L'Histoire (la grande !)

La ruée vers l’or de Californie

Introduction

Cet article s’inscrit dans une série de 4 articles dédiés à l’Histoire des Etats-Unis au XIXe siècle :

  • Les débuts de la Conquête de l’Ouest (1800-1860)
  • La ruée vers l’or de Californie
  • La Guerre de Sécession
  • Le Far West et la fin de la Conquête de l’Ouest (1865-1890)

Vous pouvez également retrouver sur ce blog deux articles sur l’Histoire des Etats-Unis des origines à la guerre d’indépendance (fin du XVIIIe siècle) :

Et, enfin, une partie consacrée aux Etats-Unis d’aujourd’hui : de 1890 à nos jours

Dans l’article dédié aux débuts de la Conquête de l’Ouest (ici), nous venons de voir qu’après avoir gagné le Texas (en 1845), les Etats-Unis viennent de conquérir, à la faveur d’une guerre contre le Mexique (1846-1848), un immense territoire dans le sud-ouest : celui des futurs Etats de l’Utah, du Colorado, de l’Arizona, du Nouveau-Mexique, du Nevada et de la Californie…

Une perte terriblement lourde pour le Mexique, mais plus lourde encore qu’escompté une fois que commence à se répandre, quelques jours à peine après la signature du traité de Guadalupe Hidalgo (2 février 1848), une nouvelle bien cruelle pour le jeune gouvernement mexicain…

De l’or ! De l’or ! On a trouvé de l’or !

De fait, quelques jours à peine après l’acquisition par les Etats-Unis de ces nouveaux territoires, de fabuleux gisements d’or sont trouvés en Californie (vraiment pas de bol pour les Mexicains ! D’autant qu’en fait, ces gisements ont été trouvés fin janvier, juste avant la signature du traité de Guadalupe Hidalgo, mais que, le temps que l’information circule… le traité est signé !)

De fait, le 24 janvier 1848, à l’aube d’un matin d’hiver, James Marshall remarque des taches brillantes dans le canal d’alimentation d’une scierie, celle de Sutter’s Mill, à Coloma. La nouvelle met plusieurs mois à être rendue publique et à gagner la côte est mais, une fois sortie dans les journaux, il est impossible de faire machine arrière.

Une déferlante humaine

Au cours des 7 années suivantes, 300 000 chercheurs d’or, pionniers et aventuriers se rueront vers la Californie : on les appelle les « Forty-Niners » (« quarante-neuvards ») du nom de la meilleure année de cette ruée générale (1849). Il s’agit de la plus importante immigration de masse dans l’histoire des États-Unis.

C’est donc la ruée vers l’or (avant cette découverte, les mines d’or aux États-Unis se réduisaient à quelques mines primitives dans le sud-est, notamment en Géorgie : que dalle ! Enfin, un « que dalle » qui aura quand même valu à des milliers de Cherokees d’être déportés…).

Mais, en Californie, ce sont des dizaines de milliers de pionniers, venus non seulement de l’Ouest et de l’Est américain, mais aussi du monde entier (Chinois, Chiliens, Péruviens, Mexicains, Australiens, Européens – Italiens, Français, Allemands, Anglais –, Néo-Zélandais, Hawaïens…) qui tentent leur chance. On trouve même quelques mineurs d’origines plus diverses, des Philippins, des Basques, des Turcs, des Noirs du Brésil et des Caraïbes, et des esclaves afro-américains venus y gagner leur liberté…

90 000 nouveaux migrants arrivent en Californie par voie maritime et 40 000 par voie terrestre pour la seule année 1849. Beaucoup migrent par voie de terre mais l’entreprise est plus que périlleuse (Indiens, calamités naturelles, attaques de convois, chariots et diligences, banditisme qui se développe…).

Des fonds privés investissent donc dans la construction d’un chemin de fer passant par l’isthme de Panama (idée : bateau depuis la côte est-américaine, débarquement au Panama, petit trajet en train pour traverser l’isthme, puis bateau à nouveau en remontant les côtes jusqu’à la Californie : le canal de Panama n’est, bien sûr, pas encore formé !). Car il semble alors bien plus facile de gagner la Californie par voie de mer en passant par le Panama… qu’en traversant tout le continent nord-américain ! ou en contournant toute l’Amérique du Sud par le Cap Horn !

Ce qui ont lu mon roman L’Américain reconnaissent là bien sûr l’un des projets de mon héros, Tom Shepherd…^^

Ainsi les diverses voies empruntables et empruntées pour passer de la côte est à la côte ouest sont :

  • Départ de la côte est en bateau, contournement de l’Amérique du Sud par le Cap Horn, puis remontée le long de la côte ouest (5 à 8 mois de voyage, 33 000 km) ;
  • Bateau jusqu’à l’isthme de Panama, puis traversée de l’isthme à dos de mules et en canoë (pirogue) à travers la jungle jusqu’à la côte pacifique, puis nouveau navire jusqu’à San Francisco. La création d’un chemin de fer transcontinental traversant l’isthme de Panama facilitera grandement les choses…
  • Idem, mais en passant par le Nicaragua ou le Mexique ;
  • Voie terrestre : par la Piste du Californie (California Trail),du Missouri à la Californie

Chacune de ces routes avait ses propres risques mortels : naufrages, choléra, fièvre typhoïde, malaria, attaques indiennes, aléas climatiques, tempêtes, jungle, manque de vivres et d’eau potable, épuisement des bêtes de trait, accidents de chariots, ravins etc.

Une véritable explosion démographique et la création quasi-immédiate d’un nouvel Etat

Malgré cela, c’est l’engouement général ; une véritable « fièvre », comme on dit alors, presque une obsession, une « maladie », qui en rend beaucoup fous. Les journaux et le télégraphe relaient l’info dans le monde entier. L’Etat de Californie, désormais suffisamment peuplé, est créé et reconnu en 1850. Ce sera l’un des rares Etats à obtenir instantanément ce statut. San Francisco est passée de 1000 à 25 000 habitants en 2 ans (et en comptera 150 000 en 1873, soit vingt ans plus tard !) et, dans l’ensemble, c’est toute la population californienne qui, dans ce même laps de temps, se multiplie par 20. Les vendeurs de pelles et de pioches font fortune et deviennent millionnaires… (voir mon roman : L’Américain, bien sûr !^^)

Même des hommes pourtant très bien établis, avec affaires florissantes, sont gagnés par la « fièvre de l’or » et plaquent tout pour se ruer à l’assaut des gisements et champs aurifères californiens. Les ouvriers de tous les corps de métier quittent leurs postes et les commerçants, leurs magasins ; les marins désertent leurs navires dès qu’ils touchent terre, les capitaines se retrouvent sans équipages, la baie de San Francisco n’est qu’une mer de mâts et de coques qui, faute de pouvoir repartir, pourrissent lentement sur place.

Un vide juridique favorable aux enrichissements personnels

D’autant que, jusqu’en 1850, tout juste cédée par le Mexique aux Etats-Unis (mais la transition administrative et politique prend du temps), la Californie est dans une sorte de vide juridique ; à mi-chemin entre la république indépendante, le district militaire et le territoire fédéral, elle est sous le contrôle militaire de seulement un millier de soldats américains et ne jouit donc d’aucun statut officiel : il n’y a alors aucun corps législatif, exécutif ni judiciaire.

Sans tribunaux ou officiers de justice dans ces communautés pour faire valoir le droit et la justice, les mineurs développent donc leur propre système juridique ad hoc, basé sur le « code minier » en usage dans d’autres communautés de mineurs à l’étranger. Chaque camp a ses propres règles et la justice est souvent rendue par un vote populaire, agissant parfois de manière équitable, parfois de manière arbitraire et expéditive.

Et les forty-niners en profitent, bien sûr, d’autant que la plupart des gisements aurifères se trouvent dans le domaine public : c’est donc la loi du premier arrivé, premier servi qui prévaut. Ainsi, le claim – une simple revendication du terrain exploité et occupé – régit pendant longtemps le principe de propriété des champs aurifères. Aucune taxe ni aucune licence ne sont requises. L’absence de statut officiel favorise l’émergence de règles auxquelles obéissent les forty-niners, mélangeant d’anciennes règles mexicaines, des principes personnels, des lois issues de codes miniers d’autres pays et des ordres donnés par l’armée américaine. Il n’y a ni police, ni juge, ni shérif, ni tribunal ; c’est la loi du plus fort qui règne ; on s’organise en milices pour traquer les bandes organisées, on lynche, on fouette, on marque au fer rouge, on se prononce à main levée sur le sort des accusés.

Et, de fait, les prospecteurs les plus chanceux (les premiers arrivés) ont pu rassembler, selon l’historien J. S. Holliday, l’équivalent aujourd’hui de plus d’un million de dollars chacun. Dans les premiers mois, même les champs les moins fournis pouvaient permettre de récolter en six mois l’équivalent de six ans de salaires pour certains ouvriers. Même le prospecteur moyen dégageait par jour l’équivalent, en or, de 10 à 50 fois le salaire quotidien d’un travailleur de la côte Est. On rêve soudain d’un enrichissement rapide, tout semble possible. Mais ces heureux élus seront bien rares et, passés les premiers mois de collecte, tout se complique très vite…

Une triste réalité sur place

De fait, la réalité est rude : communautés quasiment exclusivement masculines et transitoires (seulement 2% de femmes dans les régions de prospection), alcoolisme, violence, justice expéditive à coups de groupes d’auto-défense et de milices, groupes de truands qui prolifèrent et imposent leur autorité, logements branlants et miséreux (de nombreux hommes vivent dans des tentes, des huttes en bois ou des cabines prélevées sur des navires abandonnés), manque de soins et de traitements, hyper-inflation des prix, ravitaillements coûteux, racisme, comportements rudes et guidés par la cupidité, nourriture pauvre et peu variée (haricots, porc, whisky), comportements extrêmes, vie en plein air terrible pour ceux qui n’y sont pas habitués, maladies non soignées… Les divertissements de la fin de la semaine, avec une prostituée, en buvant sans retenue, ou en perdant au jeu, peuvent absorber en une seule fois les revenus de tout un mois de prospection d’un mineur…

Bref, les conditions de vie sont déplorables pour ces mineurs qui débarquent bien souvent sans la moindre connaissance du terrain, le moindre matériel et la moindre idée de comment prospecter…

Sans compter le véritable génocide dont seront victimes les Natifs américains chassés de ces terres soudain revendiquées par les colons. De fait, 100 000 Amérindiens de Californie mourront de faim, de maladie ou des suites de violences à cette époque : expulsés de leurs zones de chasse traditionnelles, ils attaquent les mineurs en vue de trouver des moyens de subsistance et essuient en retour de violentes représailles… Cercle vicieux…

L’Etat ne fera rien pour les protéger, finançant même des groupes armés composés de miliciens autoproclamés, de soldats et de mineurs ayant pour objectif de chasser et de tuer les Natifs. Comme bien trop souvent, ce seront les Natifs qui paieront au prix fort la volonté des Blancs d’améliorer leurs propres conditions d’existence…

Le chef indien Black Elk appellera l’or « le métal jaune qui rend les Blancs fous ».

On estime à moins d’un sur vingt parmi les prospecteurs le nombre de ceux qui obtiendront finalement un profit financier en venant chercher de l’or en Californie…

Complications et déceptions : le temps des désillusions

Sans compter que, dès 1858, soit à peine 10 ans après la découverte du premier filon, la fièvre de l’or retombe. Beaucoup de pionniers seront déçus, même bien avant cette date : si l’or coule à flots les premiers mois (jusqu’à des pépites de plusieurs kilos !), et si les premiers arrivés font effectivement souvent fortune facilement, les principaux filons sont bientôt épuisés (dès 1850, presque tout l’or facilement disponible pour les « amateurs » a été ramassé).

La logique mathématique reprend tristement le dessus : nombre de pionniers sans cesse croissant + principaux filons épuisés = de moins en moins de mineurs qui font fortune et un nombre croissant d’hommes aussi ruinés qu’à bout de forces (sans parler des milliers d’entre eux qui mourront en chemin ou sur place). On estime qu’un Forty-Niner sur douze serait mort pendant la ruée !

Bientôt (dès 1850), seules les compagnies minières (notamment capables de creuser la roche et des tunnels sur des mètres de profondeur pour trouver du minerais, de détourner les lits des rivières pour accéder à l’or tapi au fond du lit ou encore de faire exploser la roche contenant de l’or à la dynamite, techniques autrement plus coûteuses et difficiles que de trouver manuellement de l’or dans le lit des rivières…) peuvent continuer l’aventure de façon fructueuse… Les pionniers individuels cèdent la place aux compagnies dotées de machines d’extraction, d’ingénieurs et de salariés sous-payés… Dragues immenses, forages, canons à eau, puits, galeries, extraction hydraulique, utilisation de mercure et d’arsenic, techniques à haut impact environnemental prennent la relève. Défrichages massifs de forêts, érection de barrages, relarguage de limon et de produits chimiques et toxiques, élimination des poissons de nombreuses rivières… viendront encore bouleverser le paysage californien.

Evidemment, pour ceux qui ont dépensé toutes leurs économies (et souvent quitté leur famille) pour entreprendre le voyage, une telle déception à l’arrivée est intolérable et, bien souvent, la déception se transforme en hostilité, notamment à l’égard des mineurs venus de l’étranger, que les Américains voient comme des intrus venus piller « leur » or. D’ailleurs, dès 1850, une Foreign Miners Tax est instituée pour tenter de dissuader les étrangers de venir chercher de l’or en Californie (chaque mineur étranger doit payer un impôt de 20 dollars par mois).

Parallèlement, la population et l’économie de la Californie se sont développées et diversifiées suffisamment pour que l’or ne soit plus l’unique source de revenus : la Californie est devenue un véritable Etat, avec des villes (quand elles n’ont pas été abandonnées aussi vite qu’elles étaient nées, les fameuses ghost towns…) qui prospèrent et un large éventail d’activités économiques.

Conclusion

Malgré ces aspects foncièrement négatifs, la ruée vers l’or demeure un événement clé dans l’Histoire de l’humanité ; c’est la première fois que se crée, en un seul endroit, une véritable communauté multireligieuse, multiethnique, mue par un même but… même si cela n’empêchera en rien de multiples démonstrations de xénophobie, bien entendu… ni les violences et, surtout, la vie extrêmement difficile sur place pour tous : la mortalité et la criminalité sont très élevées parmi les forty-niners (1 pionnier sur 12 trouve la mort pendant la ruée vers l’or, parfois même au cours du voyage aller) et les premiers chercheurs d’or chinois et latino-américains sont rapidement chassés de leurs exploitations au profit des prospecteurs américains et européens.

Peu à peu, le filon californien se tarit… et c’est la fin de la ruée vers l’or dès 1855.

On estime que la valeur des quantités d’or découvertes pendant cette période en Californie s’élève à plusieurs milliards de dollars actuels, et que seulement 10 à 20% des gisements aurifères de l’Etat auraient été extraits (le reste demeurant trop profondément enfoui pour être exploité).

Selon l’historien Hubert Howe Bancroft, la ruée fit atteindre à la Californie « une maturité rapide et monstrueuse ». L’historien Kevin Starr estime, quant à lui, que ce phénomène, dans ses aspects positifs comme négatifs, mit en place « les principes fondateurs, le code génétique, de la Californie actuelle ».

Aujourd’hui encore, de nombreux endroits restent marqués par les conséquences environnementales de la ruée vers l’or (détournements de rivières, rejet de métaux lourds, sédiments et d’autres produits polluants, transformation en terrains infertiles des terres situées en aval des cours d’eau où se sont déposés les sédiments provoqués par l’extraction hydraulique, terres mises à nu et stérilisées par les canons à eau etc.).

Petite citation de Wiki (parce que c’est très bien dit et que je commence à tirer ma flemme – oui, voilà, tout simplement !^^)

« L’image de la Californie demeura inséparablement liée à celle de la ruée vers l’or. Ainsi ruée vers l’or et Californie ont été associées dans ce que nous connaissons aujourd’hui sous le nom de « rêve californien ». La Californie était perçue comme un endroit où prendre un nouveau départ était possible et où beaucoup d’argent attendait celui qui travaillait dur et avait une bonne étoile. D’après l’historien H.W. Brands, le rêve californien s’étendit au reste des États-Unis les années qui suivirent la ruée vers l’or et devint une partie du nouveau « rêve américain ». » (le rêve américain d’origine étant, jusque-là, celui des puritains, des hommes et des femmes rêvant de vivre de leur modeste fortune amassée peu à peu avec le temps, honnêtement, vaillamment, années après années, à la faveur d’un nouveau départ dans la vie ; avec la ruée californienne, le nouveau rêve américain devient celui d’une richesse immédiate, gagnée en un éclair avec de l’audace et de la chance ; il est toujours celui qui prévaut avec ces générations entières de jeunes artistes et comédiens qui se précipitent à Hollywood en rêvant d’y faire une percée fulgurante…)

Suite à la ruée vers l’or, des générations d’immigrants furent attirées par le rêve californien. Ce seront eux qui développeront successivement en Californie l’agriculture, l’industrie pétrolière, l’industrie du cinéma, l’informatique, l’aéronautique et tous les secteurs économiques qui sont aujourd’hui les fleurons du « Golden State ».

Quant à la devise « Eurêka » (« J’ai trouvé ! »), exclamation que poussaient les chercheurs en trouvant de l’or, elle n’est que l’un des héritages laissés par la ruée vers l’or à la Californie actuelle en figurant sur le sceau officiel de l’État (aux côtés d’autres représentations de la ruée vers l’or…)

Autres ruées vers l’or

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, cependant, des filons d’or et d’argent seront aussi trouvés dans d’autres régions de l’Ouest, qui prendront la relève et provoqueront d’autres « ruées vers l’or », même si aucune n’égalera jamais celle provoquée par l’effet-surprise de la découverte des gisements californiens en 1848 : Nevada (1858-59), Montana (1862), Idaho (1860), Nouveau-Mexique, Utah (1859), Arizona (1877), Colorado (1858, 1877, 1879-1893), Oregon, Dakota du sud (1864)… La toute dernière sera celle du Yukon, en Alaska, à la toute fin du siècle (ruée vers l’or du Klondike : contexte, si je ne m’abuse, du célèbre Croc-Blanc de Jack London !)

À côté de créations-champignons durables (Denver, Boulder), d’autres cités sont désertées une fois les filons épuisés : les célèbres « ghost towns » (« villes fantômes »).

Quand les gisements d’or et d’argent s’épuisent, l’importante main-d’œuvre qualifiée que représentent les mineurs trouve du travail dans les mines industrielles de cuivre, de fer, de charbon et de minerais rares, qui alimentent une économie nationale en expansion rapide. Ce travail dans les mines profondes est extrêmement dangereux, les températures peuvent dépasser 65 °C en dessous de 610 m et beaucoup de mineurs meurent d’un coup de chaleur ; l’espérance de vie des mineurs est de 43 ans et, dans les mines de roche dure, les accidents mutilent chaque année 1 mineur sur 30 et en tuent 1 sur 80, les taux les plus élevés de toute l’industrie américaine…

Il y aura également d’autres ruées vers l’or à la même époque en Colombie-Britannique (colonie britannique du Canada), celles du Canyon du Fraser (1858), de la région de Cariboo (1861), de la région de l’Omineca (1869) et d’Atlin (1898), et d’autres en Australie (ruée vers l’or du Victoria, en 1851 – voir mon roman L’Australien !)

Mais si, dans l’inconscient collectif, le terme de « ruée vers l’or » reste très souvent associé à la Californie et plus globalement à la conquête de l’Ouest, c’est bien parce que le « California Gold Rush » fut, de loin, la ruée vers l’or la plus marquante des États-Unis et la première d’envergure mondiale.

Cette période, qui a duré environ huit ans, a non seulement largement contribué au développement de l’Ouest américain mais a aussi forgé l’histoire des États-Unis et a donné un sens nouveau au concept sur lequel a été bâtie la nation : le sacro-saint Rêve Américain.

Et aucune des ruées vers l’or qui suivront la ruée californienne ne suscitera une « folie », une fièvre et une précipitation équivalentes à celles qui auront touché le « Gold State ». L’effet-surprise de la découverte et la surabondance des premiers filons à la surface (y compris des pépites de plusieurs kilos) expliquent sans doute cette ferveur irrationnelle et inhabituelle qui aura marqué la ruée vers l’or californienne.


Texte : (c) Aurélie Depraz
Illustrations : Pixabay

A découvrir aussi :

En complément :

  • Les lieux à visiter sur la ruée vers l’or : Aujourd’hui, la bien nommée route nationale 49 sillonne les contreforts de la Sierra Nevada et relie entre elles de nombreuses villes situées dans les anciens champs aurifères, comme Placerville, AuburnGrass ValleyNevada CityColomaJackson, et Sonora. Cette route passe près du parc national historique de Columbia, une zone protégée qui contient le centre-ville de Columbia. Ce parc a préservé de nombreux bâtiments datant de la ruée vers l’or et est maintenant tourné vers le tourisme.
  • Et une petite vidéo !
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