Introduction
A 15 ans, je voyais pour la première fois le film « Les liaisons dangereuses » de Stephen Frears (1988) ; un chef-d’œuvre ayant, pour acteurs principaux, pas moins de 5 stars et futures stars : Glenn Close (Mme de Merteuil), John Malkovich (Valmont), Michelle Pfeiffer (Mme de Tourvel), Uma Thurman (Cécile de Volanges) et Keanu Reeves (Danceny).
Un bouleversement. Un raz-de-marée émotionnel. Un cœur brisé. Un tsunami de passion, de douleur et de rêves déchus.
J’étais tombée amoureuse de Valmont, je pleurais sa mort, je pleurais celle de Mme de Tourvel, je pleurais l’échec de la « reconversion » du libertin, que je n’avais cessé d’espérer (naïve que j’étais !) et le deuil de cet amour sublime.
Pendant plusieurs jours, je n’ai pensé qu’à ça (!)
Plus tard, j’ai lu l’œuvre de Laclos. J’ai été époustouflée par son style, ses reparties, la finesse de son analyse psychologique, la précision de ses termes, la perspicacité de ses vues, la justesse de ses différents tons, tout.
Etant, depuis quelques mois, lancée dans une série d’articles sur le libertinage à la fois de mœurs et de pensée des XVIIe et XVIIIe s. (voir sur ce blog mes articles sur le Libertinage, le Marquis de Sade, Casanova…), je ne pouvais faire l’économie d’une relecture d’un des deux romans épistolaires les plus célèbres de la littérature française (avec, bien sûr, Les Lettres Persanes de Montesquieu), pas plus que je ne pourrai faire l’économie, très bientôt, d’une relecture de Don Juan (au moins la version de Molière) ou de la découverte de l’Histoire de ma Vie de Casanova.
C’est donc avec bonheur que j’ai rouvert Les Liaisons Dangereuses. Que j’en ai lu les préfaces, les notices, les notes, les lettres, tout.
Encore une fois, j’en ai eu le souffle coupé. Quel style ! Quel machiavélisme ! Quel art ! Quelle souffrance ! Quelle tragédie ! Quel esprit cynique et brillant !
Mais reprenons-nous et procédons par ordre…
Présentation
Les Liaisons Dangereuses, c’est un monument de la littérature française du XVIIIe s. A la fois roman de mœurs, roman épistolaire et roman d’analyse psychologique, Les Liaisons, ou « Lettres recueillies dans une société et publiées pour l’instruction de quelques autres » sont composées de 175 lettres échangées entre une dizaine de protagonistes. Le lecteur découvre l’intrigue à travers ces correspondances que s’échangent les personnages au fur et à mesure qu’ils relatent leurs journées, décrivent leurs sentiments, couchent leurs projets sur le papier, révèlent leurs intentions, partagent leurs peines, leurs échecs, leurs victoires, leurs craintes, leurs doutes, leurs secrets…
Cette œuvre de fiction, comme nombre d’autres œuvres de l’époque, est présentée par l’auteur, dans sa « préface du rédacteur », comme un document authentique : Laclos ne se présente en effet que comme le compilateur et le relecteur-correcteur des lettres : il reprend d’ailleurs cette phrase à Rousseau pour introduire son opus : « J’ai vu les mœurs de mon temps, et j’ai publié ces lettres » (préface de La Nouvelle Héloïse).
La mode est en effet alors aux pseudo-mémoires (sortes de romans-confessions), aux romans par lettres prétendues « réelles », aux récits sous forme de dialogues… Comme aujourd’hui, l’intérêt du lectorat pour ce qui se présente comme des « histoires vraies », des « témoignages authentiques », en est décuplé… Mais la mode est alors aussi aux romans, contes, historiettes, fabliaux, poèmes et autres écrits libertins (ancêtres de la littérature érotique d’aujourd’hui), exercices de style en vogue auquel se prêtent même les auteurs et philosophes les plus sérieux comme Montesquieu, Voltaire ou Diderot (les romans libertins se présentant eux-mêmes souvent sous la forme de faux mémoires ou de compilations de lettres). Parmi ces écrits libertins :
- Le Sultan Misapouf de l’abbé de Voisenon
- Les Bijoux Indiscrets de Diderot
- Le Sopha, Egarements du cœur et de l’esprit et Lettres de la marquise de M*** au comte de R*** de Crébillon
- Félicia de Nercia
- Confessions du Comte de *** de Duclos
- Les Malheurs de l’inconstance de Dorat
- Le Paysan et la Paysanne pervertis de Restif de la Bretonne
- La Fanfiche ou les Mémoires de mademoiselle de *** de Bonneval
- La belle Allemande ou les Galanteries de Thérèse de Villaret
- Margot la Ravaudeuse de Louis-Charles Fougeret de Monbron
- Mademoiselle Javotte, ouvrage moral écrit par elle-même et publié par une de ses amies de Paul Baret
- toute l’œuvre de Sade, bien sûr (voir mon article sur le plus sulfureux des marquis français – et probablement du monde) : La Nouvelle Justine ou les malheurs de la vertu, Histoire de Juliette ou les Prospérités du vice, Les Cent Vingt journées de Sodome, Les Infortunes de la Vertu etc.
- de nombreux ouvrages anonymes
- etc.
Des romans, nouvelles et ouvrages qui mettent en scène le modus vivendi (né avec la Régence) des libertins de l’époque, qui mêlent la galanterie à la tragédie, nous exposent les différentes facettes de l’amour, se font romans d’apprentissage, mises en garde morales etc.
Mini-rappel sur le libertinage :
Le libertinage de l’époque moderne (XVIe-XVIIe-XVIIIe) a peu avoir avec le simple libertinage de mœurs tel que nous le connaissons aujourd’hui, et qui se résume (bien souvent) à des pratiques sensuelles et sexuelles spécifiques.
A sa naissance, le libertinage est en effet bien plus que cela. Sa définition évoluera au fil des siècles, bien sûr, mais, pour faire simple, ce courant, à la fois littéraire, philosophique, scientifique, moral et « pratique », englobe et désigne alors :
- Un affranchissement des traditions religieuses du point de vue à la fois moral et intellectuel, des dogmes, des doctrines – athéisme, souvent, mais pas que (un scepticisme, en tous les cas, qualifié par les réformateurs, prédicateurs chrétiens et autres conservateurs d’« hérésie », bien évidemment)
- Une liberté de pensée
- Un affranchissement des règles sociales, des interdits, des tabous, des codes…
- Une pensée rationnelle, une recherche raisonnée de la vérité, le rejet des croyances et des superstitions infondées
- Des publications de romans à visée philosophique, des écrits (poèmes, nouvelles, contes, romans…) érotiques, des chansons à boire (blasphématoires, obscènes etc.), des textes satiriques et cyniques, des publications clandestines et anonymes
- Des problèmes récurrents avec la censure, l’Eglise et la justice en conséquence (emprisonnements, persécutions, exils, voire exécutions), d’où le recours aux doubles-sens, à l’ironie, aux sous-entendus, à l’implicite, aux allusions, aux publications à l’étranger…
- Une philosophie du carpe diem, de la jouissance, de la quête des plaisirs sensuels
- Donc des mœurs « légères » dépassant les limites de la morale conventionnelle et de la sensualité dite « bourgeoise » fréquemment admise (aspect sensuel et souvent jugé « immoral » que l’on retient bien volontiers seul du libertinage aujourd’hui)
- Un raffinement et un goût du luxe certains
Le libertinage, au XVIIIe s. (pour se recentrer sur le contexte des Liaisons dangereuses) a donc à la fois une facette philosophique et intellectuelle, un aspect littéraire et un pendant pratique (les mœurs, notamment sexuelles, de ses adeptes). Notons que philosophie et mœurs ne vont pas forcément de pair, et que bien des auteurs de romans ou d’écrits libertins ne sont alors absolument pas libertins eux-mêmes (du moins, dans le sens sensuel/charnel du terme), tandis que bien des débauchés ne développent pas vraiment de « philosophie » libertine et se contentent des plaisirs matériels de leur mouvement.
Mais, bien souvent, les libertins sont des philosophes, des libres-penseurs, des érudits, des intellectuels, des gens cultivés, des scientifiques, des esprits ouverts et curieux, libérés du poids des traditions, des codes, des interdits, des préjugés et de la religion, portés sur le plaisir, les sens, la jouissance immédiate et leur existence terrestre et matérielle. Nombre d’entre eux sont des savants, des médecins, des mathématiciens, des « chercheurs », dirions-nous aujourd’hui, en plus d’être écrivains. Libertinage de mœurs et libertinage d’idées vont bien souvent ensemble.
En réalité, le libertinage connaît deux périodes fastes, interrompues par l’austère règne de Louis XIV
- la première moitié du XVIIe s. (l’ère baroque, tout à fait en phase avec les idées et comportements libertins – le Don Juan de Molière est d’ailleurs une œuvre reconnue comme éminemment baroque)
- puis le XVIIIe s., à partir de 1715 (=mort du Roi-Soleil).
Car Louis le quatorzième est en effet connu pour avoir tenu le pays (et ses idées) d’une main de fer ; censure, révocation de l’Edit de Nantes, dévotion, autoritarisme, contrôle, étroite collaboration avec l’Eglise, toute-puissance de la royauté… Si bien que les idées libertines sommeillent durant son (très) long règne.
Mais dès 1715 et la Régence de Philippe d’Orléans (lui-même libertin), la cour et toute l’aristocratie avec elle se livrent à une sorte de « défoulement » général : les langues se délient, les plumes se libèrent, les mœurs se relâchent, les idées circulent après un règne trop long, sous un roi trop vieux, aux manières trop rigoristes et à la dévotion trop marquée. La Régence, puis le règne de Louis XV (un sacré collectionneur de femmes, celui-là !), signent la réémergence et même l’apogée du libertinage : fêtes galantes, orgies, soirées de débauche, accumulation de maîtresses, parties fines… La figure du « petit maître » apparaît : libertin, médisant à l’égard des femmes, il fréquente les salons et bafoue ouvertement les vertus religieuses : c’est le « roué » (=digne du supplice de la roue) dans toute sa splendeur : raffiné, il avance dans ses projets avec une méthode scientifique et quasi militaire, maîtrise brillamment le langage et les mondanités, accumule les conquêtes… Les romans épistolaires, libertins et mondains sont en vogue, c’est la période du rococo, bref, on se lâche ! Les étiquettes de grivoiserie, de transgression morale et de débauche viennent pleinement se superposer à celle du libre-penseur à cette époque et le libertinage n’est plus du tout condamné à la cour.
Assez libéré sous Louis XV, le libertinage est en revanche ouvertement réprimandé sous son successeur, Louis XVI, plus puritain, qui revient à plus de rigueur et tente d’imposer un retour à des valeurs plus morales. Dès lors, le libertin avance masqué : il se cache derrière une apparence d’honnête homme. Toujours poli, le libertin devient manipulateur et menteur, hypocrite et faux, intelligent et subtil : on reconnaît là les deux « héros » du roman de Laclos, la marquise de Merteuil et le vicomte de Valmont.
Le libertinage de mœurs (jeux érotiques et amoureux, liberté sexuelle…) connaît donc au XVIIIe un essor important chez les artistocrates (même si le « libertinisme » intellectuel, très en vogue au XVIIe s., n’est pas en reste, à l’époque de ces Lumières qui nous conduiront, plus ou moins certainement, vers la Révolution…) : les histoires coquines, les nouvelles érotiques (voire pornographiques – cf. l’œuvre de Sade), les romans épistolaires libertins, les faux mémoires de débauchés, sont légion, et se teintent parfois d’une pensée philosophique ou morale poussée (tandis que d’autres de ces ouvrages ne se présentent que comme pures distractions érotiques) .
Ainsi, si le libertinage (ou « libertinisme », à ses débuts : Renaissance -XVIe s., et début XVIIe s.) est surtout intellectuel, philosophique et anti-religieux, il se dote bien vite d’un pendant charnel, qui prend un essor considérable au XVIIIe s. et finit par occuper le devant de la scène. C’est ce libertinage-là, dit « de mœurs » (liberté d’agir et d’aimer), qui sert de cadre aux Liaisons dangereuses de Laclos, sur ce fond de liberté de pensée et de réfléchir qu’incarnent les Lumières.
Qui était Choderlos de Laclos ?
Issu d’une famille de robe anoblie en 1750, Laclos vient d’un milieu à cheval entre petite noblesse et bourgeoisie. Il effectue de très bonnes études secondaires (Polytechnique avant le terme) et se destine très vite à une carrière militaire (artillerie). Hélas ! Celle-ci se révèle fort ennuyeuse après la fin de la Guerre de Sept Ans et Laclos, d’un esprit subtil, calculateur et logicien, s’adonne rapidement, pour tromper l’ennui, à la littérature et à l’écriture. Ses quelques premières œuvres (opéras-comiques, épîtres…) n’ont guère de débouchés, mais il continue de profiter de ses permissions pour écrire.
En 1778, enfin, conscient que sa carrière est dans l’impasse et qu’il doit songer à donner la priorité à l’écriture, il commence à rédiger Les Liaisons dangereuses, un projet ambitieux, puisqu’il en dira : « J’ai voulu faire un ouvrage qui retentît encore sur la terre quand j’y aurai passé ». (Je crois qu’on peut dire que c’est réussi !!)
Et, de fait, ce roman épistolaire, dès sa parution en 1782, connaît un succès (lié principalement au scandale l’accompagnant), retentissant : les deux mille exemplaires de sa première édition s’écoulent en seulement un mois (même aujourd’hui, c’est un exploit que l’on qualifierait de franc succès ; alors imaginez à l’époque, si l’on pense à la différence entre le taux d’alphabétisation des années 1780 et celui d’aujourd’hui !), et l’ouvrage sera, du vivant de l’auteur, réédité 20 fois (contrefaçons, rééditions officielles…)
Cependant, le roman, frappé de condamnation morale (eh oui, nous sommes encore sous Louis XVI…) cessera d’être réédité pendant une partie du XIXe s., quoiqu’il sera découvert et encensé par Baudelaire, Giraudoux, Malraux… puis glorifié par des adaptations cinématographiques à partir des années 1960, pour finalement être pleinement reconnu, comme tant d’autres œuvres censurées (celles de Sade, de Casanova…) durant la seconde moitié du XXe s.
Œuvre révolutionnaire tout comme Le Mariage de Figaro de Beaumarchais (son contemporain) subversive, scandaleuse, elle contient, pour certains, les frustrations d’un militaire de carrière désillusionné n’ayant jamais eu l’occasion de faire valoir ses qualités ainsi que celles d’un homme fréquemment humilié par des femmes jugées inaccessibles et des nobles de haut rang. Plus d’une fois, l’ouvrage fut jugé comme une attaque en règle contre la noblesse, une sorte de revanche et de dénonciation de l’oisiveté et du désœuvrement des privilégiés et de leurs mœurs.
Car Laclos, pour sa part, est loin d’être un libertin : à 42 ans, il épouse Marie-Soulange Duperré et lui fera 3 enfants ; fidèle, amoureux, il aurait été bon père de famille.
Les Liaisons seront son seul chef-d’œuvre. Durant la seconde partie de sa vie, Laclos s’investit pleinement dans la Révolution, et écrit surtout des essais sans grand succès (et sans commune mesure, en tout cas, avec ce roman épistolaire qu’on étudie encore abondamment au lycée !!) :
- De l’éducation des femmes, 1783 (une thématique déjà fort abordéedans Les Liaisons ; Laclos avait des vues assez avant-gardistes quant à l’émancipation des femmes et l’égalité des sexes, ce qui transparaît déjà clairement dans Les Liaisons)
- Instructions aux assemblées de bailliage, 1789
- Journal des Sociétés des amis de la Constitution, 1790-1791
- De la Guerre et de la Paix, 1795
Il devient bonapartiste avant de mourir en 1805.
L’œuvre
Tout d’abord, un résumé de l’intrigue, en 5 minutes, pour ceux qui ne l’auraient pas lue :
Présentation générale par notre ami Wiki pour compléter ce tableau d’ensemble (écrire des résumés a tendance à m’ennuyer…^^) :
« La marquise de Merteuil et le vicomte de Valmont se jouent de la société pudibonde et privilégiée dans laquelle ils vivent. Se livrant à la débauche, ils ne cessent, tout au long du livre, de se narrer leurs exploits au travers des lettres qu’ils s’envoient (car ils ne se fréquentent pas ouvertement) et qui constituent le corps de l’intrigue. Mais, pour rivaux qu’ils soient, ils n’en sont pas pour autant à égalité. Le vicomte de Valmont est un homme et, à ce titre, il peut se montrer un libertin flamboyant au grand jour et sans retenue. Les lettres qu’il écrit à la marquise de Merteuil ne sont que le récit triomphant de ses aventures.
Il n’en va pas de même pour cette dernière. Si elle se doit de rivaliser avec le vicomte sur le terrain des aventures d’alcôve, la marquise de Merteuil, de plus, est contrainte à la dissimulation. Son statut social (elle est marquise), matrimonial (elle est veuve) et son sexe (elle est une femme dans un monde dominé par les hommes) l’obligent à la duplicité et à la tromperie. Si le vicomte use aussi de ces armes, ce n’est que pour séduire puis pour perdre, en les déshonorant, les femmes dont il fait la conquête. Il ne fait que prendre un chemin aisé qui ne transgresse que la morale de son époque.
Pour être son égale, la marquise de Merteuil doit, en plus, réussir à s’extraire du rôle qui lui est dévolu. Elle a déclaré la guerre aux hommes et, se voulant « née pour venger [son] sexe » (lettre LXXXI [archive]), elle utilise toute son intelligence pour conserver son indépendance, ses amants et sa réputation. Toute la force du roman réside dans la double narration de ces deux intrigues entremêlées. Le récit de leurs aventures libertines respectives, de leurs stratégies et de leurs péripéties mais aussi le combat qu’ils se livrent l’un contre l’autre. Un combat qui apparaît tout d’abord comme un jeu de séduction pour ensuite se transformer en rivalité destructrice. En définitive, les deux combattants se prendront mutuellement ce qu’ils ont de plus précieux. Le vicomte mourra en duel après avoir succombé à l’amour de Mme de Tourvel dont il aura pourtant causé la perte. Le brillant libertin agonisera en amoureux désespéré d’avoir détruit celle qu’il aimait. La marquise de Merteuil perdra sa réputation, que toute sa vie elle s’était attachée à préserver, sa fortune, en perdant un procès et sa féminité qu’une petite vérole flétrira en la défigurant. » https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Liaisons_dangereuses
NB : Pour tout savoir des personnages et de leurs rôles dans le récit :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Liaisons_dangereuses#frb-inline
On l’aura compris : l’essentiel de l’intrigue des Liaisons dangereuses (comme le titre de l’ouvrage l’indique, d’ailleurs) repose sur le duo Valmont-Merteuil, ce couple de libertins qui mènent la danse et conduisent tout leur petit monde à sa perte (y compris eux-mêmes). Car cette histoire, c’est avant tout celle d’un binôme pervers de roués qui tirent les ficelles et causent la ruine et le malheur de tous ceux qui ont la malchance de croiser leur chemin ou d’attiser leurs appétits.
Au XVIIIe s., le héros de roman libertin est souvent plus un héros négatif ou un anti-héros qu’un « héros » au sens traditionnel du terme ; c’est en général un être profondément immoral, subversif, irréligieux, inconstant et faux. Dévergondé, hypocrite, scélérat, pervers, c’est un personnage baroque et rococo : multiple, ambigu, inconstant, en proie aux doutes, aux interrogations, aux caprices et aux hésitations. Comme tous leurs semblables, Merteuil et Valmont sont embarqués dans une croisade anti-chrétienne transgressive dont le but est la propagation de leur art de vivre (=la quête des plaisirs), la perversion des jeunes filles prudes (comme Cécile) et le déniaisement de néophytes naïfs mais prometteurs (comme Danceny). Sans contraintes ni limites morales, ils abolissent les frontières entre le socialement admis et le prohibé et abattent les obstacles les séparant de leur recherche égoïste de la jouissance.
Mais Merteuil et Valmont ont, en plus, pour eux, une intelligence hors pair, un esprit machiavélique, une réelle méchanceté et une perversité poussée à son paroxysme : tandis que certains libertins se contentent de rechercher leur plaisir sans pour autant causer le malheur d’autrui, l’impression est donnée, avec Merteuil et Valmont, et un peu comme chez Sade (quoique différemment bien sûr), qu’ils font le mal sans le moindre scrupule. Ainsi ce que fait subir Merteuil à Cécile est complètement disproportionné par rapport à ce que lui a fait son ex-amant, Gercourt qui, finalement, n’a fait que la quitter. Quant à Valmont, il ne semble avoir aucune considération pour ses victimes, il séduit comme il respire, compromet, déshonore, abuse, ment, prend de force (dans le cas de Cécile), met enceinte… Tout n’est pour lui que jeu, enjeu et compétition, quand ses exactions riment avec désastre et même, dans le cadre de Mme de Tourvel, avec décès.
Chez Merteuil et Valmont, deux véritables maestros de l’intrigue, la perversion est toujours associée à l’intelligence ; le couple rivalise d’adresse, de traits d’esprit, de cynisme et d’exploits ; ils manipulent et, en véritables stratèges, agissent avec méthode, rigueur et détermination ; leurs plans sont élaborés, ils prédisent avec justesse, anticipent avec précision et mentent sans vergogne. Avec eux, tout n’est qu’ironie, mensonges, stratagèmes et dissimulation. Chez Laclos, le libertin est un démiurge, un demi-dieu (ou une demi-déesse) scélérat(e), machiavélique et pervers(e). Le trio compétition/séduction/paris qui règne entre nos deux libertins conduit à un véritable carnage et nombreuses sont les victimes collatérales. Pactes, trahisons, secrets, subterfuges, dispositifs, sous-entendus, messages passés à demi-mot, traits d’esprit, plaisirs malsains, tel est leur quotidien, qui ne laisse pas de fasciner, autant que d’effrayer (et ce de façon tout à fait ambiguë et déroutante) le lecteur.
Les deux libertins accomplissent des actes prémédités, guidés par leur intelligence, leur sens de l’intrigue, leur supériorité intellectuelle (surtout celle de la marquise), mais aussi leur vanité, leur ambition, leur mutuelle compétition, leurs idéologies, leurs blessures d’orgueil, leurs jalousies, leurs haines, leur esprit de vengeance et leurs propres désirs (voire leurs propres passions) ; ils se mettent en scène, créent leurs propres personnages, leurs tons de désinvolture, leur sens du théâtre, leur cynisme. Présentés en véritables démiurges, qui contrôlent, dictent et décident du sort de chacun des autres personnages à leur guise, « ils sont descendus de l’Olympe de l’intelligence pour tromper les mortels » (André Malraux). « Les cartes semblent simples, dans ce jeu qui n’a que deux couleurs : la vanité, le désir sexuel » ; « le caractère dramatique de la sexualité est masqué sous les loups de satin rose, le désir même presque toujours subordonné à la vanité » ; « leur mélange permanent de volonté et de sexualité est leur plus puissant moyen d’action » ; la marquise « est même le personnage féminin le plus volontaire de la littérature française » (Malraux).
L’intention du moraliste, on l’a vu, était claire, et d’ailleurs explicitement affirmée dans la préface : « Il me semble que c’est rendre un service aux mœurs que de dévoiler les moyens qu’emploient ceux qui en ont de mauvaises pour corrompre ceux qui en ont de bonnes. »
« Loin de conseiller cette lecture à la jeunesse, il me paraît très important d’éloigner d’elle toutes celles de ce genre. L’époque où celle-ci peut cesser d’être dangereuse et devenir utile, me paraît avoir été très bien saisie, pour son sexe, par une bonne mère qui non seulement a de l’esprit, mais qui a du bon esprit. « Je croirais », me disait-elle, après avoir lu le manuscrit de cette correspondance, « rendre un vrai service à ma fille, en lui donnant ce Livre le jour de son mariage. » Si toutes les mères de famille en pensent ainsi, je me féliciterai éternellement de l’avoir publié. »
Laclos, en homme de son temps, a su parfaitement explorer et retranscrire, avec une ingéniosité fascinée et la curiosité d’un amateur, les coups de maître dans l’art de séduire et d’abuser d’un être innocent. Ce faisant, il nous fait un magnifique exposé de la conception libertine de l’existence à son époque.
La forme épistolaire
Le roman épistolaire est à la mode à l’époque où Laclos écrit ce roman, mais il a su porter la forme de la lettre à un degré de perfection inégalé avant lui (et peut-être même après) : aucun élément n’est gratuit, chaque épistolier a son style, chaque lettre a sa fonction, et ces jeux polyphoniques de correspondances croisées permettent au lecteur de découvrir les différents personnages, leurs caractères, les apparences, les confidences, les vérités, les réalités dissimulées… Il sait tout, y compris l’envers du décor, et subit de plein fouet les contrastes saisissants entre les intentions, les croyances, les apparences et les réalités.
Laclos à su, à partir d’une simple succession de lettres, monter une intrigue dramatique aussi vraisemblable que solidement construite, dans laquelle chaque lettre tient une place nécessaire ; la lettre, chez lui, n’est pas simplement un artifice : elle sert l’intrigue.
Les lettres sont tour à tour (et souvent même simultanément) outils d’action, armes, moyens de pression, supports d’analyse, révélateurs sociaux, médias, canaux d’information, de trahison, de diffamation et de manipulation, vecteurs d’introspection, pièges…
Les points forts de la forme épistolaire, parfaitement exploités par Laclos ?
- Des styles entrecroisés et divers
- Un jonglage entre les points de vue
- Des voix plurielles, toutes subjectives, l’absence d’un narrateur omniscient et subjectif : le lecteur est seul à avoir toutes les cartes en main, à centraliser toutes les informations
- Un effet de réel, une illusion du vrai, ce qui renforce l’intérêt pour l’intrigue : le lecteur, un peu voyeur sur les bords, dévore avidement ces correspondances privées que le rédacteur a pris soin de présenter pour authentiques, véridiques : il croit se délecter d’une histoire vraie, ce qui ne la rend que plus croustillante.
- Une analyse psychologique mise en évidence et facilitée par la forme de la lettre
- La mise en évidence du rythme lent, des codes, des subtilités et des finesses de la communication de cette époque
- Des jeux sur les non-dits, les mensonges, les vérités travesties…
- Des jeux sur la forme physique même des lettres avec toute une série d’actions romanesques (manœuvres pour s’échanger des lettres sans être vus, portes dérobées, clés subtilisées, lettres factices, lettres copiées…)
- Une forme parfaite pur exposer les différentes formes de l’amour qui sont présentées dans ce roman : l’amour passion (Mme de Tourvel), l’amour courtois (Danceny), le libertinage et la possession (Merteuil et Valmont), la jalousie (Merteuil), l’amour impossible et fatal (Mme de Tourvel), la vile sensualité (Cécile…), l’amour conjugal (Mme de Tourvel pour son mari), le mariage arrangé…
- Une forme idéale pour retranscrire les tourments des personnages, les dilemmes cornéliens auxquels certains d’entre eux sont soumis (entre passion/désir/amour et devoir/vertu/morale), les rapports hommes-femmes…
La lettre, loin d’être une forme gratuite ou choisie par caprice, était probablement LE genre le plus adapté à cette intrigue : un genre qui permettait de révéler les projets, les réflexions, les motivations de chaque personnage mieux encore qu’un roman classique n’aurait pu le faire, et qui permit cette étude psychologique absolument remarquable livrée dans ce roman.
Le style de Laclos dans cette œuvre :
Je trouve, à titre tout à fait personnel, la beauté de la plume de Laclos absolument magnifique.
Quelques caractéristiques :
- Les champs lexicaux de l’amour, de la passion, de la stratégie militaire, de la conquête, de la séduction, du plaisir, des caractères, de la trahison et des sentiments.
- Les mensonges, les manipulations, les déguisements de vérités
- Les marques de l’épistolaire
- Une théâtralité certaine
- Le cynisme et l’ironie de certains protagonistes (les libertins manipulateurs), la spontanéité et la crédulité des autres (les victimes manipulées)
- Les échos entre les différentes versions d’une même histoire, racontées successivement par différents acteurs
- Les contrastes, les antithèses, les oxymores et les parallélismes à gogo
- Pas de narrateur omniscient, mais un roman polyphonique
- Une multiplicité de styles, chaque émetteur s’exprimant avec son style propre, révélateur de son caractère (style très incisif chez Merteuil ou Valmont, très ampoulé chez Tourvel, naïf chez Cécile…). Un exercice de style difficile pour l’auteur, d’autant que parfois, un personnage écrit sous la dictée d’un autre !
Petit hommage à la lettre 102, écrite par Mme de Tourvel. Un monument d’émotion. Si poignante, si vibrante de sincérité, de sentiments, d’authenticité ! De douleur et de désespoir ! Dans cette lettre, rien de feint, de convenu, d’amplifié, de détourné ; aucune comédie, aucun mélodrame, aucune manipulation. De la souffrance pure, à l’état brut. Quel bouleversement !
Le dénouement
Sous le double jeu de Merteuil et de Valmont s’ourdit le piège infernal dans lequel eux-mêmes, incapables qu’ils sont de s’arrêter, finiront par s’entraîner mutuellement. De manœuvres démoniaques en croisades vengeresses (celle de la marquise contre les hommes, par exemple) et de narcissismes fanfarons (Valmont) en orgueils mégalos et destructeurs (Merteuil), nos deux demi-dieux jouent avec les existences des autres sans états d’âmes. Toute l’œuvre n’est qu’un savant mélange d’attente, de délices, de suspense, d’anticipation, de préparation, d’enthousiasme, d’expectative et de tragédies ; la tension dramatique est croissante, les revirements de situation s’enchaînent… pour aboutir, in fine, à la chute des deux tyrans et à la perte de leurs victimes :
La chute des bourreaux :
Valmont :
- est tombé amoureux de la présidente de Tourvel (il a donc perdu sa fierté de libertin)
- perd Merteuil, qui, jalouse et orgueilleuse, refuse d’honorer leur pacte et de lui revenir et prend, par provocation, Danceny comme amant
- perd la présidente de Tourvel
- perd finalement la vie au cours d’un duel avec Danceny
Merteuil :
- dénoncée par Valmont (qui rend leurs lettres publiques en les remettant à Danceny), elle perd son procès contre un amant dont elle s’était jouée
- perd sa réputation et sa fortune
- est bannie de la société
- atteinte de petite vérole, elle perd sa santé, et même un œil
- elle doit fuir
De complices, les deux manipulateurs en ont fini par s’engager dans une surenchère fatale à plus d’un personnage, puis par se trahir, se haïr et causer leur déchéance mutuelle.
La perte des victimes :
- Danceny doit se retirer quelque temps et fuir Paris (suite à son duel illégal avec Valmont)
- Cécile de Volanges, enceinte et déshonorée, se retire au couvent et se fait religieuse (dans la première lettre du roman, elle en sort… dans la dernière, elle y retourne et s’y enferme… triste boucle bouclée)
- Mme de Tourvel meurt de chagrin
Quelques citations
… car quoi de mieux pour donner le ton ?
« A force de chercher de bonnes raisons, on en trouve, on les dit ; et après on y tient, non pas tant parce qu’elles sont bonnes que pour ne pas se démentir »
« Voilà bien les hommes ! tous également scélérats dans leurs projets, ce qu’ils mettent de faiblesse dans l’exécution, ils l’appellent probité. »
« Vous connaître sans vous aimer, vous aimer sans être constant, sont tous deux également impossibles. »
« Vous m’avez promis une infidélité en ma faveur (…). Je conviens que l’échéance n’est pas encore arrivée ; mais il serait généreux à vous de ne pas l’attendre ; et de mon côté, je vous tiendrais compte des intérêts (…). Est-ce que vous n’êtes pas fatiguée de votre constance ? Ce Chevalier est-il bien merveilleux ? Oh ! Laissez-moi faire ; je veux vous forcer de convenir que si vous lui avez trouvé quelque mérité, c’est que vous m’aviez oublié. »
« Les complaintes amoureuses ne sont bonnes à entendre qu’en récitatifs obligés ou en grandes ariettes »
« mais nulle femme n’a mieux que la vicomtesse ce talent, commun à toutes, de mettre l’humeur à la place de la raison, et de n’être jamais si difficile à apaiser que quand elle a tort. »
« des moyens de déshonorer une femme, j’en ai trouvé cent, j’en ai trouvé mille »
« on a toujours assez vécu, quand on a eu le temps d’acquérir l’amour des femmes et l’estime des hommes »
« Je vous aime pourtant comme si vous étiez raisonnable »
« il a reçu de bonne heure que pour avoir l’empire dans la société, il suffisait de manier avec une égale adresse, la louange et le ridicule. Nul ne possède comme lui ce double talent : il séduit avec l’un et se fait craindre de l’autre. On ne l’estime pas, on le flatte. Telle est son existence au milieu d’un monde qui, plus prudent que courageux, aime mieux le ménager que le combattre »
« nos deux passions favorites (à nous les femmes), la gloire de la défense et le plaisir de la défaite »
« Ah ! qu’elle se rende, mais qu’elle combatte ; que, sans avoir la force de vaincre, elle ait celle de résister ; qu’elle savoure à loisir le sentiment de sa faiblesse, et soit contrainte d’avouer sa défaite. Laissons le braconnier tuer à l’affût le cerf qu’il a surpris : le vrai chasseur doit le forcer. »
« Mon projet est au contraire qu’elle sente bien la valeur et l’étendue de chacun des sacrifices qu’elle me fera ; de ne pas la conduire si vite que le remords ne puisse la suivre ; de lui faire expier sa vertu dans une lente agonie ; de la fixer sans cesse sur ce désolant spectacle, et de ne lui accorder le bonheur de m’avoir dans ses bras qu’après l’avoir forcée à n’en plus dissimuler le désir »
« ce que vous désiriez d’obtenir, je brûlais de l’accorder »
« ces femmes (…) imprudentes qui, dans leur amant actuel, ne savent pas voir leur ennemi futur »
« née pour venger mon sexe et maîtriser le vôtre » (citation de la marquise)
« Gardez vos conseils pour ces femmes à délires, et qui se disent à sentiments ; dont l’imagination exaltée ferait croire que la nature a placé leurs sens dans leur tête ; qui, n’ayant jamais réfléchi, confondent sans cesse l’amour et l’amant ; qui, dans leur folle illusion, croient que celui-là seul avec qui elles ont cherché le plaisir en est l’unique dépositaire ; et, vraies superstitieuses, ont pour le prêtre, le respect et la foi qui n’est dû qu’à la Divinité »
« Comme je me vengerais de vous, en vous rendant heureuse ! »
« Ce sont ces petits détails qui donnent la vraisemblance et la vraisemblance rend les mensonges sans conséquences, en ôtant le désir de les vérifier »
« Je serais doublement coupable si je continuais à manquer de prudence, déjà prévenue que je n’ai plus de force »
« Tandis que maniant avec adresse les armes de votre sexe, vous triomphiez par la finesse ; moi, rendant à l’homme ses droits imprescriptibles, je subjuguais par l’autorité »
« Ô femmes, femmes ! Plaignez-vous donc, si l’on vous trompe ! Mais oui, toute perfidie qu’on emploie est un vol qu’on vous fait »
« Il n’est plus pour moi de bonheur, de repos, que par la possession de cette femme que je hais et que j’aime avec une égale fureur. Je ne supporterai mon sort que du moment où je disposerai du sien »
« Il vaut mieux mourir que de vivre coupable »
« Pour moi, je l’avoue, je n’ai jamais cru à ces passions dévorantes et irrésistibles, dont il semble qu’on soit convenu de faire l’excuse générale de nos dérèglements »
« L’amour est, comme la médecine, seulement l’art d’aider la Nature. »
« Vous voilà donc à la campagne, ennuyeuse comme le sentiment, et triste comme la fidélité ! »
« Est-il vrai, vicomte, que vos vous faites illusion sur le sentiment qui vous attache à Mme de Tourvel ? C’est de l’amour, ou il n’en exista jamais : vous le niez bien de cent façons ; mais vous le prouvez de mille. »
Conclusion
Loin d’être démodées, Les Liaisons dangereuses continuent de nous parler, de fasciner le lecteur du XXIe s. et de solliciter son imaginaire, au point que plusieurs adaptations cinématographiques, dès les années 60, furent consacrés à ce monument de la littérature française. J’en évoquerai deux ici, que j’aie vues et beaucoup aimées ;
- La version de Stephen Frears, bien sûr, de 1988, avec John Malkovitch, Glenn Close et Michelle Pfeiffer, et que j’évoquais au tout début de cet article : http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19419604&cfilm=4593.html
- Une version modernisée de 1959, avec Gérard Philippe, Jeanne Moreau et la très belle Annette Vadim dans les rôles principaux ! http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=3471.html
Excellente aussi, dans un autre registre !
Dans la lignée de cet article, je vous retrouverai bientôt pour :
- un article sur Histoire de ma Vie, de Casanova
- un article sur le mythe de Don Juan et, notamment, la relecture qu’en a fait Molière.
En attendant, n’hésitez pas à consulter mes articles sur :
Et si, avec tout cela, la féminité et la délicatesse vous manquent, vous retrouverez aussi sur ce blog un article sur la Préciosité (au XVIIe s.) et sur Mme de La Fayette…
A très bientôt, Aurélie
Crédits : photo : https://www.franceculture.fr/conferences/universite-bretagne-loire/relire-ou-revoir-les-liaisons-dangereuses (« Les Liaisons dangereuses » de Stephen Frears • Crédits : Studios Warner Bros)
Pour aller plus loin :
Sur Les Liaisons elles-mêmes :
Une très bonne analyse (type Bac de Français) des personnages et de leurs relations : https://www.bacdefrancais.net/liaisons-dangereuses-synthese.php
Autre analyse : https://www.site-magister.com/laclos.htm#axzz61N94Dlvg
Longue, lente, mais excellente analyse de l’œuvre : https://www.youtube.com/watch?v=ZOIGqfQjMGY
Une analyse originale dans sa forme : https://www.youtube.com/watch?v=cebohAK_zmw
ZE film : https://www.youtube.com/watch?v=HP_J8nnkBT8
Adaptation version années 50 avec Gérard Philippe et Jeanne Moreau dans les deux rôles principaux ! https://www.youtube.com/watch?v=kCONR4B89uY / https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Liaisons_dangereuses_1960
Les liaisons… racontées en mode ouesh ouesh par un Jean Rochefort… plutôt en forme ! A voir une fois dans sa vie… https://www.youtube.com/watch?v=_s4q1PbdEMw
Analyse de la lettre 22 : https://www.youtube.com/watch?v=nW-chA88fNY
Analyse de la lettre 47 : https://www.youtube.com/watch?v=emBbB1H9t3w
Merteuil, héritière de L’esprit féminin français du XVIIe – #CulturePrime
Le texte complet : https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Liaisons_dangereuses/Texte_complet
La structure de l’œuvre : https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Liaisons_dangereuses
Audiobook : https://www.youtube.com/watch?v=lGU-owgUv64
Retrouvez toutes les adaptations au cinéma, au théâtre, en littérature, en mode séries TV etc des Liaisons dangereuses :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Liaisons_dangereuses#cite_note-phs-10
Sur le Libertinage au XVIIIe
9 minutes sur l’art et la littérature érotiques au XVIIIe :
Le libertinage par Alain Piala (5min) : https://www.youtube.com/watch?v=WKE9FLgCtd8
Vidéo sur les libertins : https://www.youtube.com/watch?v=BYwm91KnCkI