Introduction
Décidément, vous allez croire que je suis amoureuse !
En vérité, je l’avoue, ce personnage (si haut en couleur !) qu’est Casanova me fascine. D’autant plus qu’à l’inverse d’un Valmont laclosien ou d’un Dom Juan moliéresque… il s’agit là d’un homme qui a réellement existé !
Si bien que, faible et irrécupérablement touche-à-tout, je n’ai pu relire mon dernier article sur ce sacré chaud lapin sans céder à la tentation de rédiger finalement cet article complémentaire sur l’illustration parfaite que notre beau séducteur du XVIIIe siècle nous offre… pour le type 7 de l’Ennéagramme !
De fait, je concluais ce dernier article par un facile (et un peu paresseux, il faut bien l’admettre) : « Bref, pour ceux qui verseraient dans les typologies de personnalité et s’intéresseraient notamment à celle de l’Ennéagramme… nous avons là un magnifique spécimen de type 7 !^^ Je dirai même plus : le 7 dans toute sa splendeur… »
Après un article de près de 5000 mots déjà, et un autre, publié en septembre 2019, presque tout aussi long (4300 mots), je manquais de courage ce jour-là pour enchaîner avec ce (dernier ?) article sur notre ami (et, accessoirement, plus grand séducteur italien de tous les temps).
Mais il m’a suffi d’une relecture, au moment de publier ce dernier article sur mon blog… pour céder finalement à la tentation, et me lancer corps et âme (si, si !) dans ce 3e article sur ce cavaleur de Casanova…
Mais, à moins que vous ne soyez déjà familier avec le système de l’Ennéagramme (auquel cas, vous pouvez passer directement à la 2e grande section de cet article !), un mini-top s’impose pour les néophytes, je crois !
Car enfin, « l’Ennéagramme », Késako ?
Deux mots sur l’Ennéagramme :
L’Ennéagramme est un modèle qui propose 9 configurations différentes de la personnalité, neuf manières de se définir et de fonctionner. Chaque être humain, en fonction de ses craintes inconscientes, de ses désirs, de ses compulsions, de ses forces et de ce qu’il cherche à compenser, a tendance à donner dans sa vie la priorité à une de ces images de soi et à s’exprimer d’une certaine façon.
Détail important, selon le modèle l’Ennégramme, il n’y a pas de « bon » ou de « mauvais » profil, ni de profil qui soit préférable ou clairement « au-dessus » des autres : chaque profil a ses forces, ses faiblesses, ses atouts, ses hantises et, bien sûr, ses excès… et ses vices, pourrait-on dire.
En outre, chaque profil peut être vécu de façon épanouie et pleinement intégrée, ou au contraire de façon destructrice, voire pathologique. Il existe donc ainsi plusieurs niveaux de sanité au sein de chaque type.
Ainsi, deux personnes d’un même type, selon la manière dont ils gèrent leur compulsion et le degré d’influence des types voisins, peuvent être très différentes.
L’Ennéagramme donne une description très précise de la psyché humaine et permet d’expliquer et/ou de prévoir, avec une fiabilité étonnante, notre attitude face aux diverses circonstances de la vie. Pour l’avoir « pratiqué » un peu, je m’émerveille chaque jour davantage de son étonnante précision et du potentiel relationnel absolument unique qu’il permet…
Voici, en quelques schémas, les neuf types de personnalités présentés par l’Ennéagramme (pour rappel, nous allons dans cet article braquer la focale… sur le profil 7…)
NB : il s’agit d’un système bien plus complexe qu’il n’y paraît, avec un système d’ailes, de flèches et de contre-flèches développé, mais cet article ayant pour but de parler de Casanova et du type Sept plus particulièrement, je ne m’étendrai pas davantage ici sur la présentation du système global de l’Ennéagramme.
D’une, parce que ce serait hors sujet au regard des thématiques de ce blog – qui n’est nullement un blog de développement personnel… (Hélas, peut-être !^^ J’aime tellement cela^^) Et, d’autre part, parce que cela rendrait cet article vraiment, vraiment trop long !
Je vous recommande en revanche en fin d’article plusieurs liens vers des livres et articles détaillés sur l’Ennéagramme, ses neufs profils et ses mécanismes, si vous souhaitez pousser vos recherches plus en avant…
Mais permettez-moi de zoomer dès maintenant vers le profil qui nous intéresse ici : notre ami le Sept, l’Epicurien, le Jouisseur, l’Optimiste, l’Enthousiaste !
Le profil 7… et Casanova
Le 7 et le plaisir
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Le but du 7 est avant tout de vivre une vie de plaisir. Aussi utilise-t-il son centre mental (dominant chez lui) pour planifier sa vie de la manière la plus plaisante possible.
De fait, son « orientation » (=ses buts ultimes et quêtes incessantes) est la poursuite de la joie, du plaisir, du bonheur et de l’optimisme. Hédoniste, jouisseur, heureux, le Sept cherche à perpétuer sans cesse dans son existence un haut niveau de plaisir et d’excitation. Il cherche le plaisir immédiat et à tout prix et s’arrange pour avoir en permanence le plus de choix, d’options et d’ouvertures possibles.
Sa hantise ? Les limites, les restrictions, les freins à son bon plaisir.
C’est dans les rangs de ces Epicuriens enthousiastes que l’on retrouve les personnes taxées du (non-officiel) « syndrome de Peter pan » ou du « puer aeternus », l’éternel enfant. De fait, les Sept semblent jouir de la jeunesse éternelle : insouciants, joyeux, ils considèrent que la vie est belle et qu’elle mérite d’être vécue (pour ne pas dire « mordue à pleines dents »). Et, surtout, qu’il est urgent de goûter à tous les fruits qu’elle s’empresse généreusement de nous tendre, de peur qu’ils ne se gâtent ou ne nous échappent !
Convaincu que le monde qui l’entoure est limitant et frustrant, et qu’il génère une souffrance inutile, le Sept se réfugie dans la planification, l’organisation et l’accumulation de projets, d’expériences et de moments plaisants et positifs et cherche à tout prix à maintenir une vie intense et idéalisée, afin d’éviter la souffrance. Son but suprême, dans la vie ? être assouvi !^^ Et si possible, au moyen de plaisirs rapides et faciles !
→ Et notre ami Casanova ?
En bon Sept, Casanova n’a qu’un seul et unique but dans la vie : jouir, jouir et jouir encore. Victime de ses désirs, de ses pulsions, de ses faiblesses, de ses sens, Casanova, jouisseur insatiable, l’écrit lui-même : « Je fus toute ma vie la victime de mes sens ». Partout et toujours, son caprice l’emporte sur toute sage considération, sur toute préoccupation morale et sur toute perspective à long terme. Le plaisir, même le plus éphémère, la fantaisie, l’aventure, priment, sans jamais la moindre exception, sur tout le reste.
D’ailleurs, Casanova ne trouve pas seulement son plaisir dans la chair tendre des femmes. En véritable épicurien, il le trouve à vrai dire dans tout ce qui est susceptible de stimuler agréablement ses sens, quels qu’ils soient. Danse, bals, opéra, théâtre, chant, déguisement, travestissement, gastronomie, dégustation, plaisirs de la table, musique, beaux livres, beaux vêtements, belles parures, il cherche, trouve et prend son plaisir partout et tout le temps.
Quelques citations de notre homme (car qui saurait nous parler du rapport au plaisir de Casanova… que Casanova lui-même ?^^) :
- « Cultiver le plaisir de mes sens fut dans toute ma vie ma principale affaire; je n’en ai jamais eu de plus importante.
- « Me sentant né pour le sexe différent du mien, je l’ai toujours aimé, et je m’en suis fait aimer tant que j’ai pu. J’ai aussi aimé la bonne table avec transport, et passionnément tous les objets faits pour exciter la curiosité. »
- « Je fus toute ma vie la victime de mes sens[.] »
- « J’ai aimé les mets au haut goût : le pâté de macaronis fait par un bon cuisinier napolitain, l’Ogliapotrida, la morue de Terre-Neuve bien gluante, le gibier au fumet qui confine, et les fromages dont la perfection se manifeste quand les petits êtres qui les habitent commencent à se rendre visibles. Pour ce qui regarde les femmes, j’ai toujours trouvé que celle que j’aimais sentait bon, et plus sa transpiration était forte plus elle me semblait suave. »
- « Heureuse ou malheureuse, la vie est le seul trésor que l’homme possède, et ceux qui ne l’aiment pas n’en sont pas dignes. »
- « Hâtez-vous de céder à la tentation, de peur qu’elle ne passe. »
- « Dans l’examen de la beauté d’une femme, la première chose que j’écarte sont les jambes »
- « Rien de tout ce qui existe n’a jamais exercé sur moi un si fort pouvoir qu’une belle figure de femme ».
- « Un temps qui procure du plaisir n’est jamais perdu, il n’y a que les heures de l’ennui qui soient pénibles. »
Pour finir, quelques mots du Prince de Ligne à propos de Casanova :
« Il aime. Il convoite tout, et, après avoir eu de tout, il sait se passer de tout. Les femmes et les petites filles surtout sont dans sa tête ; mais elles ne peuvent plus en sortir pour passer ailleurs. Cela le fâche, cela le met en colère contre le beau sexe, contre lui-même, contre le ciel, contre la nature et surtout contre l’année 1725. Il se venge de tout cela contre tout ce qui est mangeable, buvable ; ne pouvant plus être un dieu dans les jardins, un satyre dans les forêts, c’est un loup à table : il ne fait grâce à rien, commence gaiement et finit tristement, désolé de ne pas pouvoir recommencer. » (Le Prince de Ligne, Fragments sur Casanova, 1809)
Superficialité et immoralité : deux gros « défauts » du Sept
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Il découle en effet du point précédent une conséquence moins agréable pour l’entourage du Sept, ou ceux qui ont la joie (et le malheur tout à la fois, en l’occurrence) de croiser son chemin : le Sept est si avide de plaisirs, si pressé de céder à la tentation, qu’il peut faire preuve d’une certaine absence de scrupules… voire d’une véritable amoralité. Inconstants, instables, changeants, pressés, les Sept s’avèrent en effet souvent peu fiables et superficiels : ils changent de passion (et de projet) comme de chemise, vont rarement au bout de leurs idées (et de leurs entreprises), fuient l’engagement et peuvent éprouver certaines difficultés à s’impliquer.
Papillonnants, volatiles, ils sont ainsi, en toute logique, relativement connus pour ne pas toujours finir les choses qu’ils ont commencées…
Aimant garder plusieurs options ouvertes, renouveler leur plaisir aussi souvent que possible, butiner à droite, à gauche, changer, varier, innover, ils sont relativement difficiles à canaliser (en tout cas longtemps) et, s’ils se lancent dans d’innombrables projets et sont les premiers à lancer des idées en l’air et à foncer tête baissée dans une aventure, ils sont aussi souvent les premiers à en ressortir… et à passer à autre chose (quitte à planter là leurs collaborateurs, amours de passage… et autres relations subitement désappointées).
Nulle surprise ici, néanmoins : quand on sait que les maîtres mots des Sept sont le plaisir, la diversité, le changement et l’infinité des possibles… il n’est guère étonnant de découvrir que les règlements, les lois, l’éthique, la morale et l’autorité ne soient pas leurs meilleurs amis !
Sous l’emprise de leur compulsion, donc dans leur version négative, les Sept peuvent ainsi devenir évasifs (pour mieux se ménager des portes de sortie…) égocentriques, désengagés, indifférents aux sentiments des autres… en plus d’être, bien sûr, compulsifs, erratiques, instables, inconstants, lunatiques et donc, peu fiables.
→ Et du côté de Casanova ?
Ma foi, notre bonhomme ne s’en cache guère : il est bien le dernier à s’encombrer de morale… et le premier à s’en justifier, du reste !
Intrigues, friponneries, arnaques, jeu, triche, quasi-prostitution, tout est bon pour se reconstruire une santé, quand on est, comme lui, peu délicat sur les moyens de se procurer des ressources…
Menteur, manipulateur, escroc, Casanova ne recule ainsi devant aucune fourberie pour parvenir à ses fins.
Ses inconduites et son immoralité le conduiront d’ailleurs à de multiples emprisonnements ; mandats d’arrêt, bannissements, exils, duels, poursuites, démêlés avec les autorités, fuites, pseudonymes et travestissements ponctueront ainsi sa vie jusqu’à un âge fort avancé… Son œuvre même, on s’en doute, jugée aussi scandaleuse qu’immorale, finira censurée à sa parution au XIXe siècle.
En fait, nombre de ses voyages et de ses déplacements auront été dus à ses démêlés avec la justice. Tour à tour privilégié, disgracié, protégé, expulsé, il est chassé des villes pour ses inconduites, des affaires malheureuses, des histoires d’amour tournant court, des faillites, la découverte et la perte de protecteurs successifs (et pour cause !), diverses frasques, des arnaques, des querelles, des duels illégaux et des condamnations en tout genre.
C’est ainsi qu’il se retrouvera chassé de Venise, de Stuttgart, de Florence, de Modène, de Paris, de Vienne… tantôt par la police, tantôt par des monarques, des ducs, l’Inquisition… En bref, bien vite, la moitié de l’Europe l’accueille, le célèbre et l’envie… quand l’autre moitié le poursuit et le traque !
Quelques petites citations éloquentes de notre homme :
- « Quel est l’homme auquel le besoin ne fasse faire des bassesses ?
- « Ce qui plaît à l’homme est partout ce qui est défendu ».
- « Vous ne me trouverez ni l’air d’un pénitent, ni la contrainte de quelqu’un qui rougit rendant compte de ses fredaines » (dans l’introduction de ses mémoires)
Un outil fort utile : la rationalisation
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Les Sept ont une grande facilité à reformuler les choses en termes positifs… et avantageux. Cette forme de rationalisation, en tant que mécanisme de défense, leur permet de se trouver de bonnes raisons de faire ce qu’ils font (et veulent faire), et de voir les choses comme ils veulent les croire. En somme : de se trouver des excuses et des justifications, et de s’arranger avec la loi ou la morale, le cas échéant.
« C’est pas un verre qui va me/te tuer » ; « On n’a qu’une vie » ; « Faut bien mourir de quelque chose » sont des phrases typiques du Sept : elles lui permettent de se justifier et d’éviter de se brider ou de ressentir des choses désagréables par rapport à ses comportements (honte, culpabilité, remords, scrupules…)
→ Et chez Casanova ?
Exemples de rationalisations magistrales de Casanova :
- « N’ayant pas de remords, je ne peux pas être coupable »
- « Il y a des moments dans lesquels l’homme, même brave, ou ne l’est pas ou ne veut pas l’être. »
Quelques mots du Prince de Ligne sur notre homme :
« …avec sa phrase, « Je l’ai promis à Dieu », ou bien, « Dieu le veut », il n’y a pas de chose au monde qu’il ne fût capable de faire », écrit de lui Le prince de Ligne dans ses mémoires (Fragments sur Casanova en 1809)
La « passion » du Sept (=sa faiblesse, son vice, sa tendance) : l’excès
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On s’en doute : si quelque chose lui plaît, le Sept a tendance à le consommer sans modération. Sa passion est l’intempérance, la gourmandise (ou la gloutonnerie), l’accumulation et l’insatiabilité (et ce, quel que soit le plaisir dont on parle : nourriture, sensualité, plaisir des yeux, divertissements…)
Le Sept est quasiment incapable de se retenir de céder à la tentation. Cela le conduit à la dispersion, à la dissipation de son énergie… voire à l’épuisement.
Quelques extraits éloquent du site The Enneagramm Institue of Paris sur la gloutonnerie du Sept :
« Cependant, alors que leur agitation augmente et qu’ils commencent à avoir peur de passer à côté d’autres plaisirs et expériences, les Sept de niveaux moyens deviennent moins sélectifs avec les expériences qu’ils recherchent. Ils commencent à perdre le sens des priorités, deviennent hyperactifs, se jettent dans des occupations sans répit, dans un tourbillon d’activités. Ils se sentent facilement pris au piège ou en manque, et cela leur rend difficile de se dire « non » à eux-mêmes ou de se refuser quoi que ce soit. Alors qu’ils pourraient prendre cela pour la liberté, c’est une sorte de prison qui leur rend de plus en plus difficile de trouver une satisfaction dans ce qu’ils font. »
« Lorsque ceci se produit, les Sept commencent à échapper à leurs anxiétés intérieures en s’engageant dans plus de distractions et d’activités. Ils veulent qu’eux et leurs vies soient sans arrêt excitants et « éblouissants ». »
« Mais dans la mesure où ils sont le réceptacle de sentiments non reconnus de vide et de solitude intérieurs, ils deviennent anxieux et peuvent tomber dans l’habitude de rechercher une stimulation permanente pour se détourner de leur anxiété. Alors, ils sont comme des mendiants affamés devant un banquet : ils avalent toutes les expériences qui se présentent à eux, souvent sans prendre la peine de sélectionner celles qui seraient les plus satisfaisantes. Et comme leurs pensées sont tellement stimulées par toutes ces options et possibilités excitantes, les expériences qu’ils vivent en réalité leur donnent peu de possibilités d’y accéder. Les Sept sont tellement dans l’attente de la superbe expérience suivante que l’expérience en cours ne peut pas les satisfaire. Alors, ils restent dans un état d’insatisfaction perpétuelle – recherchant sans répit le concours de circonstances magique dont ils pensent qu’il les comblera une fois pour toutes.
« Ils ont tendance à suivre leurs impulsions, pour le meilleur ou pour le pire, et ils peuvent de ce fait disperser leur attention ou leur énergie, passant d’une idée prometteuse à la suivante, d’une activité à l’autre. Cela peut être enivrant, mais cela laisse souvent les Sept frustrés avec eux-mêmes, pensant qu’ils n’en ont pas fait autant qu’ils auraient voulu. »
→ Et qu’en dit notre ami vénitien ?
- « On ne désire pas ce qu’on possède. » (#insatiabilité)
- « Je n’ai jamais dans ma vie fait autre chose que travailler pour me rendre malade quand je jouissais de ma santé, et travailler pour regagner ma santé quand je l’avais perdue. »
What else ?^^
Les hantises du Sept : la souffrance, les limites et l’ennui
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La « compulsion » du Sept est d’éviter la souffrance… et l’ennui. Ainsi, dès qu’une option devient un tant soit peu déplaisante, il l’abandonne pour une autre voie : il va changer de métier, de ville, de pays, de partenaire, d’activité, de hobby…
Il fuit, abhorre et redoute plus que tout :
- La routine, le train-train
- Les contraintes
- Les limites
- La frustration
- Le manque
- L’enfermement
- La souffrance, la douleur
- Les obligations
- Les difficultés
Tout ce qui y ressemblera le poussera inexorablement dans sa fuite en avant et l’encouragera dans sa quête de changements, de nouveaux plaisirs… et de nouveaux projets (idéalisés) à réaliser. Le Sept a un besoin absolu de liberté : celle de satisfaire ses envies et de se donner du plaisir.
Le Sept évite également :
- De ruminer le passé
- De stagner
- De cultiver toute forme de culpabilité
- Le calme plat, le manque de rythme, la lenteur, les longueurs
→ Et notre ami Casanova ?
Comble du comble pour un profil qui déteste l’enfermement et voir ses options et ses possibilités restreintes : Casanova sera incarcéré pas moins de quatre fois au cours de sa vie ! En revanche, vous surprendrai-je en vous disant qu’il sera parvenu à s’évader de la mieux gardée des prisons vénitiennes ?^^
Quelques belles paroles de notre homme quant à l’ennui, au chagrin et à l’enfermement :
- « Un temps qui procure du plaisir n’est jamais perdu, il n’y a que les heures de l’ennui qui soient pénibles. »
- « J’écris pour ne pas m’ennuyer. »
- « Pour que le plus délicieux endroit du monde déplaise, il suffit qu’on soit condamné à y habiter. »
- « Si les plaisirs sont passagers, les peines le sont aussi. »
Le Sept, un grand aventurier
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Evidemment, le Sept aime l’aventure, la découverte, les déplacements, les voyages. Il aime passer de femme en femme, de ville en ville, d’aventure en aventure ; se laisser porter par la vie, saisir les opportunités, tout ce qui s’offre à lui, se réjouir en constatant l’infinité des possibles.
→ Et du côté de notre homme ?
Casanova a sillonné l’Europe entière et voyagé sur terre peut-être plus qu’aucun autre courtisan de son temps, de Londres à Constantinople et de Hambourg à Madrid, en passant par l’Allemagne (Cologne, Stuttgart, Dux, Augsbourg, Berlin, Dresde, Dantzig, Hanovre, Minden, Brunswick, Wolfenbüttel, Königsberg, Sulzbach, Francfort, Wesel, Munich…), la Hollande, la Suisse (Zurich, Bâle, Soleure, Berne, Roche, Lausanne, Genève), la France tout entière (Aix-en-Savoie, Aix-la-Chapelle, Marseille, Nîmes, Grenoble, Chambéry, le Vaucluse, Nice, Avignon, Lyon, Metz, Nancy, Verdun, Calais, Tournai, Dunkerque, Orléans, Bordeaux, Chanteloup, Poitiers, Angoulême, Saint-Jean-de-Luz, Perpignan, Narbonne, Béziers, Montpellier, Toulon, Strasbourg…) l’Italie (Florence, Naples, Rome, Turin, Modène, Gênes, Venise bien sûr, Parme, Mantoue, Padoue, Vérone, Milan, Ferrare, Bologne, Césène, Ancône, Trieste, Crémone, Loreto, Pavie, Lodi, Livourne, Lugano, Salerne, Sienne, Pise, Casale Monferrato, Mestre, Trévise, Bolzano), Paris bien sûr, l’Europe de l’Est (Varsovie, Saint-Pétersbourg, Moscou, Rita, Mitau), la Tchéquie (Teplitz, Brno, Prague), Vienne, l’Espagne (Barcelone, Pampelune, Saragosse, Tarragone, Agreda, Guadalajara, Alcalá de Henares, Valence, Aranjuez, Tolède…), Liège, les Ardennes, Bruxelles, Douvres, Amsterdam, l’est méditerranéen (Corfou, Orsara, Péra, Buyoudcarè…)… Bref, la liste est sans fin !
Il a connu, rencontré et fréquenté un nombre incalculable de monarques, de grands seigneurs, d’ambassadeurs et d’hommes de lettres de son temps, Frédéric II de Prusse, le roi George III d’Angleterre, Catherine II de Russie, le roi de Pologne, le Pape Benoît XIV, le comte de Bonneval, le maréchal de Richelieu, Crébillon, Jean-Jacques Rousseau, Diderot, Voltaire, Voisenon, Fontenelle, Favart, la marquise d’Urfé, la duchesse de Chartres, le comte de Saint-Germain (grand aventurier, lui aussi), le cardinal de Bernis, le duc de Choiseul, d’Alembert, le chevalier d’Eon, le Prince de Ligne, Lapérouse, l’ambassadeur de France M. Chavigny, des abbés, des sénateurs, de patriciens de Venise, le marquis d’Argens, le comte de Cagliostro, Mozart, Da Ponte…
Il a exercé plus de métiers qu’on ne saurait en compter en une vie et su déployer plus de talents qu’il ne semble humainement possible de trouver chez une seule et même personne ; Casanova se fit en effet, au gré de envies, des circonstances et des besoins du moment, abbé, militaire, clerc de notaire, historien, antiquaire, homme de lettres, poète, violoniste, chimiste, magicien, diplomate, espion, escroc, tricheur, joueur professionnel, bibliothécaire, industriel (dans la soie)…
Et il a eu, bien sûr, eu d’innombrables conquêtes et aventures avec toutes sortes de femmes (il en recense cent vingt-deux dans ses mémoires)
Ainsi sa vie nous apparaît-elle, à travers ses mémoires, comme une suite incroyable d’envies subites, d’opportunités, d’incidents de parcours, de projets montés puis abandonnés, de rebondissements, de détours, de voyages, de départs et de retours, de circonvolutions et de périples entrepris au gré des entreprises nouvelles, des échecs, des abandons, des rencontres, des passions amoureuses et des déceptions.
Chemins, auberges, rencontres, relais de poste, voitures, diligences, malle-poste, tout est propice aux rencontres… mais aussi aux (més)aventures de toutes sortes (attaques de brigands, accidents, voitures qui versent, ruptures d’essieux ou de roues…)
Petite citation :
- « [N]’ayant jamais visé à un point fixe, le seul système que j’eus, si c’en est un, fut celui de me laisser aller où le vent qui soufflait me poussait. »
Les grandes forces du 7 : l’enthousiasme, l’optimisme… et la bonne humeur
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On ne les appelle pas « les Enthousiastes » ou « les Optimistes » pour rien : heureux et enjoués, les Sept amènent la bonne humeur avec eux partout où ils passent. Débordants d’une belle énergie, pleins d’entrain et de joie de vivre, ils peuvent modifier l’énergie d’une pièce lorsqu’ils arrivent. Souriants, rigoleurs, charmeurs, solaires, ce sont souvent les boute-en-train de service : ils savent animer la société, distraire leur auditoire, entretenir leur public, répandre la gaieté autour d’eux.
Souvent beau parleur, d’allure souple, décontractée et assurée, le Sept attire l’attention… et sait captiver les foules. Optimiste, gai, vif, inventif, drôle, joueur, enthousiaste, chaleureux… comment ne pas tomber sous son charme ?
En fait, la logique est plus fine encore que cela : l’ego du type 7 le pousse à croire qu’il ne sera aimé qu’en offrant joie et gaieté au monde. Résultat : fanfaron, fêtard, plaisantin, il fait le pitre, joue le rôle d’amuseur public. Et avec quel talent !
Les Sept sont d’ailleurs souvent précisément recherchés pour leur énergie, leur ouverture à l’expérience, et leur optimisme. Ils sont comme un bol d’air frais pour les types plus renfermés ou plus étouffés, et on peut en général compter sur eux pour apporter dynamisme, joie et bonne humeur. Ils peuvent aussi être généreux, chaleureux, et cela les rassure de se sentir appréciés.
Le fait d’attirer l’attention, de raconter des histoires, des anecdotes, de faire rire la galerie, peut également être un moyen pour eux de décharger leur anxiété par ce côté théâtral, exubérant, dramatique, et par le truchement des plaisanteries, des jeux d’esprit et des remarques irrévérencieuses.
Le discours du Sept est fluide, dynamique, captivant, accompagné d’une gestuelle généreuse et rempli de son charme naturel, de faits extraordinaires, d’expressions colorées.
→ Et chez notre ami ?
Eh bien, ce charme, cette aisance, cet humour, c’est précisément ce qui vaut à Casanova de se faire si souvent pardonner ses offenses, ses frasques, son absence totale de scrupules et de moralité et, disons-le franchement, sa scélératesse (par moments, il ne vaut vraiment pas mieux que le Dom Juan de Molière : menteur, manipulateur, affabulateur, il ne recule devant rien pour séduire, corrompre, s’en sortir d’une pirouette et parvenir à ses fins).
De fait, Casanova est réputé pour cet entrain, cet esprit, cette bonne humeur contagieuse et cet entregent qui lui ouvrent tant de maisons aristocratiques, d’ambassades et de palais. Il sait raconter des histoires comme nul autre (notamment la sienne), broder sur des anecdotes, tenir son auditoire en haleine et faire rire la galerie. On veut l’entendre, on l’invite, on se l’arrache, on le retient : on lui ouvre toutes grandes ses portes et on lui pardonne tout, pourvu qu’il nous fasse passer du bon temps.
Et c’est ce qu’il fait, avec brio, maestria.
En résumé : Casanova plaît, et c’est bien pour cela qu’on se trouve disposé à lui pardonner autant. Il a pour lui une figure avenante, des manières raffinées et aisées, une éloquence fascinante, un don pour la communication et la persuasion, un talent de conteur certain, et puis, cet entrain, cet esprit, cette bonne humeur contagieuse et cet entregent qui lui ouvrent tant de maisons aristocratiques, d’ambassades et de palais.
Elégant, beau parleur, séducteur, éduqué, porté sur le vêtement, les belles manières, le bel esprit, les arts de la table et les mondanités, il sait se faire aimer, apprécier, inviter. Sa conversation est charmante, pétrie d’érudition et de bons mots, et c’est un conteur hors pair, talentueux, éblouissant.
Dès lors, on lui pardonne volontiers le cynisme de ses mœurs, la crudité de son langage (qu’on retrouve dans son œuvre) et, disons-le franchement, son absence totale de scrupules, pour ne pas dire, parfois, sa scélératesse, voire sa violence (ne va-t-il pas jusqu’à user de la force si une femme lui résiste ?), pour le simple plaisir de l’entendre raconter ses folles équipées, son évasion des prisons vénitiennes, ses amours passagères et ses innombrables aventures, tantôt dangereuses et tragiques, tantôt croustillantes et malsaines.
« (…) il fait rire. Il a une manière de dire les choses qui tient de l’Arlequin balourd et du Figaro, ce qui le rend très plaisant. (…) La tournure de son esprit et ses saillies sont un extrait de sel attique. (…) s’il a quelque chose à raconter, comme, par exemple, ses aventures, il y met une telle originalité, une naïveté, cette espèce de genre dramatique pour mettre tout en action, qu’on ne saurait trop l’admirer, et que, sans le savoir, il est supérieur à Gil Blas et au Diable boiteux. » écrit sur lui le Prince de Ligne (Fragments sur Casanova en 1809)
Inventivité, créativité, imagination
Topo
Curieux, imaginatif, créatif, spontané, vif d’esprit, le Sept regorge d’idées servies par une belle énergie.
Il est également productif, polyvalent, souvent talentueux, et présente de nombreux potentiels. C’est, en général, un esprit brillant.
→ Chez Casanova :
Touche-à-tout, érudit, cultivé, Casanova, on l’a vu, collectionna une quantité incroyable de métiers et de projets, d’aventures et d’entreprises (plus ou moins couronnées de succès. Généraliste, boulimique de savoirs (comme de bien d’autres choses…), il avait des connaissances sur tout, de savoirs et d’expériences :
« Il n’y a que les choses qu’il prétend savoir qu’il ne sait pas : les règles de la danse, celles de la langue française, du goût, de l’usage du monde et du savoir-vivre. Il n’y a que ses ouvrages philosophiques où il n’y ait point de philosophie ; tous les autres en sont remplis ; il y a toujours du trait, du neuf, du piquant et du profond. C’est un puits de science (…) » écrit le Prince de Ligne.
Une personnalité tournée vers l’avenir
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Les Sept sont motivés par le besoin de vivre pleinement et de s’amuser. Ils conçoivent leur existence comme une vaste aventure et, fort soucieux de n’être jamais à court d’activités trépidantes, de projets et de plaisirs, ils ne cessent de planifier de nouvelles expériences, alors même qu’ils en vivent d’autres.
Un tel besoin de variété, de flexibilité et de pluralité des options les habite, ils ont un tel besoin de tester un maximum de choses et une telle peur de passer à côté d’un plaisir ou d’une perspective agréable qui leur serait accessible qu’ils ne cessent de se projeter afin de se garder un maximum de portes ouvertes et de maintenir à un haut niveau l’intensité et l’excitation de leur vie.
Petit passage de l’Enneagramm Institute of Paris :
« Ce qui est important pour les Sept, c’est d’être libre, d’avoir des choix, et de se créer davantage d’occasions pour le futur. L’esprit des Sept est en permanence en mouvement et rempli d’idées et de plans pour de nouvelles activités qu’ils attendent avec impatience. Ils se préparent au futur, se léchant virtuellement les babines en prévoyant les possibilités délicieuses qui les attendent. Mais les Sept ne font pas que penser au futur : ils agissent pour que les choses se passent effectivement. Ils vivent leurs rêves en se jetant dans l’action et en mettant leurs plans en œuvre. Avec leur énergie et leur enthousiasme, ils font bouger les choses ! »
→ et chez notre homme ?
Ai-je encore besoin de vous répéter tout l’historique de Casanova, ses déplacements, ses aventures, sa façon de rebondir, d’anticiper, de planifier, de s’évader… en somme, presque chaque jour de sa longue épopée ?^^
La face cachée du Sept
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En surface, les Sept aimeraient se convaincre eux-mêmes (mais aussi convaincre les autres) qu’ils sont toujours en pleine forme. En réalité, ils traversent également des phases de doute et côtoient, comme tout un chacun, l’anxiété, la dépression, la tristesse, la solitude et la souffrance.
Mais ces émotions leur sont tellement insupportables (voir plus haut) qu’ils les fuient à tire-d’aile, maquillent la vérité, se forcent à sourire et à donner le change, continuent coûte que coûte de jouer les joyeux drilles, refusent de s’apitoyer sur leur sort (au moins en public)… au point, parfois, de paraître froids, égoïstes, insensibles… ou de se voir accuser ou de manquer de profondeur et d’authenticité.
Mais, en réalité, en privé, les Sept se retrouvent bien évidemment en proie aux mêmes difficultés que tout un chacun (la peur, le chagrin, le doute…) et les gèrent, à leur manière, du mieux qu’ils peuvent – et de la seule façon qu’ils connaissent : en recherchant toutes sortes de plaisirs (parfois de substitution) dont ils espèrent qu’ils le leur procureront assez de bonheur, ou du moins qu’ils les distrairont suffisamment agréablement des déceptions les plus douloureuses de la vie.
→ Et notre ami vénitien ?
Casanova a, lui aussi, connu des heures sombres, la maladie, la solitude, la peur, l’enfermement, le doute. La fin de sa vie (rendue avec grâce par Alain Delon dans le film « Le Retour de Casanova ») sera d’ailleurs, pour lui, une décennie tout particulièrement douloureuse (voir mon article sur ses mémoires) : vieux, seul, abandonné par les femmes, Casanova se tourne vers l’écriture pour noyer à la fois chagrin, nostalgie et ennui, et sédater sa douleur.
On se doute bien qu’il s’agit là de la recette qu’en bon Sept, il aura appliquée tout au long de sa vie, à chaque fois que ces choses si désagréables que sont la souffrance, la maladie et l’ennui auront pointé le bout de leur nez : une pirouette, un peu de théâtre, une mise en scène personnelle, une immersion totale dans une farandole de plaisirs… et le tour était joué !
« S’ils rencontrent une contrariété ou une déception, les Sept rebondissent avec opiniâtreté et une énergie renouvelée : il en faut beaucoup pour qu’ils restent abattus longtemps. » (The Enneagramm Institute of Paris) : c’est exactement ainsi que fonctionnait Casanova : ses mémoires en font foi.
Le Sept sous stress
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Les Sept ont donc tendance à suivre leurs impulsions, pour le meilleur ou pour le pire. Mais sitôt qu’ils se sentent pris au piège, contrariés, limités, et donc frustrés, leur impatience et leur irritabilité commencent à se manifester, et ils vont développer les aspects négatifs du profil 1 de l’Ennéagramme (leur profil de « désintégration ») : ils peuvent alors devenir critiques, acerbes, colériques. Déçus par les gens, trompés, trahis, frustrés dans leurs attentes ou dans leur plaisir, ils peuvent se montrer tout à coup particulièrement pointilleux, tâtillons, perfectionnistes, exigeants… et avoir la dent dure.
→ Et notre ami Giacomo ?
Une fois de plus, le Prince de Ligne raconte :
- « Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable. Un million qu’on lui donnerait ne rachèterait pas une petite plaisanterie qu’on lui aurait faite. (…) Il est fier parce qu’il n’est rien. Rentier, ou financier ou grand seigneur, il aurait été peut-être facile à vivre ; mais qu’on ne le contrarie point, surtout qu’on ne rie point, mais qu’on le lise ou qu’on l’écoute ; car son amour-propre est toujours sous les armes. Ne lui dites jamais que vous savez l’histoire qu’il va vous conter ; ayez l’air de l’entendre pour la première fois. Ne manquez pas de lui faire la révérence, car un rien vous en fera un ennemi. »
- « …en font un homme rare, précieux à rencontrer, digne même de considération et de beaucoup d’amitié de la part du très petit nombre de personnes qui trouvent grâce devant lui. »
Conclusion
Quel que soit Internet ou n’importe quel ouvrage que vous consultiez, sitôt que vous parcourez la fiche du profil 7, vous avez là un parfait résumé de la vie et de la personnalité de Casanova.
D’un côté (sites web sur l’Ennéagramme, bouquins, vidéos), vous lirez ou entendrez : « Spontanés, impulsifs, jouisseurs, hédonistes, curieux, ardents, extravertis, aventureux, rapides, généreux, bavards, gais, changeants, dispersés, insouciants, excitables, avides de nouveautés, toujours dans l’attente de nouvelles opportunités à saisir, éternels optimistes, les Sept recherchent la variété, le plaisir, les distractions, les émotions fortes. »
Ou bien : « Remuants, impatients, agités, fuyants, parfois irresponsables, ils sont tournés vers le futur, passionnés, enthousiastes et attirants. Ils savent faire de tous les jours de la vie une célébration, aiment remplir leur calendrier de vie de plein de choses à faire, cherchent en permanence à renouveler leurs expériences, leurs projets et leurs divers plaisirs, se tiennent au courant de tout ce qui est nouveau, ont une faculté d’adaptation hors pair, s’avèrent créatifs, prolifiques, ingénieux et imaginatifs. »
Ou encore : « Vifs, rapides, polyvalents, ils sont un esprit brillant et, souvent, de multiples talents. Ils souhaitent une vie haute en couleur, dynamique, intense, truffée de bonnes surprises et de rebondissements. Sans cesse en mouvement, avides de convivialité et de plaisirs, de bons moments et de réjouissances en tout genre, les Sept ont pour quête absolue le bonheur, leur bonheur personnel, l’épanouissement, la joie, et la liberté. Leur maître mot ? Le goût de la vie. Une vie à vivre pleinement, librement, intensément… et sans frein. »
Etc, etc.
De l’autre, en parcourant ses mémoires, ou en lisant les ouvrages d’historiens et de biographes le concernant, vous lirez à propos de Casanova qu’il vécut en homme libre de pensées, d’actions, de croyances et de comportements, qu’il était jouisseur, hédoniste, exubérant, séducteur, charmeur, charismatique, captivant, joyeux, sensuel, plein d’esprit, d’imagination, de vitalité et d’impulsions, qu’il mena sa vie tambour battant, une vie faite de voyages, d’aventures, de femmes, de conquêtes, de projets, de changements intempestifs, de multiples métiers, d’inconstance, de déguisements et de jeux de rôle…
Qu’il fut souvent admiré, loué, qualifié de « génie », d’« ami des femmes », de « menteur flamboyant » et de « roi de la séduction », qu’il ne vivait que pour le plaisir, ne s’en refusait aucun, ne s’imposait aucune limite, ne respectait aucune loi qui le contraignît, redoutait plus que tout l’ennui, courait d’une aventure à l’autre, d’une épopée à la suivante…
Qu’il écrivit comme il vécut : euphorique, transporté, exalté, sur un rythme soutenu. Ses mémoires se retrouvent ainsi semées d’aventures, d’émotions, de portraits, de fous rires et de larmes. De cris, aussi, de mouvements, de fuites, de rebondissements et de surprises. Une œuvre, finalement, à l’image de l’élan vital du héros, ce sémillant Vénitien qui ne manquait pas une occasion de vivre une vie d’aventures et de découvrir de nouvelles expériences…
Est-il vraiment besoin d’en dire davantage ?
Si oui, encore un mot, alors. Je le laisse au site The Enneagramm Institue of Pars, qui nous décrit en ces termes le sous-type du Sept à instinct sexuel : l’avide de nouveau (chaque profil peut avoir deux ou trois sous-types différents) :
« Les Sept à instinct sexuel cherchent à être stimulés, en particulier par tout ce qui est nouveau, à la pointe, ou exotique. Ils sont extrêmement curieux et souvent avides de savoir, et ils apportent dans leurs relations cette même curiosité. Les Sept sexuels adorent rencontrer des gens nouveaux, apprendre des choses sur eux, et s’impliquer avec intensité dans la relation avec eux – que ce soit à travers la discussion, les aventures partagées ou les expériences sexuelles. Ils sont souvent très charismatiques, n’ont aucun problème à attirer l’attention sur eux par leur énergie, leur sens commun et leur désir authentique de se connecter avec les autres. Pourtant, ils se frustrent souvent eux-mêmes et les autres, parce que leur attention et facilement accaparée par ce qui promet de l’excitation. Les Sept sexuels peuvent passer d’une excitation intense à une autre trop vite pour que cela leur profite : ils peuvent s’enthousiasmer pour une nouvelle idée, une nouvelle personne, ou une nouvelle expérience sans prendre toutes les précautions préalables, et se retrouver plus tard avec leurs regrets, que ce soit dans la vie privée ou le travail. Quand ils sont moins épanouis, les Sept sexuels peuvent rechercher sans discernement des relations ou des expériences inhabituelles, voire dangereuses, juste pour l’excitation que ça leur procure et pour échapper à l’ennui et à leur vide intérieur. Cette recherche de toutes sortes d’aventures intenses et exotiques peut les conduire à l’épuisement et à la débauche. »
Hmmm, Casanova ?^^
Texte : (c) Aurélie Depraz
Image : film de Lasse Hallström, avec Heath Ledger dans le rôle de Casanova
Source : https://kartaruga.com/project/heath-ledgers-casanova-and-his-bauta/
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