victoire […] Le roi Harald était un bel homme, de noble prestance […] Il était haut de cinq aunes. Il était cruel pour ses ennemis et impitoyable pour toute opposition qu’on lui faisait. » Heimskringla, chapitre 99, § 87-88 (saga des rois de Norvège écrite par le célèbre Snorri Sturluson au xiiie siècle)

« Il gouverna avec grande fermeté encore que pacifiquement. Et il n’y eut pas d’autre roi qui, de tous les hommes, fut aussi grand par la sagacité et l’esprit d’entreprise. » Ágrip, une œuvre littéraire médiévale norvégienne écrite en vieux norrois, d’auteur inconnu (elle fait partie des sagas royales).

« Le roi Harald, par sa cruauté, l’emporta sur tous les tyrans. Nombre d’églises furent alors détruites sur ses ordres, et bien des chrétiens périrent sous la torture. […] De retour chez lui, il ne cessa de faire la guerre. Il se répandit dans le Nord comme le tonnerre, et frappa les îles danoises d’un malheur fatal, pilla toutes les provinces maritimes du pays slave, soumit les Orcades et étendit jusqu’en Islande un empire sanglant. Régnant sur bien des peuples il fut haï de tous pour sa cruauté et son goût du lucre. » Adam de Brême, Histoire des archevêques de Hambourg, livre III, chapitre 17


Texte : (c) Aurélie Depraz
Image en tête de l’article : source ici.

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