Et voici le petit making-of de James, le 3e tome de la série « Passions Londoniennes »!
Comme pour chacun de mes romans, quelques faits, anecdotes, confidences… sur la genèse de ce roman…
Les recherches
Pour rappel, voici les sujets sur lesquels j’ai dû plancher pour ma trilogie dans son ensemble:
- L’histoire générale de l’Angleterre (de l’Antiquité à nos jours)
- La Régence et la période géorgienne plus particulièrement (+petit aperçu de l’époque victorienne histoire de…)
- Le mode de vie aristocratique de l’époque (loisirs, bals, clubs, tendances, goûts, références, dandys célèbres, activités, Saison, alternance Londres-campagne, parties de chasse, garden-parties…)
- Londres (quartiers, rues, monuments, parcs…)
- Le style vestimentaire de l’époque (en opposition au XVIIIe)
- Les styles mobiliers et architecturaux des XVIIe, XVIIIe et début XIXe (histoire d’avoir l’évolution), les grands architectes, artistes, décorateurs, ébénistes etc des XVIIIe et XIXe
- La littérature anglaise du XVIII et de la première moitié du XIXe
- Les compositeurs, peintres, portraitistes, aquarellistes et autres artistes de renom de l’époque
- La condition féminine de l’époque, les occupations féminines, les jeunes filles, les pensionnats, les gouvernantes…
- La domesticité
- Les inventions techniques de l’époque (et, surtout, ce qui n’a pas encore été inventé, pour éviter les anachronismes !)
- Les moyens de transport (surtout hippomobiles) de l’époque et leurs différents types
- Les titres de noblesse anglais et usages quant aux formules de politesse
- Le libertinage tel que pratiqué par les aristocrates britanniques de l’époque
- La géographie anglaise dans son ensemble (comtés, régions…)
- Les grands débats d’idées de l’époque
- La décoration intérieure et les extérieurs
- L’Empire (colonial) britannique (sur 5 siècles tout de même…)
- Les monuments de Londres
- Des plans et cartes de Londres (quartie…)
- Et j’en oublie forcément au moment de dresser ce petit récap, comme d’hab
Voici à présent les sujets que j’ai approfondis pour concocter l’histoire de James en particulier :
- La Prison de Newgate
- Les peines comme celle de Hanged, drawn and quartered (pour haute trahison)
- Le Marquis de Sade
- Casanova
- Napoléon, les guerres révolutionnaires et les guerres napoléoniennes
- Le Brighton Pavilion
- Carlton House
- Le mariage du régent et de Caroline de Brunswick
- Personnalité et vie de George IV
- Les modes de la régence
- Beau Brummel, dandy et arbitre des élégances
- Thomas Lawrence, peintre et portraitiste
- John Nash, architecte
- La visite officielle du roi en Ecosse en 1822 avec Walter Scott
- Son couronnement, sa préparation, son coût, le scandale avec Caroline
- La mort de Napoléon
- L’appartenance de Napoléon à la franc-maçonnerie
- L’exil de Napoléon à Sainte-Hélène
- Le rapport de George IV à Napoléon
- La Royal Navy (vite fait)
- Le luddisme et les révoltes sociales du début du XIXe s.
- Du vocabulaire d’escrime
- Le monde du théâtre (vite fait)
- Antonin Carême
- Le théâtre de Drury Lane
- Le Prince Régent lui-même (futur George IV) : personnalité, excès, anecdotes croustillantes…
- Et… j’en oublie (toujours, au moment d’écrire ces petits bilans…)
Réalité ou fiction ?
Quid de la fidélité du roman à l’Histoire?
Comme toujours, j’oscille entre stricte vérité historique (enfin, si tant est que l’on puisse parler de « vérité historique ») et invention. Dans l’ensemble, j’essaie également d’éviter au maximum les anachronismes : je tâche de vérifier systématiquement les dates d’invention, de construction, de publication, de vie et de mort etc. avant d’utiliser des éléments, quels qu’ils soient (inventions technologiques, monuments, artistes…) Néanmoins, il m’arrive parfois de m’autoriser de petites « entorses » à la réalité et à la chronologie historiques : par exemple, autant j’ai évité de mentionner Big Ben (qui n’existait pas encore au moment de la Régence) et Trafalgar Square (idem), et ce malgré la tentation, autant je me suis permis de mentionner de grands hôtels (+ des tailleurs, bijouteries…) qui, pour certains, furent également plus tardifs (grandes chaînes de magasins créées à la fin du siècle etc).
Idem avec la géographie : je me suis permis de placer certains établissements ailleurs dans Mayfair ou St James’s que leur emplacement réel (je n’avais pas toujours envie de pousser le vice, dès que je voulais mentionner une enseigne par « effet de réel », d’aller chercher son adresse réelle actuelle, de vérifier, dans son historique, si c’était déjà la bonne adresse au début XIXe, de chercher sur une carte pour voir où c’était, si le siège ou l’agence avait toujours été au même endroit…) Alors, non, je ne pousse pas (toujours) le vice si loin ; parfois, si !
Je n’ai pas non plus mentionné certains musées datant de la fin du XIXe, mais je me suis permis d’utiliser malgré tout la National Gallery (bien qu’elle ait été fondée en 1824 seulement) et le British museum (qui existait bien, mais dont la salle de lecture circulaire fut plus tardive ! (1857)). Idem, le Daily Telegraph ne date que de 1855. Bref, c’est un peu selon l’humeur ! (et l’importance relative du détail). Mais je ne me permets jamais (volontairement, du moins !) d’anachronismes vraiment marqués. (NB : je donne là des exemples de la série Passions Londoniennes dans son ensemble, pas seulement de James : ce commentaire est valable pour les 3 tomes)
Parfois encore, je m’accommode un mini-chouïa avec la chronologie exacte (mais si peu !^^) : par exemple, en réalité, on n’a publié les mémoires de Casanova qu’en 1822 (je parle de début 1821 dans James) : elles ont été rachetées en janvier 1821 par l’éditeur allemand Friedrich Arnold Brockhaus mais la première édition (en partie censurée), en allemand, ne date que de 1822. Pour en savoir plus sur le devenir de ce manuscrit : https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_ma_vie_(Casanova)
Autre exemple de petit aménagement avec la réalité historique : j’ai placé le service à banquet à 60 000 livres sterling du prince régent (roi George IV) au Brighton Pavilion, alors qu’il était à Carlton House.
Enfin, j’ai la chance d’avoir des relectrices à la fois compétentes pour juger de la forme… et du fond ! Deux d’entre elles ont ainsi considérablement contribué à épurer ce roman de plusieurs anachronismes qui m’avaient échappé ! J’ai ainsi dû me débarrasser de Renoir (né en 1841 seulement! La boulette !), de Swiss Cottage (quartier londonien créé plus tard), de Waterloo Place (création a priori vers 1828), de la tarte Tatin (les sœurs Tatin naquirent à la fin du XIXe siècle !).
J’avais aussi fait faire des pointes à mes ballerines dans les coulisses du Théâtre de Drury Lane mais l’une de mes correctrices aura pointé (sans mauvais jeu de mot!) ce petit abus du doigt : en effet, on peut lire sur wikipedia (je n’ai pas poussé la recherche plus loin) : » Amalia Brugnoli danse sur pointes dès 1823. On lui attribue la maternité de la technique moderne des pointes. En France, Geneviève Gosselin fait de même dans les mêmes années. En 1832, la ballerine Marie Taglioni danse la totalité du ballet La Sylphide sur pointes mais il est probable que d’autres ballerines soient montées sur pointes avant elle. »
Bon. Alors je me suis contentée de soumettre mes ballerines à un « échauffement » général !
C’est fou le nombre de choses que l’on prend pour acquises, que l’on ne prend pas la peine de vérifier parce que ça semble OK… mais qui n’échapperont pas à un œil avisé !!!
Si certaines des thématiques que j’aborde dans James vous ont interpellés/intrigués (par exemple, les circonstances de la mort de Napoléon, son appartenance à la franc-maçonnerie, la personnalité du roi George IV, les folies du Brighton Pavilion et de Carlton House, la Régence etc.), je liste pas mal de liens, vidéos, articles et reportages en tout genre dans mon article« les bonus de James » : n’hésitez pas à aller le consulter !
N’hésitez pas non plus à jeter un œil au « Dessous des cartes » de James, pour vous y repérer dans tous ces quartiers londoniens !
Retrouvez aussi plusieurs articles directement sur ce blog, notamment sur :
- Ma Petite Histoire de l’Angleterre en 4 parties (cliquez ici pour accéder au premier article)
- Mon article sur la Regency Romance
- La Petite Histoire de l’Empire Britannique
- Mon article sur les Guerres Napoléoniennes
Enfin, pour découvrir les 3 tomes de la série « Passions Londoniennes », c’est ici !
- Alexander, 1er tome de la série “Passions Londoniennes”
- Jay : le 2e tome de la série “Passions Londoniennes”
- James, le roman (3e tome de la série “Passions Londoniennes”)
A très bientôt !
Aurélie
Texte : (c) Aurélie Depraz
clap Pixabay + couverture de Marine Manlay