Petite Histoire de l’Angleterre 3/4
Pour lire les deux premiers volets de cette synthèse, c’est :
- ici : le premier article, “Des Romains aux Vikings”.)
- et ici : le deuxième article, « De la conquête de l’Angleterre par Guillaume de Normandie à la fin de l’Angleterre « française »(XIe-XVe s.)
III – La période moderne : les Tudors, les Stuarts, les Révolutions et l’ère géorgienne
Les Tudors (voir la série du même nom !)
Quelques noms célèbres issus de cette dynastie (pour des raisons diamétralement opposées, précisons-le !!) : Henri VIII, Elisabeth Iere…
Les rois et reines de la dynastie Tudor (Henri VII, Henri VIII, Edouard VI, Jeanne Grey, Marie Iere, Elisabeth Ière) règnent sur l’Angleterre de 1485 à 1603.
Henri VIII a marqué les mémoires par ses six épouses et sa fondation de l’église anglicane en se séparant de la papauté. En résumé : « La controverse juridique et théologique relative à la validité de son premier mariage avec Catherine d’Aragon et à sa reconnaissance de nullité fut l’une des principales causes du schisme en 1534 de l’Eglise d’Angleterre avec Rome et de la Réforme Anglaise. Henri VIII supervisa cette séparation avec notamment la dissolution des monastères et fut pour cela excommunié ; il resta néanmoins un défenseur des fondamentaux de la théologie catholique. » (je me permets de reprendre Wiki pour faire simple – article sur l’Histoire de l’Angleterre)
Quant à la vie matrimoniale de celui qui inspira vraisemblablement son personnage de Barbe-Bleue à Charles Perrault, en voici quelques éléments-clés (oui, c’est anecdotique, mais trop « croustillant » pour que je veuille passer à côté !)
Henri VIII se maria 6 fois. La seule à avoir de la chance fut la dernière… (probablement uniquement puisque Henri mourut avant elle). On peut donc dire que madame (qui ne devait pas avoir eu le choix, parce qu’il fallait soit être contrainte, soit être complètement folle pour vouloir se marier avec Henri après l’exemple de ses cinq premiers mariages ! les deux premiers auraient dû suffire d’ailleurs mais bon…) l’a échappé belle ! Petit tableau :
- Henri VIII se marie une première fois avec Catherine d’Aragon ; tout aurait bien pu se passer (les époux s’entendaient bien… au début) si Catherine n’avait pas cumulé six fausses-couches / enfants mort-nés / nourrissons morts après seulement quelques jours… Seule sa 5e grossesse aboutira… mais pour donner une fille, au grand dam d’Henri (même si ladite « Marie » deviendra bel et bien reine par la suite…) ; Henri veut un fils et les grossesses vaines à répétition de sa femme le fatiguent. Il annule son premier mariage (quand on pense au destin des suivantes, quelque part, elle l’a échappé belle, elle aussi). Son mariage avec Henri a duré 24 ans ; après ça, le quota de patience du roi était définitivement épuisé, on va le voir…
- Remariage avec Anne Boleyn immédiatement après (même année que l’annulation du précédent) ; Henri l’aimait déjà depuis plusieurs années, bien avant l’annulation de son mariage avec Catherine, mais elle refusait de devenir sa maîtresse (par vertu ou ambition ?) ; toujours est-il qu’Henri finit par vouloir l’épouser, ce qu’elle accepterait plus volontiers bien sûr, ce qui conduira Henri à chercher à se débarrasser de sa première épouse, et l’amènera au schisme avec le catholicisme, le pape refusant de lui accorder le droit d’annuler son mariage (après 24 ans de vie commune et une certaine consommation de celui-ci tout de même…). Elle lui donne vite une fille, la future Elisabeth Ière, mais, malgré un nombre incroyable de fausses couches en seulement 3 ans, pas de fils. Elle s’est fait beaucoup d’ennemis à la cour, et ses relations avec le roi sont très vite très orageuses (il a beaucoup de maîtresses, dont la propre sœur d’Anne Boleyn) ; Henri finit même par commencer à insinuer que ses fausses couches et son refus de lui donner un fils seraient des actes de trahison. Il veut maintenant se débarrasser d’elle ; elle a tant d’ennemis qu’il n’est pas difficile d’en trouver pour témoigner contre elle. Elle est bientôt accusée d’adultère, de trahison et d’inceste (puisque l’un de ses 5 amants serait son propre frère, selon ses détracteurs). On ignore toujours aujourd’hui si ces accusations étaient fondées ou s’il ne s’est agi que de prétextes pour permettre à Henri de se débarrasser d’elle. Elle est finalement décapitée à l’épée, 3 ans après son mariage…
- Henri se fiance avec Jeanne Seymour, demoiselle de compagnie d’Anne Boleyn, le lendemain de la décapitation de cette dernière ( !!), et l’épouse 10 jours plus tard ! Elle lui donne très vite un fils (ça partait mieux pour elle que pour les autres) mais meurt juste après des complications liées à l’accouchement…
- 3 ans plus tard, le roi choisit Anne de Clèves pour 4e épouse sur portraits interposés mais, quand il la rencontre, il est déçu (elle n’a pas la beauté escomptée, elle ne parle qu’allemand et lui non…). Il est trop tard pour interrompre les fiançailles, mais il fait annuler le mariage quelques mois plus tard sans l’avoir consommé. Elle a de la chance : il lui offre des châteaux en compensation.
- Henri ne perd pas de temps : il se remarie 3 semaines après la dissolution de son mariage avec Catherine Howard, demoiselle d’honneur d’Anne de Clèves (#l’histoire-se-répète). Mais la malheureuse n’a pas retenu les leçons du passé (#AnneBoleyn) : accusée d’adultère et de trahison moins de deux ans après son mariage, elle est décapitée… (#l’histoire-se-répète). Et, pour le coup, elle était vraiment coupable. Cette histoire recèle de nombreux détails intéressants : https://fr.wikipedia.org/wiki/Catherine_Howard
- Un an plus tard, Henri se remarie avec Catherine Parr, dont les convictions religieuses sont incertaines, ce qui la met en danger ; elle ne doit son salut qu’à son habileté et à son intelligence et parvient à l’exploit de devenir la veuve d’Henri VIII, lorsqu’il meurt en 1547. Bon… ce n’est que pour mourir en 1548 d’une grossesse lors de son remariage avec son vieil amour, Thomas Seymour, un mariage d’amour qui aurait pu être heureux si elle n’était pas morte en couches et s’il n’était pas mort décapité pour trahison quelques mois plus tard… !
Trois des enfants d’Henri VIII régneront, dont deux des plus célèbres reines d’Angleterre : Edouard VI (le fils de Jeanne Seymour, 3e femme d’Henri), Marie Ière (la fille aînée d’Henri et de sa 1e femme) et Elisabeth Ière (fille d’Anne Boleyn, 2e femme). Cruelle ironie du sort : Henri s’est acharné (c’est le moins qu’on puisse dire) à avoir des fils, des héritiers ; 3 de ses enfants monteront finalement sur le trône ; mais aucun d’eux n’eut de descendance, ce qui causera la fin de la dynastie Tudor dès la génération suivante !
Edouard VI, seul fils survivant et légitime d’Henri VIII, lui succède et meurt sans descendance.
Jeanne Grey : descendante d’Henri VII par la fille cadette de celui-ci, Marie, « la pauvre » est choisie comme héritière par Edouard VI afin d’empêcher l’avènement de sa sœur catholique Marie. Elle est déposée par le Parlement neuf jours après son couronnement et exécutée au terme de son procès (3 ans plus tard) pour haute trahison. Gloups ! C’est ce qui s’appelle « un cadeau empoisonné » !
Marie Ière (ou « Marie Tudor ») accède donc au trône. Elle était la fille aînée d’Henri VIII par son premier mariage avec Catherine d’Aragon. Elle fut la première reine régnante d’Angleterre et d’Irlande (royaume conquis peu à peu depuis le XIIe s.) puis, par son mari Philippe (roi d’Espagne), reine d’Espagne, de Sicile, de Naples, duchesse de Bourgogne, de Milan, de Brabant, de Luxembourg, de Limbourg, comtesse de Flandre, de Hainaut et comtesse palatine de Bourgogne. Rien que ça !!! Elle accéda au trône après la mort de son frère cadet Edouard (primauté masculine) mais ensuite (en tant qu’aînée) avant ses sœurs, dont Elisabeth…
Le règne de Marie Ière fut marqué par ses tentatives visant à restaurer le catholicisme après les règnes protestants (anglicans) de son demi-frère Edouard et de son père Henri. Plus de 280 réformateurs et dissidents furent brûlés vifs au cours de ce qu’on a appelé les « persécutions mariales », une répression sanglante qui lui valut le surnom de Bloody Mary. Tout ça pour qu’au final, ce retour au catholicisme soit annulé après sa mort en 1558 par sa demi-sœur cadette Elisabeth Ière qui lui succède. Encore une fois : tout ça pour ça !
Elisabeth Ière : après les brefs règnes de ses demi-frère et demi-sœur, ses 44 années sur le trône ont apporté une stabilité bienvenue au royaume et aidé à forger une identité nationale. Reine rendue célèbre par, notamment, l’emprisonnement puis l’exécution (sur ses ordres) de sa rivale, Marie Ière d’Ecosse, sa victoire sur l’Invincible Armada (espagnole) qui tentait d’envahir l’Angleterre et quelques grands noms, sous son règne, tant d’explorateurs-pirates (sir Walter Raleigh, Sir Francis Drake…) que d’hommes de lettres (Christopher Marlowe, Shakespeare). Sous son règne aussi, des colonies anglaises permanentes sont fondées dans le Nouveau-Monde. On qualifie cette période plutôt dorée de l’Angleterre d’ « ère élisabéthaine ». Le tableau est en réalité loin d’être tout rose, mais quand on a enchaîné plusieurs règnes courts et la folie matrimoniale de la vie d’Henri VIII, paradoxalement, le règne d’Elisabeth (qui ne se maria jamais et voulut toujours garder son indépendance) apaisa les esprits, sans compter qu’elle était relativement tolérante (à l’inverse de ses prédécesseurs) sur le plan religieux et politique (modérée). La colonie américaine de « Virginie » fut nommée ainsi en son honneur (« reine vierge »)…
NB : sous les Tudors, l’Acte d’Union de 1536 fait du Pays de Galles une partie intégrante de l’Angleterre.
Les Stuarts et les Révolutions du XVIIe s.
Au début du XVIIe s., la « reine vierge » Elisabeth meurt sans enfant (et sans s’être jamais mariée). C’est alors son cousin Jacques VI d’Ecosse qui hérite de l’Angleterre sous le nom de Jacques Ier ; il est alors roi d’Ecosse ET d’Angleterre… La première « union » des deux pays s’est donc articulée autour d’un roi… écossais (et non anglais, comme on aurait pu le croire !). Cependant les deux couronnes restent bien distinctes, on garde deux parlements et deux royaumes séparés (aucune fusion). Les deux couronnes reposent simplement sur la même tête…
L’Histoire de l’Angleterre et de l’Ecosse se rejoignent pour de bon. La « Grande-Bretagne » est sur le point de voir le jour… dans un contexte plutôt tourmenté, nous allons le voir…
C’est le fils de Jacques Ier d’Angleterre (et VI d’Ecosse), Charles Ier, qui devra affronter la Grande Révolution d’Angleterre (contexte des guerres de religion, de la guerre civile, de la Glorieuse révolution…) et sera décapité par Cromwell (en 1649, soit un siècle et demi avant notre propre révolution !).
Plus d’un siècle avant les Français, les Anglais décapitent donc leur roi, d’une part en raison des convictions religieuses des Stuarts (catholiques), et d’autre part en raison de leur volonté de s’affirmer en tant que monarques absolus, ce qui ne manquera pas d’attiser de nombreuses tensions avec le Parlement (dont la chambre des Lords et la Chambre des Communes ont tout de même vu le jour au Moyen-Age, rappelons-le !)
Charles Ier commet en effet des maladresses (levées d’impôts, arrestations arbitraires, dissolution de la Chambre des communes) qui lui coûtent finalement son trône et sa tête.
En 1642, la guerre civile oppose les partisans du monarque et ceux du Parlement qui finissent par l’emporter, grâce à leur supériorité militaire. C’est leur chef puritain Cromwell qui prend le pouvoir après l’exécution du roi. Il est nommé Lord Protector et proclame la République mais le « Commonwealth » ne dure que 4 ans car, très vite, il supprime le Parlement et instaure un pouvoir autoritaire personnel ! (un genre de Napoléon qui débarque et se fait proclamer empereur alors qu’on cherchait à abolir la monarchie absolue… il y a toujours des hommes « forts » pour profiter des instants de faiblesse d’un pays et d’une Révolution pour vouloir instaurer un pouvoir personnel tout aussi tyrannique que ce qu’on cherchait à abolir, il faut croire !). Se met en place une véritable dictature, que la bourgeoisie soutient néanmoins car elle préserve ses intérêts économiques (Cromwell favorise le commerce).
Pour preuve qu’on est juste passé d’une forme de pouvoir absolu et dynastique à une autre, Cromwell cède le pouvoir à son fils à sa mort. Mais celui-ci abdique très vite et on assiste à une Restauration de la Monarchie (tiens donc !) avec l’accession au trône du fils de Charles Ier, Charles II. Il a le mauvais goût, malheureusement, de partager les visions absolutistes de son père, ainsi que Jacques II, son frère, qui lui succède et doit finalement, au moment de la Glorieuse Révolution (après seulement 3 ans de règne) fuir et s’exiler en France.
Le Parlement donne la couronne à sa fille Marie, femme de Guillaume d’Orange qui devient Guillaume III. Marie et Guillaume s’engagent à défendre une déclaration des droits (Bill of Rights) signée en 1689, qui limite définitivement le pouvoir du roi au profit de celui du Parlement anglais (un document très important, puisque la monarchie britannique ne remit plus jamais en question l’autorité du Parlement à partir de cette date). Le couple royal mena aussi une politique de tolérance religieuse et de nombreux protestants migrèrent alors en Angleterre.
De leur côté, les Stuarts ont fui en France : dès 1689, Louis XIV invite son cousin (oui, oui !) Jacques II à s’installer avec une cour en exil au château de Saint-Germain-en-Laye autour duquel vivent très vite plus de 1 700 réfugiés jacobites (=pro-Jacques) qui sont au total 40 000 à immigrer en France entre 1688 et 1692, dont 40 % de famille aristocratiques. L’armée française aide les jacobites dans les rébellions, plusieurs tentatives d’invasion de l’Angleterre visant à remettre Jacques II sur le trône en 1692, 1708 et 1715, mais toutes échoueront.
En 1707, l’Acte d’Union scelle l’association de l’Ecosse et de l’Angleterre (qui inclut toujours le Pays de Galles) : le Royaume de Grande-Bretagne est né. Les deux parlements (écossais et anglais) ont signé ce traité par lequel l’Ecosse, pour des raisons principalement économiques, toujours très décriées (par les Ecossais) de nos jours, renonce à son indépendance : les deux parlements sont dissous au profit d’un seul… qui siège à Londres.
Bilan de ce XVIIe s. : en raison de leurs velléités absolutistes et de leurs convictions religieuses, les Stuarts, en quelques décennies, sont affaiblis puis évincés du trône à la fois écossais et anglais ; et c’est là que les fans d’Outlander – comme de très nombreuses autres romances écossaises – trouveront les racines du contexte historique de leur série préférée !
En effet, en 1701, sous Anne Stuart (reine d’Angleterre et d’Ecosse, donc), l’Acte d’Etablissement (« Act of Settlement »), loi anglaise promulguée par le Parlement de Westminster, garantit la succession de la couronne d’Angleterre aux membres de la famille protestante de Hanovre liée aux Stuarts par une fille de Jacques Ier (premier roi à la fois d’Ecosse et d’Angleterre, pour mémo), Elisabeth Stuart, femme de l’électeur palatin Frédéric V de Bavière. Cette disposition visait à exclure l’intronisation d’un roi favorable au catholicisme et à couper la route du pouvoir au prétendant catholique Jacques François Edouard Stuart, également descendant des Stuarts et demi-frère d’Anne.
Si bien que, lorsque cette dernière meurt en 1714, sans héritier mâle (malgré 17 grossesses !), près de cinquante prétendants catholiques au trône furent écartés (en raison de l’Acte d’établissement de 1701), et que le successeur d’Anne fut son cousin, l’électeur protestant du Hanovre, Georges Ier (un Germanique, donc, ce qui déplaira à beaucoup). Anne fut donc la dernière souveraine de la Maison Stuart et Georges de Hanovre devient roi de Grande-Bretagne et d’Irlande. C’est le début de l’ère « géorgienne » (avec 3 « George » de suite). On dit alors bien « Roi de Grande-Bretagne » et non « d’Ecosse et d’Angleterre » (comme c’était le cas pour tous les Stuarts jusqu’à Anne) car entre-temps, il convient de rappeler qu’en 1707, l’acte d’Union a unifié les deux couronnes en une seule.
Le XVIIIe s.
L’Angleterre et l’Ecosse : le déchirement
Pendant ce temps, comme évoqué plus haut, le demi-frère d’Anne Stuart et héritier légitime de la dynastie Stuart, Jacques-Edouard, catholique et en exil sur le continent, est reconnu par beaucoup comme le véritable souverain légitime de la Grande-Bretagne sous le nom de Jacques III : il se fait chef du parti jacobite (du prénom « Jacques »), compte de nombreux partisans et tentera, à plusieurs reprises, de reprendre le trône aux Hanovre.
Le tableau ? Les expéditions jacobites successives, l’insubordination légendaire des Highlands, les mécontentements successifs suscités par les décisions du gouvernement de Londres concernant l’Ecosse, le débarquement de Bonnie Prince Charlie, fils de Jacques-Edouard, en 1745, le massacre de Culloden, la persécution conséquente des Highlanders par les troupes anglaises de Cumberland (véritable chasse à l’homme, une campagne punitive monstrueusement cruelle, connue sous le nom de « Highland clearances », qui conduira de nombreux highlanders à fuir vers les Amériques et donnera au duc de Cumberland, chef de l’armée anglaise, le doux surnom de « Boucher »), la disparition du système clanique, les interdictions culturelles, l’oppression des highlanders… et la fin de la cause jacobite.
Après Culloden, donc, les autorités britanniques agissent de manière à supprimer le plus rapidement possible la culture traditionnelle écossaise (tartan-plaid-kilt, cornemuse, système clanique, système féodal traditionnel…). De nombreux Ecossais fuient vers les colonies américaines (Virginie, Caroline, Canada) ; d’autres sont recrutés, en tant que soldats, pour servir dans le vaste empire britannique ; la population diminue sensiblement et certaines régions se désertifient lorsque certains Ecossais encore sont embauchés par les premières usines de la révolution, pour la fabrication de textiles en lin, qui se développe en Écosse. L’Ecosse vivra quelques décennies très sombres et ne se remettra jamais économiquement de ce XVIIIe s. et des « inégalités » de traitement par rapport à l’Angleterre.
Le Royaume-Uni et le Monde
En parallèle, depuis la découverte des Amériques, mais surtout la fin du XVIe s., sous Elisabeth, l’Empire colonial britannique s’est déployé (en concurrence, notamment avec les Espagnols, mais aussi les Français) dans le Nouveau-Monde (colonies d’Amérique). L’Angleterre, puis la Grande-Bretagne, puis le Royaume-Uni, s’est peu à peu constitué un empire composé de nombreux dominions, colonies, protectorats, mandats et autres territoires gouvernés ou administrés par le Royaume-Uni.
Avec la Guerre de Sept Ans (1756-1763), le Royaume-Uni parvient à prendre ses colonies américaines à la France (Louisiane, Canada par exemple). Mais ce n’est que pour mieux perdre le tout avec la Guerre d’Indépendance des Etats-Unis (1776-1783) : les Treize Colonies s’affranchissent de la tutelle du roi d’Angleterre (qui, ruiné par la Guerre de Sept Ans, a eu la mauvaise idée d’augmenter de façon autoritaire les taxes pesant sur les colons américains) pour fonder un pays indépendant, aidés en cela par la France (animée par le désir de vengeance). (voir le film The Patriot, très bel hommage avec Mel Gibson à la guerre d’indépendance !)…
L’Angleterre a aussi pris à la France plusieurs îles dans les Antilles et, surtout, elle a réussi à gagner de manière définitive toute l’Inde, qui restera le fleuron de son empire jusqu’à son indépendance… en 1947 !
A lire aussi sur ce blog :« La Petite Histoire de l’Empire Britannique »
La Grande-Bretagne et l’Irlande :
En 1800, un nouvel Acte d’Union lie la Grande-Bretagne au royaume d’Irlande (envahi par les Anglais dès le Moyen-Age, il est possédé par les rois anglais sous les Tudors à partir d’Henri VIII qui finissent peu à peu de conquérir l’île dans son intégralité ; l’Irlande constitue néanmoins alors toujours un royaume distinct de l’Angleterre : les Tudors sont « rois d’Angleterre et d’Irlande »). Ce nouvel Acte d’Union forme donc le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande (le premier Acte d’Union de 1707 ne liait que l’Ecosse à l’Angleterre-Pays de Galles).
L’Irlande n’est plus un royaume séparé de l’Angleterre.
A noter : pendant les décennies de la « Révolution Anglaise », tout au long du XVIIe, l’autonomie de l’Ecosse et de l’Irlande étaient fortement mises à mal, les rois anglais consacrant beaucoup de temps à établir la primauté de l’Angleterre sur les deux autres royaumes de la monarchie Stuart : c’est ce qu’on a appelé la « Guerre des Trois Royaumes » : l’Ecosse et l’Irlande étaient alors censée constituer des royaumes distincts de l’Angleterre, mais dans les faits, la mainmise de l’Angleterre sur ces deux autres royaumes aux mains des Stuarts était de plus en plus marquée (autonomie législative abolie ponctuellement, tentatives d’annexion, terres confisquées aux autochtones au profit d’une aristocratie anglaise…)
Le XVIIIe sur le plan économique
Le siècle est marqué par une explosion du commerce international de l’Angleterre, tant en termes d’importation que d’exportation, et par (comme en France) le commerce Triangulaire et le commerce en droiture avec les Amériques et l’Afrique. Comme pour la France, une immense partie de la richesse du pays provient de son commerce en produits exotiques et de la Traite des Esclaves.
Enfin, c’est à la fin du XVIIIe siècle, en Angleterre, qu’émerge la Première Révolution Industrielle (voir mon article à ce sujet)
A retrouver aussi sur ce blog :
Pour découvrir ceux de mes romans qui abordent l’Histoire de l’Angleterre (ils sont tous sur Amazon):
- L’amour, la mer, le fer et le sang
- Pour l’amour d’une Sasunnach
- Alexander, 1er tome de la série “Passions Londoniennes”
- Jay, le deuxième tome de « Passions Londoniennes”
- James, le troisième tome
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Texte : (c) Aurélie Depraz
Illustration : Pixabay