Littérature, amour & érotisme

La romance historique, késako exactement ?

Petit topo du jour sur un genre qui, quoique légèrement occulté par la déferlante de la new romance depuis les 50 Shades et autres After, a connu son heure de gloire dans les années 80 et 90 et a toujours (heureusement pour moi !) un lectorat fidèle…

Il est établi qu’une romance, pour être dite « historique », doit avoir pour cadre une époque située avant la Deuxième Guerre Mondiale. Qu’elle doit être bâtie sur des recherches rigoureuses mais que le contexte historique doit demeurer secondaire par rapport à l’intrigue amoureuse (sinon, il s’agit d’un roman historique, tout simplement, et non d’une romance). Que les considérations politiques et les scènes de bataille ne doivent pas occuper trop de place (sous peine de lasser le lectorat) : encore une fois, c’est une différence majeure entre le roman et la romance historique.

Souvent, l’héroïne présentera un niveau de culture plus élevé que la moyenne et une personnalité très moderne (rebelle, indépendante, autonome, insoumise…) ; le thème de la condition féminine occupe bien sûr une place privilégiée, quelle que soit la société choisie pour cadre (virginité, vertu, mariages arrangés, autorité du père et du mari, dot, viol et violence sociétale sont des thèmes récurrents, et même des « plot devices » couramment utilisés comme leviers pour l’intrigue).

Certaines périodes ont été identifiées comme particulièrement propices à la romance en ce qu’elles offrent un cadre et un imaginaire idylliques, excessivement romantiques, voire riches en fantasmes : l’ère viking, le Moyen-âge (notamment central et tardif, et en particulier l’Angleterre, l’Ecosse et l’Irlande médiévales), l’ère Tudor (XVIe s. : n’oublions pas que le genre est essentiellement anglo-saxon), l’ère élisabéthaine (idem), l’époque de Cromwell et la Restauration anglaise (XVIIe), l’époque géorgienne (XVIIIe) et victorienne (XIXe), mais aussi : l’univers des corsaires et pirates (très important dans l’histoire de l’Angleterre – comme de l’Espagne, d’ailleurs – si l’on pense à de célèbres corsaires comme Sir Walter Raleigh), et plusieurs univers plus spécifiques aux Etats-Unis, qui se développèrent lorsque Harlequin reprit le genre à son compte et en acquit le quasi-monopole outre-Atlantique dans les années 50-60 : le Nouveau Monde (colonisation, ruée vers l’or, société puritaine), la guerre d’indépendance contre l’Angleterre (XVIIIe), la guerre de Sécession (XIXe, comme dans Autant en emporte le vent…), la romance western, la romance indienne et la romance Americana (l’Amérique rurale du Midwest, une petite ville de l’Amérique profonde des années 1880 à 1920).

On le voit là encore : à genre essentiellement anglo-saxon, cadres essentiellement anglo-saxons. Parfois seulement, la France, l’Italie, l’Espagne, la Russie, voire l’Inde, sont choisies comme alternatives (pour l’exotisme^^).

Pour ma part, si un certain nombre de ces cadres traditionnels m’attirent énormément (Vikings, Highlanders, Régence…), je compte également explorer de nombreuses époques de l’Histoire de France qui me paraissent tout aussi « exotiques » et tout aussi propices à de belles histoires d’amour ! 😉 (cf. mon prochain roman… à paraître au printemps !)

A suivre sur ce blog : trois articles détaillés sur les sous-genres de la romance historique ! A bientôt !

Aurélie

texte :© Aurélie Depraz

Image : photo libre de droit unsplash/pixabay

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