(Suite de ma série d’articles sur l’Histoire de la littérature française du XVIe siècle à nos jours… Pour découvrir le tout premier article, c’est ici!)
Introduction
Les grandes révoltes de 1848 ont porté un coup fatal à l’idéalisme romantique. Une nouvelle Révolution a mis un terme à la monarchie de Louis-Philippe et fait naître la Deuxième République, que l’on acclame avec enthousiasme, elle et ses promesses de suffrage universel et de liberté de la presse.
Malheureusement, dès le mois de juin, les manifestations ouvrières tournent au drame : la libéralisation politique n’a pas duré, d’autant qu’à peine trois ans plus tard, Napoléon III confisque le pouvoir à la faveur d’un coup d’Etat, le 2 décembre 1851 : le Second Empire, et avec lui son lot de confiscations de libertés, à commencer par celle des mœurs et de la presse, succède à la deuxième tentative d’instauration de la République.
(Nouvelle) claque magistrale pour les idéaux romantiques, qui ne s’en remettront jamais. Une seule chose, soudain, semble évidente, à qui observe la vie politique en France depuis la Révolution de 1789 et la première tentative d’abolition de la monarchie : les espoirs, les rêves et les illusions romantiques… ont décidément fait leur temps.
Exit le romantisme, ses passions exaltées, son enthousiasme outrancier, ses rêveries, ses chimères.
Place au réalisme froid, objectif, observateur. Le premier d’une série de trois courants axés sur le genre du roman et de la nouvelle, et fort étroitement reliés : le Réalisme, le Naturalisme et le Fantastique.
Stendhal et Balzac, les premiers Réalistes
Sans le savoir, Balzac et Stendhal, au cours de la première moitié du XIXe siècle (=en plein cœur du Romantisme), jettent les bases de ce mouvement qui sera bientôt connu sous le nom de « Réalisme ».
C’est ainsi dès les années 1830 que commence à se développer ce nouveau courant qui s’opposera bientôt au Romantisme, avec :
- d’une part, Balzac (1799-1850), qui rêve de « brosser le tableau exact des mœurs » et de « faire concurrence à l’état civil » ; à cette fin, il se lancera dans une œuvre monumentale, qu’il baptisera « la Comédie Humaine », et dans laquelle il réunira ses quelque 90 ouvrages, organisés autour d’une seule et unique idée directrice, celle de peindre les mœurs et tous les milieux sociaux de son temps par un art du portrait reflétant la psychologie des personnages et des classes sociales ;
- et, d’autre part, Stendhal (1783-1842) qui, déjà, ne veut consigner que « la vérité, l’âpre vérité », et s’inspire du code civil pour l’adoption d’une écriture « neutre ». Leurs œuvres les plus connues, quoique nées en pleine période romantique, tendent donc déjà vers une esthétique réaliste.
« En dressant l’inventaire des vices et des vertus, en rassemblant les principaux faits des passions, en peignant les caractères, […] peut-être pouvais-je arriver à écrire l’histoire oubliée par tant d’historiens, celle des mœurs ».
Balzac, avant-propos de 1842 à La Comédie humaine
« Un roman est un miroir qui se promène sur une grande route. Tantôt il reflète à vos yeux l’azur des cieux, tantôt la fange des bourbiers de la route. Et l’homme qui porte le miroir dans sa hotte sera par vous accusé d’être immoral ! Son miroir montre la fange, et vous accusez le miroir ! Accusez bien plutôt le grand chemin où est le bourbier, et plus encore l’inspecteur des routes qui laisse l’eau croupir et le bourbier se former ».
Stendhal, Le Rouge et le Noir, 1830
Flaubert, Maupassant, les années 1850-1870 : l’apogée du Réalisme
Mais c’est entre 1850 et 1870, avec les grandes figures de Flaubert et de Maupassant, que le Réalisme connaîtra son véritable apogée. Littérature du vrai, mouvement des rouages sociaux, le Réalisme s’attache à décrire la réalité sociale contemporaine et ses questions individuelles et sociales…
Le Réalisme est influencé par la science. Le romancier analyse la société, les caractères des personnages, les comportements et les milieux sociaux et cherche à les dépeindre de la façon la plus réaliste, la plus fidèle, la plus objective et la plus authentique possible. Le roman est considéré comme un miroir de la société sans complaisance et comme un instrument d’analyse de la nature humaine et des mœurs. L’auteur travaille son texte et le prépare avec force observations et documentation, il préfère l’impartialité et l’objectivité aux débordements de la subjectivité et du lyrisme romantiques (rejet du Romantisme, du sentimentalisme et des excès d’émotions).
On assiste à un réel attrait pour la rigueur des sciences, pour l’esprit analytique et pour la fidélité à la réalité. Les Réalistes désirent peindre la réalité de leur temps, telle qu’elle est et sans l’idéaliser ni l’enjoliver. Afin de peindre d’une manière objective tous les aspects de la société contemporaine, de nombreux « effets de réel », donnant l’illusion du vrai, sont utilisés.
On rejette l’idéalisation de la réalité (=Romantisme) au profit d’une peinture exacte de tous les milieux sociaux. De fait, les écrivains veulent peindre la réalité de leur temps et explorer la vie quotidienne sous toutes ses formes. Ils représentent l’ensemble des milieux sociaux, même les plus défavorisés.
Flaubert, quant à lui, estime qu’il est du ressort de l’écrivain de révéler l’inanité du monde : il rêve même d’un « livre sur rien », qui se tiendrait de lui-même par la force de son style. Nulle surprise, dans de telles conditions, qu’il soit devenu « l’écrivain de l’échec », avec des œuvres comme l’Education sentimentale ou Madame Bovary, par exemple, où transparaît une certaine haine pour la bêtise humaine, la faiblesse et la mesquinerie…
Le romancier ne cherche pas à nous montrer « la photographie banale de la vie, mais à nous en donner la vision la plus complète, plus saisissante, plus probante que la réalité même » (Maupassant, dans la préface de son roman Pierre et Jean)
Quelques grandes caractéristiques (nous y reviendrons en détail dans les parties suivantes) :
- le souci de vérité
- des personnages définis par la catégorie sociale à laquelle ils appartiennent
- des histoires inscrites dans des temporalités précises et des lieux bien déterminés, empruntés à la réalité
- la recherche de vraisemblance à travers des personnages et des destinées ordinaires, des situations triviales
- des descriptions détaillées
- une documentation rigoureuse
- une volonté d’objectivité et d’impersonnalité
La mouvance réaliste s’affirme donc à travers de nombreux récits (nouvelles et romans, ses genres de prédilection) mais aussi à travers des textes théoriques (préfaces, manifestes, articles) et des supports médiatiques comme la revue Le Réaliste.
Un idéal d’objectivité et de neutralité
« L’auteur dans son œuvre doit être comme Dieu dans l’univers, présent partout, visible nulle part. » écrivait Flaubert, dans sa Correspondance.
On l’a vu, dans l’idéal, l’écrivain doit en effet parvenir à coller au réel et à s’effacer de sa création, en réduisant, peut-être, l’expression personnelle de son tempérament d’artiste. Mais, même avec la meilleure volonté du monde, l’auteur n’imprime-t-il pas toujours dans son œuvre sa vision, ses idées, ses points de vue sur le monde ? Maupassant lui-même ne soulignait-il pas, dans la préface de Pierre et Jean, que l’objectivité est impossible à atteindre en littérature ?…
Il n’en demeure pas moins qu’aux yeux d’un critique réaliste, l’objectivité de la narration doit toujours primer sur l’implication de l’auteur.
Une remarque toutefois : la plupart des dénouements des ouvrages réalistes sont plutôt dramatiques ; ils témoignent de la volonté des auteurs de représenter le réel sans l’embellir. Néanmoins, à en juger par le côté funeste de bien des destinées humaines ainsi représentées, on serait en droit de se demander si l’image de la réalité qu’ils donnent à voir est vraiment neutre… totalement objective… ou un brin pessimiste…
Textes fondateurs :
- Balzac, avant-propos de La Comédie Humaine (1842)
- Champfleury, le Réalisme (1857)
- Maupassant, préface de Pierre et Jean (1888)
- Maupassant, Etude sur le roman (1888)
- Duranty, Le Réalisme (1856)
Définition du Réalisme par E. Duranty, dans la revue Le Réalisme :
« Le Réalisme conclut à la reproduction exacte, complète, sincère, du milieu social, de l’époque où l’on vit, parce qu’une telle direction d’études est justifiée par la raison, les besoins de l’intelligence et l’intérêt du public, et qu’elle est exempte de tout mensonge, de toute tricherie, ce qui est la première chose à démontrer. »
Les objectifs du Réalisme
- Imiter et exprimer la réalité sans pour autant se contenter de s’en faire le reflet, la copie ou la transcription servile. « Décrire la société dans son entier, telle qu’elle est » Balzac (préface de La Femme supérieure)
- Rechercher l’objectivité dans la description
- Rendre la vérité des caractères
- Rendre compte de la réalité sociale, culturelle, économique et historique avec exactitude
- Se permettre de dépeindre tous les milieux sociaux de l’époque, sans exception
- Peindre le réel sans la moindre idéalisation et sans le moindre artifice, peindre ainsi le monde avec ses grandeurs, ses beautés, ses vertus, mais aussi ses défauts, ses déchéances, ses vices, ses hontes et ses gâchis.
- Dresser une satire sociale
- Dénoncer la perversion de l’argent et du pouvoir, l’hypocrisie, les inégalités sociales…
- Créer l’ « illusion du réel »
- Prendre la science comme modèle méthodologique
- Représenter le réel, uniquement le réel, mais tout le réel, y compris le plus repoussant, le plus sordide et le plus insignifiant
- Exprimer la substance du réel, son essence profonde (et non se contenter d’en rendre une pâle et morne copie) : « La mission de l’art n’est pas de copier le réel mais de l’exprimer » (Balzac, Le Chef-d’œuvre inconnu) : l’auteur, plus qu’observateur, doit se faire visionnaire, et être capable d’aller au-delà de l’apparence des choses, pour atteindre leur signification profonde.
- S’intéresser à autre chose qu’au Beau et au Vrai, et même qu’au Bien et au Mal, et à d’autres aspects de l’existence humaine, moins valorisés ou traditionnellement jugés médiocres
- Faire passer des messages et des enseignements sur le monde contemporain : « Dans le vrai utile, (le Réalisme) cherche une émotion qui soit un enseignement » (Duranty)
- Faire réfléchir le lectorat (et notamment ce lectorat populaire nouveau auquel on s’adresse tout particulièrement, pour la première fois de l’Histoire)
- Souligner la vérité des caractères par les détails des comportements
- Dresser une véritable fresque du monde social
- Doter les personnages d’une véritable épaisseur psychologique
- Représenter la réalité sociale jusque dans ses aspects les plus sordides, les plus crus, les plus noirs
Thèmes essentiels :
- L’apprentissage de la vie et l’initiation sentimentale (l’arrivée dans la vie d’adulte…)
- L’ascension sociale, l’ambition des jeunes provinciaux montant à la capitale, la chute
- Le rayonnement de Paris, centre des affaires et des plaisirs
- La puissance de l’argent et du pouvoir politique
- Les relations familiales douloureuses (le divorce, la tromperie, les rivalités au sein de la fratrie, les rapports de force autour de l’argent…)
- Le passage d’une société agraire et artisanale à une société commerciale et industrielle
- La représentation du peuple des campagnes, de la paysannerie, du travail agricole
- La représentation du peuple des villes, du prolétariat, du monde ouvrier des usines et de manufactures
- Les inventions, les tenants et les aboutissants de la Révolution industrielle
- L’émergence d’une société capitaliste
- La vie politique, les révoltes, les révolutions et les régimes du siècle
- Scènes de la vie quotidienne
- Les mœurs
- Les drames de la vie intime
- Les caractères, les « types humains »
- Les gens simples
- La bourgeoisie
- L’industrie
- Le chemin de fer
- La famille
- Les milieux ouvriers
- Les faits divers
- Le monde journalistique et littéraire
- Les conflits familiaux
- La spéculation, les tractations financières de la bourgeoisie
- La destinée des femmes
- Les sujets vécus
- La critique des conditions sociales de l’époque
- La psychologie (étude de l’esprit humain)
- La sociologie (étude de la société et des rapports entre les personnes)
- Les relations conjugales
- Le travail salarié
- Les affrontements sociaux
- L’espace domestique (ferme, maison ouvrière, demeure bourgeoise, mansarde…)
- Les lieux de travail (usine, bureau, cabinet, magasin, champs, atelier d’artisan, ferme, lieu agricole…)
- Les espaces de rencontre et de loisir (rues, marchés, fiacres, métro, gares, foires, cafés, bars, auberges, théâtres, opéras, boutiques, cabarets, bals…)
- Les événements de la vie et les fêtes (mariages, naissances, enterrements, réunions de famille, communions, célébrations laïques et religieuses…) auxquels tout lecteur peut s’identifier.
- Le corps, auquel on redonne une place importante (instincts, vie organique, défauts, limites, attraits, mécanismes, appétits, besoins, désirs, pulsions, plaisirs, dégradation, vieillissement, maladie, déchéance, mort…)
- Les quêtes personnelles (réussite, mariage, ascension sociale, ambitions, carrière…)
- L’échec (individuel, collectif)
- Les grandes villes, les bas-fonds, les lieux de prostitution…
- Les rapports complexes des individus entre eux
- Les classes basses, les pauvres, les modestes, les plus démunis : le roman réaliste veut donner droit de cité aux plus pauvres
- Le Paris haussmannien
- L’injustice sociale
- Certains microcosmes sociaux (ex : la Normandie de l’époque, tel village…)
- L’alcoolisme
Procédés d’écriture :
- Multiplicité des petits détails vrais, recherche des « effets de réel »
- Descriptions longues
- Utilisation de niveaux de langage adaptés aux situations des personnages
- Utilisation du point de vue interne
- Choix de héros ordinaires, sortis du commun, le plus souvent issus d’un milieu modeste ou moyen, en fait simples personnages principaux, qui remplacent les traditionnels héros romanesques (doté de qualités admirables). Des personnages-types, destinés à incarner la diversité des milieux sociaux et à faciliter le processus d’identification du lecteur : le moine, le paysan, le commerçant, l’ouvrier, le patron, le bourgeois, le banquier, la jeune fille à marier, le chômeur, l’employé de bureau, le domestique… mais aussi certains marginaux, le picaro, le sans-abri, la prostituée, le voleur, l’assassin… Le héros est en revanche doté d’une véritable épaisseur psychologique.
- Observation et documentation mises à l’honneur, au détriment de l’inspiration
- Choix de l’impartialité du constat, de loin préféré aux débordements de la subjectivité
- Pointes de satire sociale
- Rigueur scientifique
- Objectivité
- Refus du fantastique, du surnaturel, de l’idéalisme, du merveilleux et de l’invraisemblable
- Langue proche et familière
- Langage adapté à la condition sociale de chacun ; reproduction des langages, des dialectes régionaux, de l’argot, des injures… utilisation du jargon professionnel du métier exploré, d’un lexique spécialisé et technique, des tics de langage pour refléter les catégories de personnages…
- Un ancrage référentiel (historique, social et géographique) détaillé (mention de dates, de rues, de lieux, de troquets, d’événements… précis et ayant réellement existé)
- Des descriptions d’objet, des portraits, des arrêts sur image
- La reproduction ou une imitation de documents « réels », cartes de visite, lettres, prospectus publicitaires, articles de presse…
- L’insignifiance et la banalité des intrigues (pas d’épopées, d’aventures extraordinaires, d’invraisemblables péripéties ou d’actes d’héroïsme)
- Le travail du type (personnages-types : l’usurier, le banquier, le jeune homme ambitieux, la jeune femme rêveuse, la prostituée…)
- L’utilisation de personnages réels au milieu des personnages fictifs (pour donner, là encore, un effet de réel)
- La vivacité picturale
- Une recherche documentaire poussée
- Le recours aux sciences (en plein progrès) comme la physiognomonie (qui repose sur l’idée que les traits physiques, en particulier ceux du visage, révèlent les caractères et le psychisme des individus ; elle donnera lieu à la morphopsychologie)
- Importance des décors, qui participent du caractère réaliste des récits
- L’usage d’anecdotes, de « petits faits vrais » (expression de Stendhal)
- Des dialogues au style direct
- La reproduction des codes et des usages de la langue orale (apocopes, patois, surnoms, sobriquets, tics de langage…)
- Des données chiffrées précises
- Des adresses précises
Le contexte, en deux mots
- Seconde Révolution Industrielle
- Second Empire (Napoléon III : 1852-1870)
- Période de grands chantiers, de grands travaux (haussmanniens, entre autres)
- Apparition des grandes banques et essor de la Bourse
- Progrès du chemin de fer et de la navigation à vapeur
- De nombreuses inventions, comme le télégraphe ou la photographie
- Progrès des sciences dures et humaines (médecine expérimentale de Claude Bernard, progrès en chimie, en optique, en physique, classification périodique des éléments par Dimitri de Mendeleïev…)
- Epoque des premiers grands magasins, des nouvelles pratiques commerciales, des premières publicités
- Naissance du prolétariat, des mouvements ouvriers, du marxisme et des premiers syndicats
- Emergence croissante de la bourgeoisie
- Nouvelles réalités économiques et sociales
- Nouvelles techniques architecturales (ossatures métalliques, par exemple)
- Effondrement du Second Empire en 1870 avec la défaite de Sedan face aux Prussiens
- Positivisme (foi inébranlable en la science et en le progrès, censés être capables d’améliorer la marche de l’humanité)
- Ordre sévère, austère et hautement moral en apparence (censure – procès de Baudelaire, de Flaubert… –, refus de toute opposition politique – c’est l’époque de l’exil de Victor Hugo – …) démenti par les mœurs dissolues des classes au pouvoir (« règne » des courtisanes et demi-mondaines)
Critiques:
On aura pu reprocher au réalisme:
- Un certain “culte de la laideur” (reproche exprimé par les Parnassiens, par exemple, bien sûr) ou, à tout le moins, de délaisser volontairement le Beau et de se complaire dans la médiocrité, dans le moyen, dans le sale
- Son immoralité (aux yeux d’un gouvernement se voulant “bien-pensant”), ce qui vaudra à certaines œuvres, comme Madame Bovary, d’être condamnées par le pouvoir au nom de la morale
- De copier trop servilement le réel
Réalistes célèbres
En littérature : Balzac, Flaubert, Stendhal (à cheval sur le Romantisme et le Réalisme), Maupassant (à cheval sur le Réalisme, le Naturalisme et le Fantastique), Ernest Feydeau, Jules Champfleury
A noter : un mouvement principalement romanesque, mais avec quelques transpositions sur les planches de théâtre.
En peinture : Gustave Courbet, Honoré Daumier, Jean-François Millet, Julien Dupré, Camille Corot, Manet, Charles-François Daubigny, Théodore Rousseau. En peinture, on s’intéresse aux mœurs et aux scènes de la vie quotidienne et courante, un réel souci de vérité préside à la conception des œuvres… On se permet de représenter le beau, le laid, le trivial, le noble, le moderne, le campagnard… Grande influence de la photographie qui se développe alors…
Quelques œuvres :
- Une vie, Maupassant
- Pierre et Jean, Maupassant
- Bel Ami, Maupassant
- Boule de Suif, Maupassant
- Le Rouge et le Noir, Stendhal (mi-romantique, mi-réaliste)
- La Chartreuse de Parme, Stendhal
- Le Père Goriot, Balzac
- Les Illusions perdues, Balzac
- Eugénie Grandet, Balzac
- Le Colonel Chabert, Balzac
- La femme de trente ans, Balzac
- Le Cousin Pons, Balzac
- Madame Bovary, Flaubert
- L’Education sentimentale, Flaubert
- Madame Bovary, Flaubert
- Salammbô, Flaubert
- Trois Contes, Flaubert
- Bouvard et Pécuchet, Flaubert
- Le Réalisme, Duranty (revue)
- Le Réalisme, Champfleury
- Et les + de 90 ouvrages réunis dans oeuvre de Balzac, qu’il appellera “La Comédie Humaine”
Conclusion
Il serait erroné de voir en le Réalisme une invention du XIXe siècle et, pire encore, de le réduire à un simple mouvement d’une quarantaine d’années. En effet, en matière de littérature comme d’art, le Réalisme existe bien avant Stendhal, Balzac et Flaubert, et perdure bien après eux. Au sens large, le terme de “réalisme” désigne toute oeuvre soucieuse de peindre la réalité avec le plus d’authenticité possible. Bien des siècles plus tôt, des oeuvres pouvaient donc déjà être dites “réalistes”; et, au XXe siècle, bien des auteurs continuent à s’ancrer dans cette mouvance.
Ce mouvement trouvera son exacerbation dans un mouvement relativement restreint qui lui succèdera et viendra pousser sa logique à l’extrême: le Naturalisme.
Texte : (c) Aurélie Depraz
Tableau : Gustave Courbet, l’Après-dînée à Ornans
Source : Wikipedia