Littérature, amour & érotisme

La romance en procès

Préambule

Comme je l’ai plusieurs fois mentionné au cours de mes précédents articles, si la romance jouit d’un statut valorisé dans le monde anglo-saxon, où prix, des récompenses, des concours et des distinctions (jusque dans le New York Times et de grandes associations américaines comme celle des Romance Writers of America) se bousculent (ce qui ne l’empêche pas bien sûr d’y essuyer parfois de sévères critiques, comme tout genre littéraire populaire – et comme toute forme d’art ou de littérature, d’ailleurs), elle souffre en France d’un manque de reconnaissance criant.

Pourtant, « La France est l’un des plus gros marchés du groupe en-dehors des Etats-Unis » selon Stéphane Aznar, directeur général des Editions Harlequin (mastodonte de la romance de masse) en France. Comme aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne, la littérature sentimentale, c’est ZE genre le plus lu, vendu, acheté. Malgré ce succès, le genre attire la dérision, le scepticisme et les critiques à la pelle. Considérée dans l’hexagone comme un genre mineur, peu étudiée des universitaires et condamnée par moult journalistes, la romance n’a pas bonne presse. Alors, quid de ce paradoxe ?

En réalité, j’ai pu constater que bien des critiques adressées à la romance pourraient être qualifiées d’injustifiées, ou de déplacées, si l’on prend le temps de se pencher sur les codes du genre et sur les besoins des lecteurs (lectrices…) auxquels ils répondent (cf. mon article sur les codes de la romance pour plus de détails, mais je vais en rappeler les grandes lignes ci-après dans le cadre de cette analyse légère).

Voici ce qu’on lit/entend souvent :

1 – « Il y a trop de sentiments, pas assez d’action »

« Ca manque d’action. » ; « c’est une histoire d’amour, pas ce que j’appelle une intrigue ! » ; « C’est cucul, ça ne parle que d’amour ». Répondons : Messieurs – car vous aurez reconnu là des propos typiquement masculins (n’y voyez aucune marque de sexisme, un peu d’humour que diable !) –, c’est le propre d’une romance et sa règle n°1 : le cœur du sujet, le thème central du roman, DOIT être l’histoire d’amour entre l’héroïne et son héros (ou l’inverse, si vous préférez). Tout le reste n’est que secondaire. En gros, c’est l’éternel débat qu’on retrouve en couple le soir devant la télé ou au moment d’aller au cinéma : la dernière comédie romantique avec Meg Ryan ou le dernier Marvel, le dernier western, le dernier Stallone ? Reprocher aux romances d’être trop axées sur les sentiments et la relation amoureuse, c’est comme reprocher aux œuvres de science-fiction de systématiquement se projeter dans le futur ! Absurde, donc. Les lectrices de romances AIMENT et RECHERCHENT précisément des histoires d’amour, et que l’essentiel de l’œuvre gravite autour de la question amoureuse.

2 – « On sait comment ça va finir »

« Pas assez de suspense » ; « c’est téléphoné, on sait dès le début qu’ils vont finir ensemble » ; « il n’y a pas vraiment de grosse surprise ». Euh… oui. Parce que c’est ce qu’on en attend : un happy end, un peu du « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ». Des péripéties, oui, des obstacles, bien sûr, mais surtout, une histoire d’amour qui finisse bien. C’est comme Disney, comme les comédies, comme les fins « Hollywood » : on en consomme parce qu’on veut, selon le cas, de l’optimisme, du positif, du rêve, du fantasme – ni du tragique, ni du cauchemardesque (en règle générale, bien sûr ; je ne parle ici que de tendances et n’ai aucune prétention à couvrir tous les goûts, toutes les romances – dont la dark – et à déclamer des vérités absolues…).

Sinon, ma foi, on se tourne vers l’horreur, le gothique, le fantastique, des romans existentialistes ou absurdes (pas de jugement de valeur ici ! je parle du mouvement des années 40-50…), bref, d’autres formes et d’autres genres, au cinéma comme en littérature. C’est un peu comme dans les comics et la fantasy : on sait que c’est le gentil qui va gagner, on sait qu’il va sauver le monde, on sait qu’il va arriver juste à temps pour sauver l’héroïne, on sait qu’elle va tomber amoureuse de lui – et pas de l’autre, là, le méchant. Chaque genre ses codes, chaque genre ses clichés : et les adeptes s’y retrouvent. Même principe que tous ces films aux fins hollywoodiennes : on s’y attend, on LES attend ! Sinon, eh bien, se tourner vers le cinéma d’auteur, des réalisateurs en marge, du Clint Eastwood etc.

3 – « C’est tout le temps le même scénario »

ll est vrai qu’on a tendance à rapidement tourner en rond, malgré l’abondance de sous-genres cohabitant dans le vaste monde de la romance (romance historique, romance fantastique, romantic suspense, romance futuriste, romance contemporaine, dark romance etc.). On trouve des ressemblances, des scénarios-types, des personnages-types, des mondes-types… Alors bien sûr, on peut trouver le style répétitif… quand on n’est pas un inconditionnel du genre. Même à moi, cela m’arrive !

Tout comme d’aucuns pourraient trouver qu’avec la science-fiction de type space opera ou de style post-apocalyptique, « c’est toujours la même chose » ; que « quand on en a lu/vu un, on les a tous vus/lus ». Idem pour la fantasy (les mages, les elfes, tout ça… finalement, « c’est toujours la même chose » !). Idem même, pourquoi pas, pour les romans réalistes, aux yeux de certains ! Pour les sonnets de type carpe diem de la Pléiade, ou les poèmes d’amour en général ! Sans vouloir à tout prix mettre tous les genres sur un pied d’égalité, ce que je veux dire, c’est que quand on n’aime pas foncièrement un genre, on peut facilement lui trouver quelque chose de redondant, de lassant. Même chose pour l’art, telle école, tel style de danse, tel mouvement pictural : un novice, un amateur, un réfractaire, un opposant, qu’importe, n’importe qui pourrait dire « c’est toujours la même chose ». Peut-être à tort, peut-être à raison !

Et puis, avec l’intertextualité, entre nous… dans l’absolu, et cette fois tous genres confondus, combien d’œuvres sont réellement originales, innovantes, radicalement nouvelles ?

Mais bon ! Il est vrai que les romances d’un même sous-genre partagent (par définition ! mais peut-être trop aux yeux de certains) beaucoup de points communs. Les inconditionnelles ne s’en lassent pas (jolie lapalissade), les autres passeront leur chemin ! Pour plus de variété, explorer les différents sous-genres de la littérature amoureuse !

4 – « Les intrigues et personnages secondaires ne sont pas assez fouillés »

Dans le cadre des romans dits « sériels » (format court, moins de 200 pages et de 55 000 mots), c’est normal et cela fait même partie des « guidelines » remises par les éditeurs le cas échéant : vu le format visé (très à la mode dans notre société speedée – entre deux maxi-trilogies ou sagas-fleuves – et idéal pour l’avion, le train, le métro), toute l’intrigue doit être recentrée autour des deux personnages principaux et de la construction de leur relation amoureuse. Concentration de l’intrigue et unité d’action classique exigées, donc. Pas de froufrous baroques, pas de digressions, pas de poly-intrigues entrecroisées précieuses.

Dans les romans dits de « littérature générale » (300, 400, 500 pages, voire plus), bien sûr, les intrigues et personnages secondaires sont plus travaillés.

5 – « La lecture vorace de romances constitue une forme d’addiction »

« Cela déconnecte les femmes de la réalité » ; « elles vivent dans un fantasme permanent » ; « la consommation de romances à outrance vire parfois à la boulimie »… Un argument de psy, pas forcément faux, du reste. Les experts s’inquiètent en effet de ce que la lecture frénétique d’histoires d’amour où « tout est parfait » ou, du moins, « tout finit bien », et où tout est idéalisé, puisse aliéner les lectrices, les conduire à une insatisfaction chronique par rapport à la « vraie vie », à la dépendance et à l’obsession. On pense là aux lectrices qui consomment jusqu’à un livre par jour, voire deux.

« L’image d’Emma que Gustave Flaubert peint dans son célèbre roman Madame Bovary, comme rendue incapable de se confronter à la réalité par ses mièvres lectures de jeunesse, est encore très présente dans l’esprit des critiques les plus virulents », dixit Wiki (mon petit surnom pour Wikipedia).

Je pense (en toute humilité) que la lecture de romances peut être à la femme une forme de thérapie, un stimulant pour sa vie intime et un bienfait pour son couple. Quand on sait que la libido d’une femme est bien moins mécanique et bien plus capricieuse que celle d’un homme (en règle générale, je ne me répéterai probablement jamais assez…), il me paraît évident que la lecture régulière de romances est susceptible de nourrir et d’éveiller suffisamment l’imagination d’une femme pour  maintenir sa vie sexuelle à un niveau à la fois satisfaisant et épanouissant.

Pour ce qui est en revanche de débattre de la propriété du terme d’« addiction » à la romance dans le cas des lectrices compulsives, je ne me lancerai pas dans la polémique. Certaines ne se reconnaîtraient sûrement pas dans ce terme médical, même à raison de 2 livres par jour, et ne parleraient (peut-être à juste titre) que de « passion ». Mais peut-être qu’en termes de symptômes ou de critères cliniques, aux yeux de psychiatres, la surconsommation de romances s’apparente de façon justifiée à d’autres formes d’addiction. Je ne me prononcerai pas sur ce point. Par contre, je ferai remarquer qu’on parle d’addiction à la romance mais pas d’addiction à la lecture dans le cas des lecteurs/lectrices « livrophages » qui liraient autant, voire plus, mais à coup de genres plus variés (et plus estimés). Est-ce là anodin ? Juste ? Honnête ? Est-ce bien le temps passé à lire qui est visé dans le terme d’« addiction » employé ou bien, encore une fois, le genre qui se trouve directement attaqué ? Je n’ai pas de réponse à ces questions. Mais il me semble bien qu’on ne percevrait pas de la même façon une lectrice compulsive de romances et un lecteur ou une lectrice compulsif/ve de multiples formes littéraires (plus « nobles » et plus diverses).

A noter : l’argument de l’addiction et de l’aliénation est aussi un argument avancé par les ultra-cathos (si, si !) aux USA (évidemment) pour fustiger ce genre (d’où la promotion, a contrario, de la « romance religieuse/chrétienne/spirituelle » outre-Atlantique – un genre ignoré des traducteurs français et qui ne trouve de public qu’aux Etats-Unis, cf. mon futur article sur les sous-genres de la romance). D’ailleurs, pour les lobbys américains puritains, la romance est clairement de la « pornographie féminine ».

6 – « Ce genre entretient l’idée détestable qu’une femme ne peut être heureuse sans l’homme de sa vie, sans un homme fort à côté d’elle et sans son soutien indéfectible »

Un critique plutôt féministe, pour le coup. Bon.

Pour faire simple : le fait d’aimer les belles histoires d’amour ou même les comédies romantiques à la Sandra Bullock est-il en soi incompatible avec le fait d’être autonome, d’être responsable financièrement, d’être intellectuelle, d’être une femme « libérée » (#Cookie Dingler) et indépendante, d’être une femme du XXIe s., de faire carrière, d’être célibataire et de bien le vivre, de prendre sa vie en main et son bonheur à sa charge… ? Je ne le crois pas. Trop de personnes, ne serait-ce que dans mon entourage, me prouvent le contraire.

Après, j’ai aussi une ou deux amies plutôt (très) féministes, et nos points de vue sur l’amour et les hommes ont toujours été très… divergents. D’ailleurs, elles détestent toutes deux le genre de la romance. Que dire, donc ? Qu’il s’agit probablement, encore et toujours, de simples points de vue, et non de vérités universelles.

J’aime l’amour, j’aime le concept du mariage, j’aime l’idée de « l’amour pour toujours » et j’ai longtemps idéalisé la vie de couple (en même temps, je crois que j’aurais trouvé ça triste de ne jamais le faire). Peut-être beaucoup de femmes restent-elles aussi branchées sur ces priorités-là et les mentalités n’ont-elles pas évolué aussi vite que les féministes les plus avant-gardistes l’auraient souhaité (si tant est qu’on puisse parler d’évolution pour qualifier le fait de perdre toute forme de romantisme ou de sensiblerie à la Sissi). Peut-être restons-nous des femmes, sensibles, romantiques, tendres, tout simplement, qui pensons beaucoup à l’amour et souhaitons une vie à deux.

Pour moi, reprocher à une femme d’aimer l’amour, d’aimer le rêve, d’aimer l’évasion, la sensibilité ou les affaires de cœur, c’est un peu comme lui reprocher d’aspirer à être mère. Beaucoup de femmes sont romantiques, sensibles, fleur bleue, d’autres ne le sont pas. Beaucoup de femmes sont maternelles ou aspirent à la maternité, d’autres non. D’autres encore ont pour priorité de faire carrière… d’autres pas du tout. Quel mal y a-t-il dans l’un ou l’autre cas ? Une ligne de conduite, une préférence, une personnalité, une éducation, une façon de vivre sa féminité et de voir la vie, peu importe, peut-elle vraiment se permettre de juger l’autre ou de se considérer comme supérieure – ou plus avancée ?

Pour conclure

La romance est accablée de reproches et flanquée de nombreux sobriquets désobligeants. L’expression même de « roman à l’eau de rose » me semble tout à fait condescendante. Même les autres genres de la littérature dite « populaire » (voire même dite « paralittérature » dans les milieux français les plus snobs), comme la SF, la fantasy, les polars, bénéficient d’une meilleure réputation et d’une image plus respectable depuis quelques années. Quelle lectrice de romances n’a jamais été jugée ou raillée par un membre de son entourage, même indirectement, même sur le ton de l’humour ? Pourtant, quand, encore une fois, c’est plus de la moitié des romans de poche achetés et l’immense majorité des romans numériques téléchargés (pour ne parler que de ces deux marchés) qui relèvent de la littérature sentimentale, ça doit en faire, des lecteurs/lectrices qui se reçoivent les tomates de la foule !

Heureusement, il semblerait que le vent tourne légèrement (peut-être grâce à l’influence du monde anglo-saxon, toujours en avance sur nous d’une bonne longueur ?) et que, sans pouvoir encore parler d’une véritable réhabilitation, la romance se trouve dotée de nouveaux (quoique rares) défenseurs (issus des milieux universitaires ! si, si !).

Leurs études « ont notamment mis en avant que la stigmatisation de la romance est due en partie au fait qu’il est le seul genre qui soit « écrit presque exclusivement par des femmes pour des femmes » (Wiki toujours). Intéressant…

Un argument qui devrait ouvrir aux féministes de nouvelles perspectives…

Quand on sait que l’Académie française n’a été ouverte aux femmes qu’en 1980 (après plus de 3 siècles et demi d’existence !)… ; que, longtemps, il a mieux valu, pour une femme de haute condition (comme Mme de La Fayette), écrire sous un pseudonyme masculin, pour éviter d’entacher sa réputation… ; que la préciosité (célèbre mouvement littéraire du XVIIe s., conduit, dominé et codifié par les femmes – le seul d’ailleurs), après avoir été raillée par Molière, n’a jamais réussi à se débarrasser de cette étiquette ridicule qu’il lui a collée et reste synonyme de manières grotesques et de superficialité… ; et que la romance, encore aujourd’hui, genre féminin par excellence, semble vivre le même calvaire… Avouons au moins que cet angle d’approche « par le sexe » mérite d’être creusé. Nous sommes en 2018 ; avons-nous encore du mal à reconnaître la littérature féminine comme de la vraie littérature ?

Rappelons encore le mépris qu’ont longtemps essuyé certains genres comme le roman et la comédie, jugés mineurs (voire triviaux) au regard d’autres genres (tellement plus nobles) tels que la poésie et la tragédie. Il n’est probablement point besoin de rappeler qu’aujourd’hui, et depuis deux siècles, le roman est de très loin le genre le plus lu au monde (et entretient des liens étroits avec le monde, ô combien populaire, du 7e art). Et que nul ne songe plus à lui contester la place de « genre littéraire » à part entière.

Espérons que la romance, sous-genre du roman au même titre que le roman de mœurs, que le roman historique ou encore que le roman social, jouisse bientôt du même statut que ses cousins. Car, oui, le roman d’amour est une sous-catégorie du genre romanesque. Comme le roman fantastique. Comme le roman philosophique. Comme le roman d’éducation. Comme le roman psychologique. Comme…

Je pense, en toute sincérité, que l’on peut trouver autant de bijoux dans la romance que dans la tragédie ; autant de plumes délicieuses chez les uns que chez les autres ; autant de finesse d’analyse, de subtilité, de styles admirables, d’excellents auteurs et de chefs-d’oeuvre ici que là. Et autant de navets, bien entendu.

N’hésitez pas à enrichir cet article de vos propres points de vue et arguments ! Je serais ravie de lire vos avis sur cette question. Dans le respect, la bienveillance et moyennant un minimum de savoir-vivre, bien entendu 🙂 Etre français et porté au débat ne dispense pas d’un minimum de civilité.. Je préfère le préciser, étant donné ce que j’ai pu voir sur certains blogs… 

 

Texte : © Aurélie Depraz
Illustrations : Pixabay

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3 thoughts on “La romance en procès

  1. Excellent article, intelligent et subtil. Et pourtant mes amis me savent plus friande de procès que de romance ! Mais j’imagine que je suis tombée sur des choses mal écrites… Affaire/Auteur à suivre !

  2. Très bon article et je suis entièrement d’accord avec les points que tu soulèves. J’ai moi-même très souvent entendu les arguments « c’est chiant », « pas assez d’action », « on sait déjà comment ça finit ». C’est très pénible de devoir constamment justifier ses choix de lecture. Bref. Je voulais seulement ajouter que si tu parles beaucoup des femmes car elles constituent le public n°1 de la romance, de plus en plus d’hommes en lisent et en écrivent. Ils sont encore une minorité, mais ils prouvent qu’il n’y a pas que les femmes qui aiment rêver d’amour et de fins heureuses. Davantage qu’une question de sexe, c’est une question de sensibilité et de goût personnel.

    1. Bien sûr, et c’est heureux, bien des hommes lisent (et écrivent !!) des romances (quoiqu’on en dise, Guillaume Musso et Marc Lévy… ça y ressemble bien ! et ils cartonnent !).
      Cela reste méconnu tant le genre est étiqueté « littérature féminine » (toujours avec ce mépris dont tu parles et dont cet article faisait part), mais j’ai même vu un jeune chroniqueur qui disait affectionner tout particulièrement ce genre, entre le polar et la fantasy !:)
      Et mon compagnon est d’ailleurs mon premier lecteur (masculin)… ^^
      Comme quoi… quand on veut bien laisser de côté les jugements hâtifs et y regarder de plus près… on peut y prendre goût !:)

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