Aujourd’hui, petit article très court sur une idée de génie, très représentative à mon sens de l’intelligence et de la clairvoyance dont peut faire preuve un esprit éclairé, idée qui ne date pas tout à fait d’hier mais dont, pour ma part, je viens tout juste de prendre connaissance : celle d’une commutation de peine guidant le « condamné » vers le monde de la lecture…
Je m’explique : extrêmement occasionnellement pour l’instant (mais, convaincue que je suis que la lecture, la culture et le savoir peuvent faire des miracles, j’espère fortement que ce procédé se popularisera !), des juges, en divers endroits de la planète, ont commuté des peines de prison… en peines plus légères, accompagnées de lectures obligatoires !
En Turquie, par exemple, la législation permettrait, dans le cadre de premières sanctions, de commuter des peines de prison inférieures à trois ans en un contrôle judiciaire accompagné d’un travail d’intérêt général… et d’une obligation de lire ! Les juges pouvant choisir, en toute logique, le thème des livres auxquels l’accusé est condamné (en rapport direct, par exemple, avec le crime ou le délit commis) : livres sur l’éducation des enfants, sur les rapports familiaux, sur la violence conjugale, sur les accidents de la route, les dangers des armes à feu, l’intolérance, le racisme…
La première peine de ce genre aurait été prononcée en 2006.
En Belgique aussi, une telle commutation de peine est possible.
En France, plusieurs établissements (Châlons-en-Champagne, Frênes, Nice et Mont-de-Marsan) auraient signé une convention avec l’association « Lire pour en sortir » qui propose aux détenus un programme de lecture pouvant ouvrir à des réductions de peine accordées aux condamnés manifestant ainsi des efforts sérieux de réadaptation sociale. Une collection de 240 livres a été créée; le détenu ayant choisi de participer au programme dispose d’un mois pour lire un livre et remplir une fiche de lecture, aidé en cela, si besoin est, par des bénévoles du Secours catholique (nous retrouvons là indirectement le principe du « rachat de l’âme » !)
L’idée ? La lecture est rédemptrice, purge les âmes, bonifie les mœurs et les caractères. Elle peut déclencher des vocations, toucher l’âme, métamorphoser un homme. A ce titre, elle serait en fait un peu l’héritière… de l’antique obligation d’assister à la messe et à toutes sortes de sermons, autrefois, dans les chapelles de bien des prisons ! L’héritière, aussi, de cette tradition qui veut que dans bien des pays occidentaux, les cellules de prison soient encore automatiquement pourvues d’un exemplaire de la Bible… (au cas où…^^)
A mon sens, la lecture est une sanction magnifique, presque un cadeau fait au détenu, et potentiellement mille fois plus porteuse de changements et d’améliorations que des peines de prison ferme. Une peine intelligente, ouverte, saine, constructive, méritant de faire partie de la panoplie des peines accessoires disponibles, au même titre que les travaux d’intérêt général (dans la mesure où ces travaux, tout comme ces obligations de lecture, sont en rapport direct ou indirect avec l’infraction commise, bien sûr).
Evidemment, il serait naïf de croire que la lecture obligatoire est assurée ou même susceptible d’avoir un impact sur tous les condamnés, y compris sur les plus durs et les plus « extrêmes » des criminels, ou encore sur ceux sur lesquels aucune autre peine, pas même la plus dure, n’aurait le moindre effet rédempteur, la moindre influence positive ; ceux dont rien ne les détournerait de la voie de la récidive, et qui ne croient qu’en leur propre loi.
Mais il me semble réaliste de croire qu’elle peut, à tout le moins, avoir un impact décisif et fort bénéfique sur le citoyen lambda s’étant un court instant écarté du droit chemin, sur des mineurs, ou encore sur de petits délinquants ou criminels occasionnels.
Bien sûr, de telles mesures sont sujet à débat, et je ne livre là que mon ressenti « à chaud », en quittant un ouvrage qui évoquait brièvement ce type de mesures. Je n’ai fait aucune recherche sur le sujet et n’y connais pas grand-chose en matière de droit, je le crains. Je me contente donc ici de réagir à cette découverte, et à la lecture d’un article que, curieuse, j’ai déniché sur le Web par la suite. Mais mon investigation s’arrête là ! Aussi ne suis-je pas en mesure de juger de l’impact réel de ces innovations, de leur efficacité concrète etc.
Mais, en grande amatrice d’ouvrages de développement personnel, de psychologie, de spiritualité et de coaching, je demeure convaincue que, dans bien des contextes, et vis-à-vis de bien des profils de condamnés ou de détenus, cette option de la lecture obligatoire… est plus que prometteuse !
J’espère qu’il s’agit là d’un concept qui aura l’occasion de faire ses preuves, porter de nombreux fruits… et se développer !
texte : Aurélie Depraz
Image : Pixabay