L'Histoire (la grande !)

Petite Histoire des Etats-Unis d’Amérique 5/5

Les Etats-Unis modernes et le monde de 1890 à nos jours

Suite et fin de ma Petite Histoire des Etats-Unis en 5 parties…

Si vous ne les avez pas encore lues, vous pouvez retrouver sur ce blog la première, la deuxième, la troisième et la quatrième partie de ce petit retraçage…

I – Les USA à la fin du XIXe siècle : industrialisation, immigration, urbanisation et crises sociales

Le boom économique et l’urbanisation

La période de l’Histoire des USA qui s’est déroulée entre la fin de la guerre de Sécession et le début du XXe s. est parfois appelée « période dorée » (en anglais Gilded Age), et fut marquée par une longue phase de prospérité du pays dans de nombreux domaines.

En effet, la deuxième moitié du XIXe s. américain est marquée par une industrialisation, un essor économique et une urbanisation sans précédents (les USA s’étant lancés à corps perdu dans la Seconde Révolution Industrielle, en même temps que l’Allemagne).

L’économie américaine est alors boostée par :

  • La recherche de la réussite individuelle et son corollaire, l’esprit entrepreneurial, issus de l’éthique protestante (méritocratie) ;
  • L’immensité du territoire (riche en matières premières comme le pétrole, que l’on découvre alors) ;
  • L’abondance de ressources agricoles (le Middle West constitue un immense grenier pour le pays) ;
  • Une main-d’œuvre nombreuse, peu protégée, peu homogène (ethniquement et religieusement) et peu organisée (donc peu chère) ;
  • Des capitaux en abondance rendus plus facilement mobilisables grâce à la structuration du secteur bancaire et financier ;
  • La rationalisation des processus industriels (fordisme, taylorisme etc) ; la mécanisation et la standardisation des processus de production, précoces en Amérique, inspireront le reste du monde ;
  • Le progrès technique (nombreuses innovations : des milliers de brevets sont déposés) ;
  • Un marché de consommateurs important et en rapide expansion qui offre de nouveaux débouchés ;
  • Le soutien des pouvoirs publics et l’absence d’une véritable régulation économique (qui, néanmoins, aboutit à de nombreux abus comme mentionné ci-dessus : concentrations intempestives, monopoles…) ;
  • Le protectionnisme : les industriels du Nord ont fait adopter par le congrès des droits de douane exorbitants : 47 % en moyenne sur les importations ;
  • D’abondantes ressources naturelles (fer, cuivre, charbon, bois, potentiel hydraulique…)
  • L’esprit pionnier, porté par le droit au bonheur, exprimé dans la déclaration d’indépendance de 1776.

Cet « âge doré ») est marqué par les « titans » de l’industrie que sont Rockefeller, Morgan, Carnegie, Vanderbilt, Astor… C’est l’époque des grands magnats américains que l’on appelle alors de façon péjorative les « barons voleurs ».

Résultat :

  • Entre 1860 et 1890, la production industrielle est multipliée par 11.
  • Les États-Unis sont devenus le premier producteur mondial de charbon.
  • L’industrialisation profite surtout au Nord-Est des États-Unis qui concentre 75 % de la production.
  • Le Sud a développé des industries de transformation mais reste sous la dépendance économique du Nord (vestige de la guerre de Sécession…)

Concernant l’urbanisation, elle est extraordinairement rapide, comme nulle part ailleurs dans le monde ou dans l’Histoire :

  • Entre 1860 et 1890, le nombre de villes dépassant les 100 000 habitants a triplé.
  • Plusieurs villes ont passé le million d’habitants (New York, Philadelphie…)
  •  Les gratte-ciel sortent de terre : 1885 : 1er gratte-ciel du monde (10 étages) ; 1889 : 1ere tour climatisée ; 1899 : 1ere tour de 100m de haut ; 1909 : 1ere tour de 200m de haut ; 1931 : Empire State Building, véritable prouesse technique, au point qu’il restera le record de hauteur pendant 40 ans !
  • Les tramways, le métro, l’éclairage urbain électrique et d’autres innovations techniques caractérisent les grandes villes américaines.

Les grandes vagues migratoires

Intimement corrélée à cet essor économique, à l’aménagement du territoire et à l’industrialisation du pays : l’immigration. Elle est massive.

À partir des années 1840, les Britanniques laissent peu à peu la place à d’autres immigrants : Allemands, Irlandais, Scandinaves.

Puis, à partir des années 1880, ces immigrants sont eux-mêmes remplacés par d’autres immigrants : Italiens, Européens de l’Est (notamment de nombreux juifs).

Tous fuient quelque chose (la pauvreté, les discriminations religieuses, des persécutions comme les pogroms, le chômage…) et sont attirés par le rêve américain.

Entre 1860 et 1900, ce sont ainsi 14 millions d’immigrants qui arrivent aux Etats-Unis, fuyant l’Europe en raison des mauvaises conditions économiques et sociales, des troubles politiques et/ou des persécutions religieuses.

Et, entre 1890 et 1930, ce ne sont pas moins de 27 millions de migrants qui débarquent en Amérique. A cette époque, jusqu’à 12 000 immigrants par jour fréquentent Ellis Island (passage obligé – contrôle – pour les 3e classe, tandis que les riches (1ere et 2e classe) sont débarqués directement à Manhattan).…

80% d’entre eux s’établissent dans le quart Nord-Est des États-Unis.

Ces migrants se regroupent dans les grandes villes selon leurs origines (mis à part les Allemands qui s’établissent en nombre comme fermiers dans les terres du Middle West).

Les USA ont besoin de main-d’œuvre (de préférence bon marché, industrie en plein essor, grands travaux publics et immense entreprise d’aménagement du territoire obligent) et les accueillent en masse ; néanmoins, on s’en doute, leur intégration est loin de se faire sans heurts.

D’un côté, leur acceptation sur le sol américain est facilitée par :

  • le dynamisme économique de cette période ;
  • les besoins massifs en main-d’œuvre, l’abondance de nouveaux emplois peu qualifiés ;
  • une organisation sociale fondée sur le communautarisme qui permet à l’immigrant de s’intégrer progressivement en misant sur sa communauté (création de quartiers Little Italy, Little Germany, Little Russia etc) ;
  • un modèle politique mature protégeant les libertés individuelles politiques et religieuses ;
  • la pression du patronat américain (avide main-d’œuvre docile et bon marché) sur les politiques ;
  • la France, qui comme l’Europe a suivi de près l’évolution des USA, offre la statue de la Liberté aux USA, qui est inaugurée en 1886 ; elle devient un symbole de l’Amérique pour le monde entier… et incite toujours plus de migrants à tenter l’aventure.

De l’autre, les conditions de vie restent dures et, bien souvent, ce sont plutôt les descendants de ces migrants qui verront leurs conditions de vie s’améliorer réellement.

La réalité des premières vagues de migrants, c’est en général plutôt :

  • un douloureux passage par la case Ellis Island, parfois suivi par un rejet (et un billet retour pour l’Europe – ou ailleurs…) pour les plus pauvres : malades, prostitués, indigents, anarchistes, analphabètes, inaptes à réaliser le rêve américain… sont refoulés sans pitié ! Les candidats malheureux repartent aux frais de la compagnie maritime…
  • des boulots ingrats
  • une dure vie de labeur
  • des logements indécents
  • des salaires faibles
  • un mythe du self-made man plus dur à rendre réel qu’on ne le pense bien souvent (il sera malgré tout incarné par Heinz (inventeur du Ketchup), Levi-Strauss (jeans Levi’s), Steinway (pianos à queue), Schtrumph (grand-père de Donald Trump…)
  • une dégradation régulière du pouvoir d’achat des ouvriers
  • une pression à la baisse des salaires imputée aux flots migratoires incessants, ce qui n’aide pas l’intégration sociale des migrants et génère des conflits et, bien sûr, l’essor de la xénophobie
  • la concurrence permanente pour les emplois existants
  • les grèves et les marches de chômeurs qui se multiplient et sont brisées par les forces de l’ordre ou par des pratiques déloyales des entrepreneurs (comme le remplacement des grévistes par des détenus « loués » aux prisons…)
  • un droit du travail encore quasiment inexistant (tout comme en Europe, où le syndicalisme, par exemple, a bien du mal à se faire une place) : le syndicalisme est retardé par ces vagues de migrants qui sont prêts à accepter des conditions de travail intolérables pour pouvoir rester…
  • les grandes entreprises parvenant à des monopoles à coups de trusts et de holdings (en 1909, 1 % des firmes assurent 44 % de la production industrielle.)
  • les pratiques abusives et frauduleuses des grands industriels (tous les moyens sont bons pour récupérer des parts de marché ou accaparer des marchés entiers ; la libre concurrence est souvent faussée ; bientôt, l’état doit promulguer de nouvelles lois pour tenter de contrôler ces abus et ces multiples monopoles qui se sont formés)
  • la mainmise des milieux d’affaires sur la vie politique : des municipalités à l’élection des sénateurs, ils contrôlent une classe politique vénale qui soutient sans réserve leurs intérêts économiques. D’après l’universitaire John Gerassi et le journaliste Frank Browning, (je cite Wikipédia) « la loi et le droit furent si fréquemment violés et de manière si flagrante au profit des industriels […] qu’il ne serait pas abusif de parler d’une dictature des riches, de la fin de la guerre de Sécession jusqu’à la Première Guerre mondiale »
  • une grave crise agricole à partir de 1873

En outre, les migrants sont bien vite confrontés à de dures lois sur l’immigration et, notamment, l’établissement de quotas :

  • En 1882, le Chinese Exclusion Act interdit l’immigration chinoise sur le sol américain pour une période de dix ans.
  • En 1921, le Congrès instaure une politique de quotas par nationalité (le « Quota Act »), ainsi seuls 3 % des immigrés d’une certaine origine désireux d’intégrer le sol américain seront acceptés en fonction du nombre de cette population en 1910.
  • En 1924 les quotas se durcissent avec seulement 2 % d’acceptés par rapport à la population de cette nationalité présente sur le sol américain en 1890.
  • Ce n’est que suite au Hart-Celler act de 1965 qu’on retirera les quotas par nationalité : on se met alors à attirer certains compétences (brain drain) et on favorise les rassemblements familiaux ; donc grande diversification de l’immigration (notamment beaucoup d’asiatiques et de latinos à partir de cette époque).

II – Les USA se tournent vers le monde

Tout au long du XIXe s., la politique étrangère des États-Unis est restée fidèle au testament de G. Washington et à la doctrine Monroe, qui prônaient l’isolationnisme et la neutralité sur le plan international : les Américains, tout absorbés par la conquête du Wild West et leur développement industriel, ne se sont pas dotés des atouts des grandes puissances : ils n’ont ni flotte, ni véritable armée.

Mais, au tournant du XXe siècle, les USA ont fini de conquérir et d’apprivoiser leur vaste et sauvage territoire : la « Frontière » (de l’Ouest, sans cesse repoussée) a disparu : les Américains ont conquis tout leur territoire, les deux côtes (atlantique et pacifique) sont liées, les chemins de fer traversent le continent et relient la Californie aux côtes est (voir la partie 4 de cette Petite Histoire des Etats-Unis d’Amérique)

Les USA se tournent donc enfin à l’internationale :

  • Dans les années 1880, le gouvernement fédéral commence à développer la marine militaire ;
  • Des bases sont formées à Pearl Harbour et dans les Samoa ;
  • En 1898, les USA annexent Hawaï ;
  • En 1898, ils se tournent vers Cuba et soutiennent les indépendantistes cubains qui se rebellent contre l’Espagne ;
  • Les USA s’opposent alors ouvertement à l’Espagne et remportent Porto Rico, les Philippines, l’île de Guam : le pays devient à son tour une puissance coloniale ; Les États-Unis versent 20 millions de dollars à l’Espagne en compensation de ces territoires ;
  • Très intéressés par la possibilité de creuser un canal au niveau du Panama permettant de relier plus rapidement leur côte ouest et leur côte est, les USA reprennent ce projet et le conduisent à terme dans les années 1910 ;
  • Conscients de leur supériorité industrielle (et de leur suprématie économique en général), ils se lancent à la conquête de marchés étrangers ;
  • En 1905, le président Roosevelt sert d’arbitre dans la guerre entre Russie et Japon et reçoit le prix Nobel de la paix en 1906.

Les esprits sont donc mûrs pour l’aventure expansionniste, interventionniste et, peut-être, impérialiste… En tout cas, ils sont prêts à se faire une véritable place dans le monde.

(NB : de nombreuses îles du pacifique, des Caraïbes et du Pacifique ont, entre le milieu du XIXe s. et le milieu du XXe s., été rachetées ou colonisées par les USA ; mais, s’agissant d’innombrables îlots, je vous épargne les détails de ces conquêtes, ma foi bien peu importants !)

La suite, on la connaît… Enfin, disons que l’on arrive (enfin) en terrain plus connu, au sens où on étudie davantage ces aspects « récents » de l’Histoire américaine au collège et au lycée, non seulement en cours d’Histoire-géo, mais aussi en cours d’Anglais. Car si l’Histoire « première » des USA est en général survolée de façon on ne peut plus vague à l’école (en gros, on en retient plus en lisant Lucky Luke qu’en l’étudiant vraiment au primaire…), à coups de mots-clés type « Pilgrim Fathers », « Mayflower », « Guerre d’indépendance américaine », « ruée vers l’or », « Far West », « Guerre de Sécession », « Conquête de l’ouest », « Amérindiens, gangsters et diligences », l’Histoire toute récente de ce pays, intimement liée à la nôtre et à celle du monde depuis 1914, nous est souvent un peu mieux connue (les deux guerres mondiales étant, notamment, plus d’une fois au programme au collège et au lycée, de même que la Guerre Froide, la guerre du Vietnam, la guerre de Corée, Martin Luther King etc)

La Première Guerre Mondiale

C’est ce qui vaudra aux USA leur véritable explosion économique… De fait, l’économie du vieux continent tourne au ralenti : les USA prennent la relève et, malgré leur neutralité officielle, vendent à crédit munitions, vêtements, nourriture et automobiles aux pays de l’Entente (France, Grande-Bretagne, Russie).

C’est à ce moment-là que l’Allemagne, en réaction, tente d’établir un blocus maritime en coulant des navires marchands américains comme le Lusitania (resté célèbre) ; cela provoquera l’entrée en guerre officielle des USA en 1917 : 2 millions de soldats sont envoyés en Europe, 116 000 y mourront.

L’Europe sort endettée de la guerre ; les USA en sont, dès lors, les grands créanciers… Ils disposent, au sortir de la guerre, de 45% du stock d’or mondial… et se sont faits le grenier de l’Europe (ce qui aura profondément modifié l’agriculture du pays : la superficie cultivée en blé américain progresse de 13 millions d’acres entre 1910 et 1915).

Le président Wilson propose alors ses célèbres « Quatorze points » incluant l’idée du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, le libéralisme économique et la proposition de la Société des Nations…

Mais malgré ses appels et son insistance pour que les termes du Traité de Versailles de 1919 (qui signe la défaite de l’Allemagne) soient plus acceptables, celui-ci est très dur : les réparations réclamées sont sévères et la misère qu’il produira en Allemagne, on ne le sait que trop, aidera grandement Hitler à y prendre le pouvoir en 1933. A noter : le Sénat des États-Unis ne ratifie pas le Traité de Versailles et signe des traités de paix distincts avec l’Allemagne et ses alliés…

Désabusés par la guerre qui n’a pas permis d’atteindre les hauts idéaux promis par le président Wilson, les Américains choisissent (à nouveau) l’isolationnisme : ils tournent donc (à nouveau) leur attention vers l’intérieur, loin des questions internationales.

(Article détaillé sur Wiki : États-Unis pendant la Première Guerre mondiale)

L’Entre-deux-guerres :

  • La position des USA demeure fondamentalement isolationniste pendant cette période
  • Néanmoins, ils investissent massivement à l’étranger : ils deviennent la première puissance commerciale mondiale
  • L’économie est marquée par le travail à la chaîne, le fordisme, le taylorisme, la hausse du pouvoir d’achat, les ventes automobiles et d’électroménager qui explosent…
  • Les années folles : Hollywood devient une usine à satrs, les ventes de radios explosent, le jazz émerge, les clubs de nuit ouvrent…
  • La Prohibition : le gouvernement conservateur tente d’endiguer la propagation et la consommation d’alcool en votant la Prohibition (XVIIIe amendement, 1920). En réaction, des bars clandestins (speakeasies) ouvrent dans tout le pays, des réseaux mafieux prennent des parts de marché et s’enrichissent rapidement… C’est la grande période d’Al Capone…
  • Le Sud s’appauvrit : apogée du KKK qui s’en prend désormais non seulement aux Noirs, mais aussi aux nouveaux immigrés, aux juifs… Avant d’être interdite, l’organisation, monstrueuse, atteint tout de même les 5 millions de membres !

Le Krach boursier de Wall Street, l’effondrement du système bancaire et la Grande Dépression (voir le film – sublime – « De l’Ombre à la Lumière », avec Russell Crowe… : de l’émotion à l’état brut !) : 25% de la population active est au chômage, nombre de banques et d’entreprises font faillite…

  • En 2 mois, fin 1930, 600 banques ferment dans tout le pays
  • Le nombre de chômeurs est de 4 millions en 1930, de 12 millions en 1932
  • 200 000 enfants errent dans le pays sans domicile fixe
  • Des milliers de maisons sont saisies par jour
  • 34 millions d’Américains n’ont plus aucune source de revenus
  • En 1936, 1 homme sur 6 est sans emploi

Et comme un malheur n’arrive jamais seul… :

  • En 1934, une catastrophe environnementale (tempêtes de poussière) provoque un exode rural quasi biblique
  • Et, en 1936, la filière agricole perd 26 millions de dollars par jour !! les fermiers ne peuvent plus travailler, les cultures ne poussent plus, ils tombent malades ; un siècle auparavant, 500 000 personnes avaient migré, pleines d’espoir, vers l’Ouest : à la fin des années 30, 250 000, désespérées, repartent pour les grandes villes !!!

Vidéo complète : https://www.youtube.com/watch?v=LlWK6EA02YI

Voir ce film sublime avec Russel Crow : http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=28787.html

Puis, enfin :

  • La Prohibition est finalement annulée dans les années 30
  • Le New Deal tente de relancer l’économie
  • L’isolationnisme est réaffirmé par le Congrès
  • Néanmoins, les USA sentent les tensions remonter en Europe et votent en 1938 le réarmement et l’autorisation de la vente et le prêt d’armes à l’étranger sous l’impulsion de Roosevelt

Articles détaillés sur Wiki :

La Deuxième Guerre Mondiale

Là encore, les USA se veulent tout d’abord neutres, même s’ils se préparent à l’affrontement et même si, là encore, ils vendent des armes à la Grande-Bretagne et à l’URSS (entre autres).

Mais c’est l’embargo qu’ils imposeront au Japon impérialiste (allié de l’Allemagne nazie) sur l’acier et le pétrole qui mettra le feu aux poudres : en réaction, le 7 décembre 1941, c’est Pearl Harbor, une cruelle attaque-surprise des Japonais sur la flotte américaine alors non encore engagée dans la guerre, qui précipite l’entrée en guerre du pays (voir le film magnifique du nom même de cette célèbre tragédie : « Pearl Harbour »).

Ce ne seront pas moins de 10 millions de soldats et de 195 000 avions de guerre qui seront mobilisés côté américain au cours du conflit ; 300 000 soldats américains perdront la vie au cours de la guerre.

Le pays se lance secrètement dans une recherche sur le nucléaire et entre en guerre aux côtés des Alliés, qui finissent par vaincre l’Allemagne et l’Italie en occident en 1945.

Les USA, encore alliés aux Russes, viennent ensuite à bout du Japon (via une invasion terrestre en Chine – dominée par le Japon – pour les Russes, et deux bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki en août 45, pour les Américains).

Articles détaillés :

Au sortir de la guerre :

Au sortir de la guerre, c’est bien simple : le PIB des Etats-Unis est équivalent… à celui de tous les autres pays réunis !

De fait, les USA ont enfin supplanté le Royaume-Uni et sont devenus la toute première superpuissance mondiale.

Ce qui permet à l’American Way of Life de se diffuser (début de la mondialisation), au point que certains parlent, pour le XXe s., de « siècle américain ».

En outre, les USA ont alors un atout militaire de taille : le monopole de l’arme atomique.

Ils se lancent alors dans l’établissement d’un nouvel ordre mondial, aussi bien politique qu’économique :

  • Ils soutiennent la création de l’ONU ;
  • Ils organisent la libéralisation du commerce, notamment par les accords de Bretton Woods ;
  • Ils font du dollar la monnaie internationale ;
  • Ils sont très actifs en ce qui concerne le GATT : un accord général sur les tarifs douaniers et le commerce ;
  • Ils lancent le plan Marshall : aide économique, financière, matérielle et humaine destinée à 16 pays européens pour les aider à se reconstruire dans la période d’immédiat après-guerre ;
  • Bientôt, le rôle politique qu’ils se donnent, avec le président Truman, est d’empêcher le communisme de se développer…

La Guerre Froide

L’Europe est en ruines ; les USA et l’URSS sont désormais les deux grandes puissances mondiales.

L’Europe et le monde se retrouvent bipolarisés, les uns succombant à l’influence communiste-soviétique, les autres à l’aide capitalistique américaine. C’est le début de la Guerre Froide et de la course à l’armement, au nucléaire, à l’aérospatial…

Résultat :

  • Maccarthysme (traque aux communistes sur le territoire américain)
    • Propagande anti-communiste via le cinéma hollywoodien
    • Propagation de l’American Way of Life de façon soft à travers le monde, (conquête des cœurs et des esprits, diffusion des valeurs américaines…)
    • Politique interventionniste à l’internationale : intervention militaire en Grèce, en Chine, en Corée, au Vietnam… pour tenter d’endiguer le flot communiste
    • Une tension entre USA et URSS qui atteint son paroxysme lors de la crise de Cuba, devenu communiste, quand des missiles soviétiques sont pointés sur les USA (en 1962)

Dans les années 60, de nombreux mouvements civiques prennent de l’ampleur, obligeant les USA à revoir leur politique sociale (notamment en matière de ségrégation envers les Noirs, les femmes, les Amérindiens…) : c’est l’époque des grands noms comme Rosa Parks et Martin Luther King, de la Marche sur Washington, du Civil Rights Act, de l’American Indian Movement, des mouvements pacifistes et hippies… qui aboutissent, entre autres, choses, à l’abolition officielle (enfin !) de la ségrégation raciale et à divers actes en faveur des Amérindiens.

En 1969, les Américains, dans la course à l’espace qu’ils se disputent avec les Russes (qui ont été les premiers à envoyer un satellite en orbite, Spoutnik, et un homme dans l’espace), touchent la Lune (programme Apollo avec Neil Armstrong).

Enfin, dans les années 70, tandis que les USA tentent d’apaiser leurs relations avec l’URSS, les tensions montent au Moyen-Orient, tant autour de la politique que du nucléaire et du pétrole :

  • Guerre du Kippour en 1973
  • Crise du pétrole en résultant (les pays de l’OPEP imposent un embargo sur le pétrole en représailles contre l’implication des USA aux côtés d’Israël dans la guerre du Kippour)

Mais toute tension avec l’URSS est loin d’être apaisée : les conflits extérieurs se poursuivent :

  • Guerre du Vietnam (1973)
  • Guerre d’Afghanistan (1979)
  • Interventions au Guatemala (conflit armé guatémaltèque) et au Nicaragua (révolution sandiniste)(1979)
  • Révolution en Iran (1979)
  • Renforcement en conséquence de la présence militaire américaine au Moyen-Orient pour assurer son approvisionnement en pétrole

Avec l’effondrement de l’URSS en 1991, les USA restent les seuls grands maîtres du monde, la seule véritable hyperpuissance. Cela marque le triomphe du capitalisme et l’avènement des USA comme « Gendarmes du monde ». Ils encouragent le libéralisme, la diffusion de la culture américaine et la démocratie dans le monde, y compris dans les ex-pays soviétiques.

Les conflits au Moyen-Orient (autour, notamment, du pétrole, et sous couvert d’idéologies politiques contradictoires) s’intensifient :

  • Guerre du Golfe (1991)
  • Guerre contre le terrorisme, nouvel ennemi du pays depuis les années 90 (notamment avec l’attentat du 11 septembre 2001, la première fois depuis la Seconde Guerre Mondiale que les USA sont attaqués sur leur propre territoire…)
  • Guerre contre les Talibans en Afghanistan (en 2001, pour poursuivre Ben Laden)
  • Guerre d’Irak (années 2000, contre Saddam Hussein)
  • Les états-ennemis des USA sont désormais l’Iran, l’Irak, la Libye et la Corée du Nord

NB : je n’entrerai pas ici dans les débats concernant les véritables intentions américaines lors de tous ces conflits au Moyen-Orient, sur l’authenticité (ou les origines obscures supposées) de l’attentat du 11 septembre, sur la question de savoir si les Américains ont véritablement foulé le sol lunaire ou si ce n’était qu’une vaste mascarade à la Hollywood dans le cadre de la Guerre Froide pour prétendre avoir coiffé les Russes au poteau… Ce n’est pas le sujet de cet article et cela mériterait, bien sûr, des recherches extrêmement poussées…

Derniers faits marquants de l’Histoire américaine au tournant du XXIe s. :

  • Après le scandale du Watergate (affaire d’espionnage politique de 1974 qui aboutit à la démission du président Nixon !), un autre scandale secoue la présidence américaine de cette fin de XXe s. : l’affaire Monica Lewinsky, qui conduit à l’impeachment (destitution) de Bill Clinton…
  • La crise économique de 2008 touche violemment le pays.
  • En 2009, l’arrivée au pouvoir d’un Afro-américain, Barack Obama, est une sacrée première, pour un pays qui n’a aboli officiellement la ségrégation raciale qu’à peine quelques décennies plus tôt !

Aujourd’hui, les USA doivent faire face non seulement à la puissance économique de l’Union Européenne, qui s’est bien relevée depuis la guerre, et du Japon, grande puissance économique depuis plusieurs décennies également, mais aussi de puissances émergentes comme l’Inde, la Chine, le Brésil, la Russie… d’autant que la Chine a, désormais, et depuis peu, le premier PIB mondial… devant des Etats-Unis qu’aucune puissance n’avait pu surpasser depuis plus de soixante ans !

Texte : (c) Aurélie Depraz
image : Pixabay

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Et pour découvrir Retour à Blue Valley (roman contemporain… ponctué de nombreux clins d’oeil à l’Histoire des USA), c’est ici !

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Pour aller plus loin :

Sur cette période : Résumé histoire Amérique XXe (antisèche bac !)

Histoire globale :

Un super résumé de l’Histoire des USA :

Un documentaire arte 1h30 sur la Liberté au cœur de la construction des USA des origines à nos jours : https://www.youtube.com/watch?v=RXylXsZgz9Y

Version très courte :

L’Histoire des USA : une simple histoire de migrations successives, en fait (j’aime beaucoup les 3 dernières minutes, très touchantes) :

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