Si vous êtes familier/ère du genre de la romance historique, vous savez que l’Ecosse y tient une place privilégiée et qu’une sous-section de la littérature sentimentale historique leur est spécifiquement consacrée sur Amazon.com. On ne compte en effet plus les histoires de Highlanders (ZE mot-clé pour identifier le genre), de rivalités entre clans, de belles anglaises (écossaises, françaises…) à sauver ou à épouser, d’enjeux politiques mêlés de passion, parmi les collections Harlequin, Milady, J’ai Lu, Presses de la Cité, Rebelles Editions, voire même, phénomène nouveau, depuis quelques années, chez les auteurs auto-édités (dont, bien sûr, votre dévouée nouvelle plume, j’ai nommé… moi-même !^^).
Les contextes ayant le plus la cote ? Je suis loin de les avoir tous lus évidemment (je n’en ai lu que 4 ou 5) mais – et corrigez-moi, lectrices spécialistes, si je me trompe, ou complétez-moi à loisir ! – il me semble que ces périodes les plus prisées pour planter les intrigues sont au nombre de 3 :
- Le Moyen-Age (au sens large, du XIe au XVe s., donc plutôt le Moyen-Age central et le Bas Moyen-Age)
- La période troublée des rébellions Stuart, du jacobitisme et de la bataille de Culloden au XVIIIe (cadre, bien évidemment, de la célèbre saga de Diana Gabaldon, adaptée en série TV : Outlander, mais aussi de romans de Nora Roberts, par exemple)
- Et l’émigration de nombreux Highlanders en Amérique, suite à cette sanglante défaite qui sonna le glas de la culture des Highlands et ouvrit plusieurs décennies assez sombres dans l’Histoire du pays
(Pour plus de détails sur ces époques respectives, voir mon article sur l’Histoire de l’Ecosse !)
La question que certains proches/amis/connaissances m’ont posée, au moment de la rédaction de Pour l’amour d’une Sasunnach , mon tout premier roman, est : pourquoi l’Ecosse ? Une question justifiée quand on pense qu’une auteure française n’a, a priori, et peut-être a contrario de certaines auteures américaines (par exemple) spécialistes du genre, aucun lien avec ce pays (aucune origine lointaine, nothing). Pourquoi ne pas avoir commencé par une romance bien « à la française » (ce qui est le cas de mon 3e roman, à paraître au printemps !) quand on sait à quel point l’Histoire de France est riche ?
Tout d’abord, je les ai rassurés : j’ai bien l’intention d’inscrire plusieurs de mes futures intrigues dans l’écrin doré de l’Histoire de France, qui ne manque ni d’anecdotes croustillantes ni d’épisodes propices à l’écriture de belles histoires d’amour (la saga des Angélique nous l’a prouvé il y a déjà longtemps !) et j’ai déjà plusieurs idées précises que j’ai hâte de coucher sur le papier (mais la concurrence avec mes autres désirs de scénarios est rude !)
Ensuite, je leur ai parlé de ce que ce pays évoque pour moi – et probablement pour toutes les lectrices fidèles du genre – : la mer, les monts, les moutons ; le bleu, la brume, le brouillard ; les lochs, les brochs, les collines ; des paysages à couper le souffle, la profondeur d’une Histoire, un passé tourmenté, déchiré, peuplé de pertes, de trahisons et de drames. Le chant lancinant et ô combien nostalgique des cornemuses ; la douce litanie des flûtes et des musiques celtiques ; une nature sauvage, rebelle, indomptée, froide, austère – mais si belle quand un doux rayon de soleil vient la caresser. De longs siècles de guerre, de rêves d’indépendance, de cris de liberté ; Braveheart, Rob Roy et autres Robin des Bois gaéliques – ou des montagnes – de la justice.
Et puis, le haut potentiel érotique de l’icône traditionnelle (et surfaite, bien sûr, comme toute création fantasmatique ! Mais là n’est pas la question !) du « Highlander », la brute, le barbare, le rude guerrier par excellence (qui n’a pas grand-chose à envier au Viking, autre grande figure de la romance historique ! Mais ceci fera l’objet d’un autre article). Un homme fort, un peu sauvage, patriote, robuste et fier ; qui place l’honneur avant tout, défend son peuple, son clan, sa famille ; un homme habitué aux rigueurs du climat, un homme du Nord, vaillant, résistant, traditionaliste et viril. Que demande le peuple ?
Nul besoin d’avoir des ascendants scots, pictes ou autres pour répondre à ce doux chant de sirènes des Highlands. Pour être séduite par la beauté enivrante de ses montagnes et de ses lacs, par le rêve qu’elles véhiculent, par leurs chansons en gaélique, par leur passé plein de souffrance et d’espoir. On peut être française et voir en l’Ecosse un pays de cœur, un pays d’adoption, un pays dont il fait bon rêver.
Et puis, ne l’oublions pas ! Notre pays partage un long passé d’alliance avec l’ancienne Calédonie (la fameuse Auld Alliance, scellée au XIIIe s. contre les Anglais, un ennemi longtemps commun aux Écossais et aux Français). Nos Histoires s’entremêlent à de nombreuses reprises et nous nous sommes plus d’une fois mutuellement sauvé la mise… (pour en savoir plus, je vous recommande la lecture de cet article sur l’Auld Alliance et la longue histoire d’amour entre Français et Écossais)
Alors, pour conclure… Entre le haut sex appel des Highlanders, la beauté de ce pays, la densité de son Histoire et le long passé qui nous unit à eux… comment ne pas succomber au charme d’une romance faite de kilts, de guerriers aux rudes manières et d’accents gaéliques ?
NB : Pour en savoir plus sur ma première romance écossaise, Pour l’amour d’une Sasunnach, suivez ce lien !
Pour découvrir Shaena, ma seconde romance historique écossaise, parue en mai 2019, c’est ici !
Et pour découvrir tout mon attrait pour la culture écossaise, lire aussi mon article sur les coulisses de ma romance historique Pour l’amour d’une Sasunnach, ici..
Texte : © Aurélie Depraz
Illustration de l’article : Unplash
2 thoughts on “L’Ecosse, la romance, les lectrices… et moi, aussi ! Une longue histoire d’amour”
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