L'écriture, l'édition & moi

Aurélie (S.) interviewe Aurélie (D.)

En octobre, je répondais aux questions d’Aurélie… Je partage mes réponses avec vous !

Peux-tu te présenter en quelques lignes ?

Bonjour et merci pour tes questions ! Bordelaise d’adoption depuis maintenant 12 ans, je me suis lancée dans la publication de romances historiques voilà 1 an ½. J’ai publié 4 romans et m’apprête à publier mon 5e titre, Comme une aurore dans la brume. En parallèle, je travaille toujours (un peu) en freelance dans l’oenotourisme (forcément, à Bordeaux…^^) mais j’ai (pour l’instant peut-être) cessé mon autre activité, celle de tutorat, qui consistait à préparer des élèves au bac (langues et matières littéraires), afin de pouvoir me consacrer quasiment exclusivement à l’écriture.

J’ai une trentaine d’autres scénarios et projets d’écriture en tête, romances historiques, fascicules d’Histoire et de développement durable (une autre de mes passions !), romans de littérature générale, chick-lit, comédies romantiques…

Mes passions ? L’Histoire et la géographie, bien sûr, l’ethnologie, la philosophie, le développement personnel, la psychologie, la photographie, les voyages, les civilisations du monde, l’écologie… Bref, beaucoup de sujets à creuser et de livres à écrire !

Qu’est-ce qui t’a donné envie d’écrire ?

Comme bien des auteurs, j’écris, pour ainsi dire, depuis toujours : petite, j’ai écrit quelques contes, de nombreux poèmes, deux débuts de romans… J’ai tenu d’innombrables journaux intimes, plusieurs correspondances soutenues… Puis, après ma prépa littéraire et un épisode dépressif plutôt malheureux, j’ai rejeté en bloc, pendant presque 10 ans, toute lecture « loisir » (après le bagne de mon hypokhâgne, la lecture ne pouvait tout simplement plus rimer avec « plaisir »… triste, non ?), pour me consacrer à d’autres domaines et activités. Je n’ai cependant jamais cessé de m’intéresser à l’Histoire, aux langues et à la philosophie, j’ai gardé un goût certain pour les livres et les librairies (j’achetais, plus par compulsion, des ouvrages sans trop les lire), j’ai préparé des élèves au bac de français lors de stages… Mais pendant une décennie, à part des synthèses, des cours, des notes, et pas mal d’introspection, peu d’écrits.

Et puis, un beau jour, ma route a croisé celle (si je puis dire) d’une boîte à livres. Curiosité. Je découvre les 4e de couverture de plusieurs romances historiques (écossaises, vikings, anglaises…) et je suis attirée. Je les emporte. Je les lis. J’adore. Et là, le déclic : tel roman, j’aurais pu l’écrire. Tel autre, c’est mon style, ma sensibilité, ma conception de l’amour, mes rêves à 100%. Bref, ce genre me correspond tout à fait. Coup de foudre. Je suis alors en vacances et je me dis : c’est décidé, à la rentrée, j’écris mes propres romances historiques ! Après des années de recherches, de stages de développement personnel, de coaching, j’ai l’impression d’avoir trouvé ma vocation. Ces livres résonnent en moi comme un appel. J’ai peur, je ne sais pas comment je vais faire, combien de temps ça va me prendre, si je vais y arriver, si je vais me décourager en cours de route, mais je n’ai qu’une envie : écrire ma première romance écossaise.

Deux ans plus tard, nous y voilà : j’ai écrit 8 romans, j’ai publié les 4 premiers en autoédition (il y a un léger décalage entre ma production et mes publications !), j’ai lancé mon activité et mes plateformes d’auteure, et je réponds à vos questions ! 😊

Et, surtout, j’ai l’impression de m’être enfin trouvée.

Pourquoi des romances historiques ?

Parce que ce genre combine tout ce que j’adore : amour, passion, désir, aventure, Histoire, ethnologie, psychologie… J’y ai la possibilité d’assouvir mes envies tant émotionnelles qu’intellectuelles et d’y associer mes recherches en matière de sciences humaines à mes rêves (romantiques et humains) les plus profonds. C’est un genre qui correspond parfaitement à ma sensibilité. Question… de longueur d’ondes, de vibrations, de goût.

Mais la chick-lit et la comédie sentimentale, pour la partie humour et autodérision, me correspondront bien aussi, quand je me lancerai 😊 : ce sera l’occasion d’explorer une autre partie de moi !^^

Tes œuvres sont pleines de descriptions et de détails, qui les rendent si vivantes. Comme effectues-tu ton travail de recherche ?

Avant de commencer à écrire, j’effectue mes recherches pendant plusieurs semaines (tout en continuant de m’adonner à mes autres activités, communication, publication, correction etc. et un peu d’œnotourisme) : ouvrages, sites internet, fiches, recherches approfondies sur le contexte historique ciblé et tout le mode de vie local, recherches aussi en général sur l’Histoire (intégrale) du pays concerné (de l’Antiquité à nos jours) pour plus de cohérence et une vision plus générale, recherches ethnologiques, zoologiques, botaniques, agronomiques, climatiques, géologiques, géographiques, alimentaires, vestimentaires, morales, religieuses, architecturales, économiques, sociologiques… tout ! La liste serait trop longue. J’essaie de débroussailler au maximum le terrain en amont. En général, je liste les thématique sur lesquelles j’ai dû me pencher dans les articles « coulisses » en rapport avec chacun de mes romans, sur mon blog aureliedepraz.com.

Mais il reste toujours des infos très pointues à aller glaner au dernier moment en fonction de telle scène à dérouler sur telle île, dans tel palais, de telle problématique précise à aborder dans un dialogue…

J’utilise aussi beaucoup youtube, les films, les séries, les vidéos : documentaires, reportages, musiques, podcasts… tout est bon pour me plonger dans l’ambiance, prendre des notes, observer… J’en partage la plupart dans les articles « bonus » de mes romans et sur les réseaux sociaux (facebook, twitter).

Sans compter les voyages que j’ai eu la chance d’effectuer, soit récents, soit anciens, dans les pays concernés !

« Shaena » est la quatrième histoire que tu publies. Parmi tes œuvres, laquelle de tes héroïne te ressemble le plus ?

Je dirais que, tout comme mes héros, elles ont toutes un peu (parfois beaucoup) de moi. Je me reconnais en partie dans chacun de mes personnages principaux, masculins comme féminins, ce serait donc dur de se prononcer ; j’ai un côté rebelle, et un côté timoré ; j’ai un côté sensuel, et un côté pudique ; j’ai un côté naïf, et côté analytique… Vraiment, je m’identifie à tous mes personnages, même si je ne suis aucun d’entre eux à 100%. Comme Alannah, j’aurais eu cette tendance, dans sa position, à vouloir résister au désir (culpabilité, conscience, sens du devoir, du danger, peur de l’inconnu…) sans y parvenir vraiment ; comme Aalissia, j’ai un amour inconditionnel pour mes frères et un grand sens de la protection ; comme Héloïse, j’ai une conception idéalisée de l’amour, beaucoup de naïveté et du tempérament ; comme Shaena, je suis une grande romantique, qui peut rester folle amoureuse d’un homme (qui ne l’aime pas encore, en l’occurrence), indéfiniment ; etc.

Et j’ai un peu (beaucoup) de chacun de mes héros aussi : la sensualité et l’humour d’Ian, le sens du devoir de Connor, la mauvaise humeur d’Haakon (« Comme une aurore dans la brume », parution prochaine !) etc.

Et lequel de tes héros te séduit le plus ?

Je les aime tous. Ils sont tous, à leur manière – et pour moi, cela va de soi – un peu l’homme idéal… quoiqu’ils soient tous différents. Je serais tombée amoureuse de chacun d’entre eux si je les avais rencontrés (à supposer que j’aie vécu dans l’Ecosse du XIVe s. ou la Scandinavie du IXe !)

Ça me paraît indispensable, d’ailleurs : pour pouvoir retranscrire l’attirance de l’héroïne pour le héros de façon juste et authentique, il faut bien que j’en éprouve une moi-même ! Je manque peut-être cruellement d’imagination, mais je crois que j’aurais bien du mal à faire de mon héros un homme dont je ne m’éprendrais pas personnellement dans la réalité : un homme qui me laisserait froide, indifférente… Impossible ! Et les lecteurs/rices ne s’y méprendraient pas ! Ça sonnerait forcément faux, personne n’adhérerait (je pense).

L’histoire est riche en personnages illustres. Lequel t’inspire le plus ?

Excellente question ! En fait, je dirais plutôt que ce sont des contextes, des époques qui m’inspirent : le Moyen-Age (notamment central et tardif), les deux Guerres Mondiales, certains aspects du XIXe s…

Et certains pays : nordiques, celtiques, slaves et anglo-saxons. Certaines régions et périodes de l’Histoire de France, aussi.

Plus que des personnages précis (d’ailleurs, pour l’instant, aucun de mes romans ne s’articule autour d’une figure historique réelle (roi, impératrice, favorite…) ; la plupart des personnages illustres de l’Histoire ne me servent que dans le cadre du décor ou en tant que personnages secondaires (rois d’Angleterre et d’Ecosse, Aliénor d’Aquitaine, jarls des Orcades…). Ce qui m’inspire vraiment, ce qui me transporte, c’est une époque, un mode de vie, une culture, des événements (guerres d’indépendance écossaises, rivalités, invasions…).

Bien sûr, si je devais mentionner une figure précise qui m’aurait accompagnée, ou au moins soutenue, pendant l’écriture de Pour l’amour d’une Sasunnach, on retrouverait William Wallace (alias « Braveheart »), sous les traits de Mel Gibson, et Rob Roy, sous ceux de Liam Neeson. Mais certainement pas Kirk Douglas pour mes héros vikings, ni les personnages de la série à la mode « Vikings », que je n’apprécie pas du tout (attention, j’aime la série, je la trouve esthétique et bien faite, j’en apprécie les décors, le travail de reconstitution, les couleurs… mais je n’aime… aucun de ses personnages, qui sont tous cruels, égoïstes, cupides et traîtres !!! Il n’y a guère que Björn qui trouve grâce à mes yeux, et encore !). Je ne vois pas non plus de figure particulière qui m’ait inspirée pour « Shaena », à part un mélange d’autres héros romanesques…

Bref, chaque cas est particulier ! Mais il est, bien sûr, des noms sur lesquels j’aurais tendance à m’arrêter (si un documentaire se présentait à la télé, un « Secrets d’Histoire », ou autres), sans que ces personnages ne m’inspirent forcément une intrigue précise ! Napoléon, Cléopâtre, les grandes favorites des rois de France, Jeanne d’Arc… Bref, un peu comme tout le monde, je pense ! Mais ce ne sont pas pour autant ces personnages qui m’inspirent le plus (pour l’instant, peu d’entre eux ont d’ailleurs rapport avec les périodes qui m’attirent le plus et dans lesquelles j’ai placé mes histoires, de surcroît !).

Si tu devais écrire dans un autre style, vers lequel irais-tu ?

La chick-lit et la comédie sentimentale. J’en écrirai sûrement bientôt, j’ai déjà 2-3 scénarios en tête^^ Et la romance contemporaine, notamment dans des pays étrangers (USA, Australie…)

J’ai même hâte d’y être !

Si je pouvais, j’écrirais tout de front, tout en même temps !!!^^

Questions: Aurélie Schlick
Réponses : Aurélie Depraz
Image : Pixabay

Tagged