Littérature, amour & érotisme

Les sous-genres de la romance historique 3/3

L’ère contemporaine

Pour clôturer cette série de 3 articles sur les sous-genres de la romance historique (pour lire les deux premiers volets, veuillez cliquer ici et ici), voici mon petit listing des genres historiques de la romance… en ce qui concerne le XIXe et le XXe s.

Deux grandes tendances : le cadre britannique, encore et toujours (pour les 2 premières sections)… et les premières romances « sauce américaine » (pour les 3 dernières) !

La Régence (1811-1820)

Jane Austen, vous connaissez ? Bon. Ce n’est pas une auteure de romances historiques, nous sommes bien d’accord, puisqu’elle nous narre les aventures de jeunes filles… appartenant à sa propre société, à son propre monde. Mais elle a inspiré de très, très nombreuses auteures du XXe (Georgette Heyer la première – cf mon article sur l’évolution/l’histoire de la romance historique –, qui placent leurs intrigues au XIXe s.) A partir de là, le genre de la romance historique était né, et le succès de cette époque, la Régence, ne s’est jamais démenti. Il s’agit même en réalité d’un des sous-genres les plus populaires de la romance historique.

Des codes spécifiques réglementent cette romance d’un style pudique ; très peu (voire pas) de scènes d’amour explicites, chasteté, traits d’esprit, dialogues mondains, place accordée aux réparties cinglantes, personnages secondaires importants, petit côté farce ou « policier », histoires d’amour complémentaires en second plan, et, encore une fois, mariages de convenance ou forcés, méprises, descriptions des mœurs de l’époque, de l’aristocratie londonienne…

Barbara Cartland, pour ne citer qu’elle, a largement nourri ce genre de romances chastes où l’on dépasse rarement le stade du baise-main. Mais, la fin du XXe s. aidant, de plus en plus de scènes sensuelles son venues s’immiscer jusque dans ces romances traditionnellement pleines de pudeur et de sentiments « naïfs » !

Trois listes :

https://www.babelio.com/livres-/romance-regence/35566

https://booknode.com/themes_romance_historique_regence_t2-12483-4336

https://monparadisdeslivres.com/tag/regence/

L’ère victorienne (1832-1901)

Prolongement logique de la Régence. Cadre de la seconde révolution industrielle. Apparition des « nouveaux riches », hommes d’affaire issus de la classe moyenne et devant leur fortune au « business ». Le scénario-type ? On le voir venir à dix kilomètres : le parvenu, riche mais roturier, et la fille issue de la vieille noblesse.

Outre-Antlantique : les romances Western !!!

Ah ! Nous retrouvons une icône de la virilité incarnée : le cow-boy. Bon, je fatigue. Comme mon ami Wikipedia exprime somme toute très bien les choses, je vous cite sa description du genre – je ne saurais mieux dire ! (source en bas de l’article)

« Ces romances se déroulent près de la Frontière aux États-Unis et au Canada du temps de la Conquête de l’Ouest, plus précisément à « l’ouest du Mississippi pendant la deuxième moitié du xixe siècle ». Contrairement au genre Western traditionnel, où les femmes sont souvent marginalisées, la romance « Western » se concentre sur les expériences de la femme. Les héros masculins de ces romances recherchent l’aventure et doivent sans cesse faire face à l’inconnu. Ils sont souvent solitaires, plutôt sauvages et non-conformistes. Les héroïnes sont souvent obligées de voyager vers l’ouest par le biais d’évènements échappant à leur contrôle. Ces femmes doivent apprendre à survivre dans un monde d’hommes et finissent par vaincre leurs peurs grâce à l’amour. Les personnages sont variés avec une préférence pour les chasseurs de primes, propriétaires ou chanteuses de saloon, ranchers, institutrices, shérifs, chercheurs d’or, as de la gâchette et bien sûr les cow-boys. » Un Western, en somme, point de vue fantasme féminin et place de la femme dans la société.

Petit listing – WARNING : sans y regarder de très près, je soupçonne cette liste de mélanger allègrement le style western et la romance américaine contemporaine, où l’on parle des cow-boys et de l’Amérique profonde d’aujourd’hui ! https://booknode.com/themes_romance-western_t2-5-771

Idem sur Amazon : avec « western », on mêle tout, du chercheur d’or au rancher d’aujourd’hui !

https://www.amazon.fr/s/ref=nb_sb_noss?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&url=search-alias%3Dstripbooks&field-keywords=romance+western&rh=n%3A301061%2Ck%3Aromance+western

NB : sous-genre : la romance indienne

Ah, ça, c’est pour moi aussi ! Forcément, comment parler d’ambiances western et de Conquête de l’Ouest sans parler d’Amérindiens ? Sans penser à Danse avec les loups ? Au Dernier des Mohicans ?

Bon, facile d’imaginer la suite : un Blanc, une Indienne, ou l’inverse, ou un métis, ou un Blanc adopté très tôt par une tribu amérindienne, des chocs culturels, des problèmes de racisme, l’amour des indiens pour la Nature, l’animisme etc. Pocahontas, version ruée vers l’or. Un haut potentiel romantique à mon goût !

Moi qui ai toujours adoré les cultures amérindiennes, depuis ma plus tendre enfance (bien avant l’Ecosse, bien avant les cultures scandinaves, bien avant l’Australie… c’est simple, j’ai toujours eu un faible pour les Indiens d’Amérique !), il faut absolument que je m’en dégote deux ou trois. Et que j’en écrive une. Argh ! la liste s’allonge !!!

La Guerre de Sécession

Un peu moins glamour… quoique. Avec Autant en emporte le vent, on est en plein dans le mille. Et puis, un gars du Nord, anti-esclavage, qui attaque le sud au nom de la liberté et de l’égalité… Pas mal côté grands idéaux et potentiel sexy. Allez, adjugé ! Un ton dramatique, on s’en doute, à l’instar du best-seller de Margaret Mitchell, dilemmes cornéliens pour des héros déchirés entre leur amour et leurs régions d’origine (Nord vs Sud, pour faire simple), et des fins… pas toujours joyeuses.

Americana

Là, c’est l’ambiance dépeinte par le film La couleur des sentiments (même si ce livre n’est pas une romance et se situe dans les années 60, alors que le style Americana se concentre sur les années 1880 à 1920 – au-delà de la Seconde Guerre Mondiale, de toute façon, on a tendance à considérer que ce n’est plus… de l’historique !!)

Amérique profonde. Petite ville rurale du Midwest. Clichés américains. Retour à la terre, aux racines, aux towns de province et à leurs histoires entre habitants. Le ton est plus léger, plus nostalgique. Les Américains renouent avec leurs origines. Simple et authentique. De quoi être touché et se sentir citoyen du Nouveau-Monde, quand c’est bien décrit !

Et après ?

Malheureusement, après, c’est le calme plat – mais je compte bien, pour ma part, ne pas m’arrêter à cette limite des années 20 !

Personnellement, j’ai en tête d’écrire au moins une romance qui se déroulerait durant la Seconde Guerre Mondiale. Après… nous verrons !

Et puis, j’inclurais volontiers, dans la lignée des romances Western et Americana, les romances américaines contemporaines (oui, j’abats les frontières, et alors ?^^Je suis une rebelle). Parce que ces cow-boys des temps modernes et ces ranchers à la Robert Redfort dans L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux, ou encore ces champions de rodéo pleins de virilité… ça a un petit côté hors du temps et Old America, non ?^^

Si vous connaissez d’autres sous-genres de romances historiques, n’hésitez pas à les lister ci-dessous, en commentaire !

Et si vous voulez creuser la question : https://fr.wikipedia.org/wiki/Romance_historique et tous ses dérivés !

Et les plateformes d’Harlequin et d’Amazon se feront un plaisir de vous lister tous leurs trésors de romances historiques par thème !

© Aurélie Depraz
Image : libre de droit

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